14 000 ans av. J.-C.

Au temps des chasseurs de rennes

Les plus anciennes traces d'implantations humaines observées à ce jour remontent au Paléolithique. À Chelles, les fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour des armes et des outils en silex de l'époque, probablement utilisés pour chasser et cueillir. Le site de Pincevent, sur la commune de la Grande Paroisse, sur la rive gauche de la Seine, entre les confluences de l'Yonne et du Loing, a quant à lui livré des vestiges du Magdalénien, dernière phase du Paléolithique supérieur, il y a plus de 14 000 ans. Le site était celui d'un campement d'Homo sapiens chasseurs de rennes.

11 500 à 7000 ans av. J.-C.

Les mystères des gravures rupestres

Dans la forêt de Fontainebleau, plus de 2 000 abris ont livré un ensemble de gravures rupestres dont la plupart dateraient du Mésolithique (entre 9600 et 6000 ans avant J.-C.), un ensemble étonnant composé de motifs géométriques (sillons multipliés à l'infini, croix, étoiles, chevrons…) creusés dans la pierre et figurant parfois des végétaux, des personnages, des animaux, voire des créatures merveilleuses.

4000 ans av. J.-C.

Les débuts de l'agriculture

Le département a livré plusieurs vestiges du Néolithique, époque de sédentarisation, de modes de subsistance fondés sur l'agriculture et l'élevage et caractérisés par l'utilisation de poteries, de haches polies, de haches taillées, de pointes de flèches, etc. De cette période subsistent également des gravures rupestres disséminées dans la forêt de Fontainebleau.

52 av. J.-C.

De l'indépendance à la conquête romaine

Jusqu'à la conquête romaine, plusieurs peuples gaulois se partageaient la Seine-et-Marne en cités (territoires) : les Meldes au nord-ouest, les Parisii à l'ouest, les Suessions au nord-ouest. Tous se rallièrent à Vercingétorix dans sa lutte contre César entre 58 et 51 av. J.-C. En 52 av. J.-C., les légions romaines l'emportèrent sur les Gaulois autour de Melun. Capitale de la cité des Meldes, celle-ci abritait un ensemble cultuel depuis la fin du IVe siècle av. J.-C. Il fut réaménagé à l'époque gallo-romaine (temples géminés, théâtre…).

Ier-Ve siècle

Au temps des Gallo-Romains

L'ensemble du territoire fut romanisé. Meaux et Melun connurent un développement sans précédent grâce à leur situation, le long des voies et des cours d'eau. Parmi les témoignages de ce passé, le site de Châteaubleau. Celui-ci abritait une vaste agglomération située sur un axe routier reliant Meaux et Sens. Occupée entre le Ier siècle et le Ve siècle, elle comprenait des quartiers résidentiels, des temples et un théâtre. Les lieux furent abandonnés à la fin de l'Antiquité suite au démantèlement de l'Empire romain. Sélectionné au Loto du Patrimoine, le site est en passe de devenir un lieu touristique incontournable.

Fin du Ve siècle

Du Bas-Empire aux Mérovingiens

De nouvelles cités se développèrent : Lagny, Château-Landon et Provins. Les campagnes virent apparaître des châteaux seigneuriaux et des fermes fortifiées. La civilisation gallo-romaine s'effaçant progressivement, les Francs étendirent leur pouvoir puis s'installèrent durablement avec l'avènement de Clovis vers 481. Celui-ci éleva Melun au rang de duché et la fit fortifier.

IX-XIe siècles

Autour de l'an mille

Au milieu du IXe siècle, les raids vikings, c'est-à-dire l'invasion des conquérants scandinaves, se multiplièrent et s'abattirent notamment sur les villes de Melun et de Meaux qui furent ravagées. Alors que les premiers Capétiens résidaient souvent à Melun, Montereau fut doté d'un château fort en 1026. En 1064, le Gâtinais fut rattaché au domaine royal de Philippe Ier.

XII-XIIIe siècles

D'Abélard à la rose de Provins

En 1138, Abélard enseigna la rhétorique et la scolastique à Melun après avoir été chassé de Paris. En 1150, la Tour César fut élevée à Provins. Symbole du pouvoir des comtes de Champagne, elle servit de guet et de prison. Le 21 août 1165, Philippe Auguste naquit à Jard, près de Melun. En 1169, Louis VII installa un rendez-vous de chasse et une chapelle au hameau de Fontainebleau. Sous le règne de Saint Louis, celui-ci accueillit un pavillon et un hôpital. Philippe le Bel y naquit et y mourut. En 1239, le comte de Champagne Thibaud IV (1201-1253), revenant de croisade, ramena la rose de Damas ou « de Provins » avant de fonder en 1248 le monastère des Dames Cordelières, face à son palais.

XIV-XVe siècles

De la guerre de Cent Ans au début de l'époque moderne

Avec la guerre de Cent Ans (1380-1453), le territoire de la Seine-et-Marne subit de nombreux troubles. Ainsi, en 1419, Jean Ier de Bourgogne, plus connu sous le nom de Jean sans Peur, allié des Anglais, fut assassiné sur le pont de Montereau. En 1513, Amyot, humaniste et traducteur de nombreux textes anciens, naquit à Melun. Peu à peu, une nouvelle ère vit le jour…

XVI-XVIIe siècles

Les fastes de la Renaissance

A partir de la Renaissance, le territoire connut un nouvel essor et devint une terre de seigneurs et de courtisans, ce dont témoignent les châteaux de Fontainebleau et de Vaux-le-Vicomte. En 1530, François Ier fit appel à des artistes italiens pour décorer le château de Fontainebleau qui incarna alors le classicisme à la française. Le 24 août 1572, le massacre de la Saint-Barthélemy s'étendit en pays de Brie et à Meaux.

XVIIIe siècle

Au temps des Lumières

Au XVIIIe siècle, la Seine-et-Marne accueillit nombre de personnalités telles que Voltaire ou La Fayette, mais aussi Sanson, bourreau de Louis XVI et dont la demeure familiale se trouve à Brie-Comte-Robert. Le 4 mars 1790, le département de Seine-et-Marne fut créé puis subit la Terreur.

En 1796, cinq hommes attaquèrent une malle postale « Paris-Lyon » près de Vert-Saint-Denis, dérobant une somme colossale destinée aux armées d'Italie. Deux postillons furent assassinés. C'est l'affaire du courrier de Lyon. L'instruction et le procès qui s'ensuivirent aboutirent à une erreur judiciaire, puis à la création d'un arrêté concernant le bénéfice du doute et la réhabilitation des innocents après leur mort.

Du XIXe au XXe siècle

Du XIXe siècle à nos jours

Le 18 février 1814, Napoléon Ier remporta la bataille de Montereau contre les Autrichiens et les Wurtembourgeois. La victoire ne put empêcher l'inéluctable. En avril 1814, l'empereur abdiqua et fit ses adieux à la Garde impériale au château de Fontainebleau. En 1815, le département paya un lourd tribut lorsqu'il fut finalement envahi. Il fut également durement touché pendant la guerre de 1870.

Au milieu du XIXe siècle, le département entra progressivement dans une nouvelle ère marquée par la Révolution industrielle. En 1914, la bataille de la Marne s'y déroula. Les « taxis de la Marne » permirent de repousser les armées allemandes qui avançaient sur Paris. C'est le 5 septembre 1914 que Charles Péguy perdit la vie à Villeroy, lors de la bataille de l'Ourcq. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le département connut de nombreux heurts, exécutions sommaires et massacres. Au début des années 70, le département vit apparaître les premières villes nouvelles, Marne-la-Vallée et Sénart.