C'est un éclat de météorite bleu métallisé qui vient plonger dans l'océan glacé. Vers l'intérieur, nous traversons d'immenses plaines céréalières et retrouvons le vignoble. Plus haut, la vigne encore, puis le monde devient rouge à l'approche du désert. Au printemps, un arc-en-ciel fleuri habille le paysage.
Cette région fut explorée pour la première fois par le Français François Le Vaillant. Le Second voyage de Monsieur Le Vaillant dans l'intérieur de l'Afrique par le cap de Bonne-Espérance dans les années 1783-1785 est le récit, romancé par l'éditeur, d'une expédition durant laquelle notre ornithologue fut peut-être le premier Européen à franchir le fleuve Orange. La West Coast, comme on dit ici, est une évasion qui se mérite, exigeant des visiteurs d'interminables parcours routiers. Les étrangers sont bien peu nombreux, hormis quelques vieilles anglaises fin août pour le festival des marguerites. D'ailleurs, si vous n'êtes pas dingue de fleurs, ne vous y risquez pas en hiver car les vents marins cisaillants sont redoutables. En revanche, l'été a ses charmes, un peu à la mode bretonne : mer froide et parfumée, dégustation de coquillages, promenades sur la plage immense dans le fracas des vagues. Encore faudra-t-il suivre nos conseils et ne pas vous aventurer dans les faubourgs industriels de Saldanha ! La côte a été érigée au rang de biosphère par l'Unesco, instance des Nations unies basée à Paris. Notez que le petit village de Paternoster fait polémique jusqu'au parlement du Cap. Certains députés se sont émus du sort des modestes pêcheurs qui, alléchés par de belles propositions financières, ont vendu leurs cabanes à de riches bobos, faisant de ce coin perdu et authentique un repaire de jetsetters.