La Préhistoire

Après « l’homme de Tautavel » (450 000 ans avant notre ère), il faut attendre le néolithique pour qu’apparaissent les témoins d’une civilisation d’agriculteurs et d'éleveurs (moutons, chèvres) dont on retrouve la trace dans plusieurs sites tels que les grottes de la vallée du Gardon, des Cévennes ou encore de l'Aude.

Menhir, en Lozère. © shutterstock.com -Dan Shachar.jpg

(4500 AVANT J.-C)

Le Néolithique

Progressivement, ces populations vont coloniser, les terrains les plus fertiles et les plaines alluviales et vont former de véritables communautés paysannes. L'archéologie a mis en évidence des objets permettant de mieux comprendre la vie quotidienne de ces hommes et de ces femmes. Dans les foyers, des grains carbonisés ont été retrouvés, attestant que ces populations consommaient des légumineuses comme les pois chiches, les vesces ou les lentilles, ainsi que des céréales (orge, blé). Durant cette période, l'élevage s'est étendu aux bovins, les chèvres et les brebis, utiles pour leur lait, permettaient la fabrication de fromages préparés dans des faisselles et l'artisanat du textile est également présent.

(4500-3500 AVANT J.-C.)

Le Néolithique moyen

C’est le développement des échanges. Peu à peu, par souci de sécurité, ces communautés vont privilégier, pour s'installer, des lieux relativement aisés à fortifier. Elles vont protéger leurs villages de fossés pouvant atteindre plusieurs mètres de largeur et de levées de terre dont certaines ont pu être doublées d'une palissade. Les habitations, qui dans un premier temps étaient faites de bois et de terre et structurées par des poteaux de bois, sont remplacées par des constructions de pierres sèches. Dolmens, tumulus et autres nécropoles, témoins de pratiques funéraires, ainsi que des menhirs impressionnants, sont encore visibles aujourd'hui sur de nombreux sites du Languedoc-Roussillon.

Vers le VIe siècle avant J.-C.

On voit se développer sur la côte des colonies grecques (la plus célèbre est Agde), phéniciennes (Port-Vendres) et étrusques (Lattes). C’est la grande période des oppida, collines fortifiées et lieux d’échange.

Fin du IIe siècle avant J.-C.

La province de Transalpine est créée. En 27 av. J.-C., elle est qualifiée de « Narbonnaise » par Auguste. La romanisation ne fut acceptée que progressivement, mais la province de la Narbonnaise est, de toutes les provinces, celle qui fut marquée le plus durablement par la culture de Rome. Les Romains aménagent entièrement ce territoire, créant ou réaménageant des villes (Narbonne, Carcassonne, Béziers, Nîmes, Lodève…), des ports, organisant l'espace rural où sont construits de grands domaines, et un réseau de voies de communication qui va assurer à la province une période de prospérité.

118 avant J.-C.

C’est la construction de la via Domitia par les Romains, leur première route en Gaule. Elle permettait de relier le sud de la Gaule, des Alpes aux Pyrénées. D'une longueur totale de 500 km, la via Domitia s'étire de Beaucaire au Perthus, sur un trajet d'environ 250 km. Les anciennes cités gauloises qu'elle traversait devinrent des relais d'étape pour les légionnaires, puis d'importantes villes romaines. L'architecture de ces villes évolua grâce aux techniques connues par les Romains et les maisons se dotèrent d'eau courante, du tout-à-l'égout, de cheminées murales, de sols mosaïqués et de murs peints. L'architecture antique inspira d'ailleurs les artistes de la période romane, ainsi que ceux de la Renaissance. Le commerce, l'artisanat et l'industrie se développent également.

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Du Ier siècle avant J.-C. au IVe siècle après J.-C.

L'Antiquité romaine a marqué le Languedoc-Roussillon de son architecture monumentale, dont les nombreux témoins, remarquablement préservés, sont devenus aujourd’hui des pôles touristiques majeurs de la région, comme le pont du Gard ou les arènes de Nîmes. Outre ces deux ouvrages majeurs, connus par-delà nos frontières, l’empreinte romaine se retrouve à travers tout le territoire : vestiges de Ruscino, Lattes, Ambrussum, thermes d’Amélie-les-Bains ou encore mosaïques de Narbonne (Clos de La Lombarde). Cette dernière, fondée en 118 av. J.-C., deviendra la ville la plus peuplée de la Gaule romaine, chef-lieu d’une des provinces les plus riches de l’Empire. Cette période florissante du Languedoc prend fin, comme pour le reste de l’Empire, avec les invasions barbares.

Ve siècle après J.-C.

Au Moyen Age, pour le Languedoc, ce sont les Wisigoths, qui créeront un royaume autonome, la Septimanie (pour les sept villes principales). Plus au nord, ils sont chassés par les Francs qui instaurent le comté du Gévaudan, partagé entre les Carolingiens et l’Eglise. Pour résister aux Arabes, les rois wisigoths s’allient à Pépin le Bref. La région conserve une relative autonomie, dans le cadre du marquisat de Gothie en Languedoc et du comté de Cerdagne aux Marches d’Espagne. Cette autonomie prend également la forme concrète d’une scission entre pays de langue d’oïl et pays de langue d’oc.

Du VIIe au IXe siècle

C’est aussi le début d’un vaste mouvement de fondations monastiques qui atteindra son apogée à l’époque carolingienne avec Saint-Guilhem, Villemagne, Saint-Papoul, Saint-Pons, Cendras, Sainte-Marie-d’Alet, les abbayes catalanes... Tous ces édifices primitifs gardent encore des influences architecturales antérieures qui vont être balayées par la révolution du premier art roman méridional.

XIe siècle

C'est une période particulièrement faste pour la région, grâce aux croisades. De nombreux bateaux partent des ports du Languedoc. On retiendra bien sûr la fondation d’Aigues-Mortes à l’occasion du départ de Saint Louis (1248), mais toute la région profite, dès la première croisade (1099) de l’afflux de nobles en partance pour la Terre sainte. Parallèlement à cette prospérité, la culture languedocienne s’affirme également dans la langue, mais aussi dans le domaine des arts et surtout dans le domaine religieux, avec le développement du catharisme et de ses idéaux de pureté. C’est surtout en Occitanie que le catharisme devient une religion bien implantée, politiquement et socialement. Chrétiens dissidents, les cathares vivent simplement, comme vivaient les apôtres, ne possédant rien et prêchant la parole du Christ de village en village.

En 1209

La croisade contre les Albigeois. A l’époque, le christianisme des cathares est plus proche des préceptes de l’Evangile que ne l’est alors l’Eglise catholique qui multiplie les excès de tous ordres et vit dans l'opulence. Considérant cette religion comme une hérésie, l’Eglise organise en 1209 la croisade contre les Albigeois, départ d’une vingtaine d’années de troubles sanglants. Les rois de France de l’époque (Philippe-Auguste, puis Louis VIII) en profitent pour affirmer leur pouvoir sur le Languedoc et Saint Louis officialise le rattachement du Languedoc à la couronne royale en 1229 par le traité de Paris. L’histoire de la région rejoint alors celle de la France avec une belle fidélité, en particulier pendant la guerre de Cent Ans.

XVIIe siècle

De la Renaissance à la Révolution. Le territoire connaît son lot d’agitations dans le cadre des guerres de religion. Montpellier et d’autres villes comme Nîmes, Alès et Pézenas s’étaient ralliées au protestantisme, se révoltant périodiquement.

En 1622

La prise de Montpellier par Richelieu et Louis XIII amena en 1629 la signature de la paix d’Alès qui confirma la liberté de culte et maintint le calme jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes (1685). Le conflit rebondit alors jusqu’à prendre, dans les Cévennes, les proportions d’une véritable guerre.

De 1702 à 1704

C’est la guerre des camisards (de « camiso », la chemise blanche qu’ils portaient pour se reconnaître, notamment lors des batailles de nuit). Face à la guérilla de quelques milliers d’hommes, Louis XIV envoie une armée de 60 000 hommes.

En mai 1705

C’est la fin officielle de la guerre, mais les troubles se poursuivent encore plusieurs années. Le bilan pour la région est lourd, puisque les armées royales ont ravagé près de 500 villages des Cévennes. La prise de Montpellier en 1622 eut pour effet de faire de la ville la véritable capitale administrative du Languedoc, titre qu’elle ravit alors à Pézenas, siège un temps des Etats du Languedoc. La période de paix et de prospérité s’étendit tout au long du règne de Louis XIV et au-delà, favorisant l’apparition d’une architecture civile classique qui se diffusa dans les villes de la région. Tous les grands commis de l’Etat, les notables, administrateurs ou professeurs, riches commerçants, se font alors construire ou aménager des « hôtels particuliers ».

XVIIIe siècle

Ce siècle verra la poursuite de cette tendance, avec en plus l’apparition, autour des villes et particulièrement Montpellier, des « folies », petits châteaux campagnards où l’on vient s’installer dès l’apparition des premières chaleurs. Montpellier en compte une dizaine et la plus ancienne est le château de Flaugergues.

Le château de Flaugergues ©  Picturereflex - stock.adobe.com.jpg

XIXe siècle

Essor industriel du territoire avec l’arrivée du chemin de fer (la ligne Montpellier-Sète en 1839 est une des toutes premières en France) et l’exploitation des bassins houillers des Cévennes et du Haut-Languedoc.

En 1875

La maladie du phylloxera détruit le vignoble languedocien. Replanté sur d’immenses surfaces en plaine, surproduction et fraudes amèneront une crise sévère, provoquant l’insurrection des vignerons (révolte des « gueux » en 1907 contre le gouvernement de Clemenceau). Cette richesse due au vin a laissé dans les campagnes languedociennes et catalanes des témoins originaux : les châteaux « pinardiers ». Les riches négociants qui ont fait fortune à la fin du XIXe siècle sont atteints d’une folie de constructions et la plaine viticole va se couvrir de châteaux.

Fin du XIXe siècle

Le chemin de fer amène le tourisme et les stations thermales sont connues de l’Europe entière, les gorges du Tarn sont fréquentées par une clientèle huppée, le circuit en autocar « la Route des Pyrénées » se termine sur la Côte vermeille, la station de ski de Font-Romeu est créée, le pont du Gard et les arènes de Nîmes sont proposés par les voyagistes de l’époque, Sète à l’instar de Nice a ses grands hôtels, son casino et son kursaal au‑dessus des flots, Carcassonne en 1898 allume son premier embrasement...

Début du XXe siècle

Après l’arrêt brutal dû à la Première Guerre mondiale, le tourisme ne connaîtra un nouvel essor qu’en 1936, avec l’institution des congés payés et l’apparition d’un tourisme populaire qui fera le bonheur de petites stations comme le Grau-du-Roi, Palavas-les-Flots, Valras, Leucate-la-Franqui, Canet-en-Roussillon...

Début des années 60

L’aménagement du littoral se met en place le long des 214 km de plages de sable fin avec la création, en 1963, d’une mission d’aménagement. Peu à peu vont naître les unités touristiques, toutes centrées autour de stations nouvelles surgies des sables – La Grande Motte en est sans doute l'exemple le plus éloquent.

2016

Depuis le 1er janvier 2016, dans le cadre de la réforme territoriale visant à réduire le nombre des régions de la France métropolitaine de 22 à 13, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées ont fusionné. En date du 30 septembre 2016, après validation par le Conseil d'Etat et le gouvernement, la région Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées a officiellement été baptisée : Occitanie.

De nos jours

Très attractif en raison de son soleil, de la beauté des paysages et de ses villes à taille humaine, le territoire connait un dynamisme impressionnant. Partout surgissent des constructions destinées à accueillir les nouveaux arrivants et les villes se dotent de bâtiments à l'architecture contemporaine. Constructions de verre, métal et nouveaux matériaux sont érigées par des architectes de renom tels Jean Nouvel, Philippe Starck, Norman Foster, Rudy Ricciotti... Toutefois, seule Montpellier a bénéficié d’un urbanisme volontariste, créant des zones d’aménagement allant jusqu’à la création totale de nouveaux quartiers comme ceux d’Antigone, de Port-Marianne ou d’Odysseum.