Charles Dumont, « Non je ne regrette rien »
Quel est le lien entre le Lot et Edith Piaf ? Ce lien, c'est le cadurcien Charles Dumont, compositeur de génie né en mars 1929. Passionné de musique, il a été profondément marqué par le jazz et Louis Armstrong. Dans les années d'après-guerre, il crée son premier orchestre de jazz mais après une ablation des amygdales qui se passe mal, il ne pourra plus jamais pratiquer la trompette ; il doit abandonner le jazz. Il apprend à jouer de l'orgue dans une église et découvre sa voie : il sera compositeur de chansons. Après des années d'errance, c'est une rencontre avec Piaf en 1960 qui fait décoller sa carrière. Il lui propose la chanson « Non je ne regrette rien », suivront une quarantaine de chansons parmi lesquelles « Mon Dieu » ou « Les Amants » qu'il interprète sur scène avec Piaf.
D'autres grands noms chanteront les chansons de Dumont : Bourvil (Notre amour est en grève), Luis Mariano (El Guerillero), Annie Cordy (Pantaléon), Dalida (Gitane), Michel Legrand (Lorsque Sophie Dansait), Juliette Gréco (La Propriétaire), Jacques Brel (Je m’en remets à toi), Mireille Mathieu (Les Gens qui s’aiment, Mon Dieu), Barbra Streisand (Le Mur) …
Nino Ferrer / Léo Ferré
L'un a vécu 5 ans près de Gourdon dans les années 60, l'autre s'installe dans le Quercy Blanc en 1976. Léo Ferré s'éprend de la Bouriane, il achète un château à Perdrigal (Pech Rigal) sur la commune de Saint-Clair près de Gourdon. Il s'y installe pendant 5 ans avec sa femme Madeleine et Pépé la chimpanzé. C'est dans son bastion lotois qu'il met notamment en musique les poètes Verlaine, Rimbaud, Baudelaire. Le château de Saint-Clair est alors en ruine. Il aménage une aile en partie réhabilitée, et il y fonde une société d'édition et une imprimerie, où il avait édité, avec Madeleine, « Les Mémoires d'un magnétophone ». Il quitte le Lot à la mort « criminelle » de Pépé, le 7 avril 1968, le drame de sa vie.
La décennie suivante voit arriver Nino Ferrer et son épouse Kinou. Ils découvrent en 1976 le Quercy Blanc et y acquièrent leur maison, une bâtisse du XVe siècle, perchée sur une colline près de Montcuq.
Amoureux de la nature et des paysages quercynois, toujours en compagnie de ses chiens et de chevaux qu’il élève sur la propriété, l'artiste restaure avec passion sa demeure, monte des murs en pierres sèches, aménage le jardin pour créer son univers. Petit à petit, il va se lier d'amitié avec de nombreuses personnes de la région. Bercé par les paysages du Quercy, Nino s'adonne ici à la peinture et au dessin.
En 1972, Georges Brassens fait un clin d'œil à la ville de Montcuq dans le Lot dans sa chanson « Ballade des gens qui sont nés quelque part » parue sur l'album Fernande.
« (…) Qu'ils sortent de Paris ou de Rome ou de Sète
Ou du diable Vauvert ou de Zanzibar
Ou même de Montcuq il s'en flattent mazette
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part (...) »
En 1981 sort la chanson « Rock Amadour » écrite, composée et interprétée par Gérard Blanchard. Elle est extraite en 45 tours et se classe en tête des hit-parades au début de l'année 1982, se vendant à 1,7 million d'exemplaires. Le titre est un jeu de mots sur la ville de Rocamadour.
L'humour des seventies
La scène artistique populaire a été marquée dans les années 70 par de grands noms du paysage humoristique français. Deux au moins ont permis au Lot d'obtenir une belle renommée grâce à des sketches d'anthologie : Le Schmilblick de Coluche et Le Petit Rapporteur à Montcuq de Daniel Prévost diffusés tous les deux en 1976.
C'est en passant par Cajarc pendant ses vacances dans l'Aveyron voisin que Coluche trouve l'inspiration du Schmilblick et son fameux Monsieur Moulinot, marchand d'articles de pêche à Cajarc qui dans le sketch en profite pour faire sa publicité : « un article de pêche de qualité s'achète chez Moulinot ». Coluche prend aussi les traits de « Papy Mougeot », un vieux retraité vivant à Cajarc, et qui n'arrive pas à prononcer le mot schmilblick. Ce sketch participe à la renommée de la ville qui lui doit d’avoir été cité de nombreuses fois dans les médias depuis cette époque.
« Pour la première fois, je suis heureux de montrer Montcuq à la télévision. » Et voilà comment Daniel Prévost, dans sa célèbre émission humoristique « le Petit Rapporteur » a inscrit la ville de Montcuq dans l'histoire du petit écran.
Le Lot fait son cinéma
Comme un terreau fructueux, le Lot est choisi depuis des décennies comme décor pour le cinéma. Louis Malle – qui fera du village de Lugagnac sa maison – tourne son Lacombe Lucien (1974) à Figeac et Arcambal. Il tournera également en 1975 son film fantastique mal compris Black Moon. Le décor de Black Moon est celui de sa propre maison lotoise et quelques chemins des Causses de Limogne-en-Quercy. Des chemins bordés de murets en pierres sèches et entourés d'une nature propre aux causses : des chênes, des pruniers, de la roche qui affleure les sols nus.
D'autres films prendront pour décors le département du Lot. Dans un Un Amour de sorcière avec Vanessa Paradis dans le rôle principal (1997) on y voit un plan parfait du pont Valentré. Luc Besson tourne une partie de son film Jeanne d'Arc (1999) à Cahors. Effroyables jardins (2003) à Martel. Saint Jacques... La Mecque (2004) de Coline Serreau a fait irruption à Bouziès. Les frères Larrieu tournent fin 2008 leur film Les Derniers jours du monde à Cabrerets. On y retrouve des figurants quercynois qui apportent fraîcheur et authenticité. Ce film apocalyptique a d'ailleurs transformé l'hôtel en un éphémère champ de bataille.
Plus récemment, en 2010, Guillaume Nicloux a utilisé comme décor le château de Mercuès pour Holiday avec Jean-Pierre Darroussin et Josiane Balasko. Michaël Youn a tourné plusieurs scènes de Vive la France avec José Garcia en juillet 2012 à Saint-Cirq-Lapopie. Sauliac, réalisé par Edouard Giraudo et avec Jean-Claude Dreyfus, s'est tourné en mai 2013 dans différents lieux du département, notamment autour du château de Vaillac, dans le cloître de Cahors ainsi qu'à Espédaillac, Saint-Martin-de-Vers et Labastide-Murat et Goudou. En 2013, Meurtre à Rocamadour, mettant en scène le célèbre village, la vallée de la Dordogne, Padirac, Autoire et le tribunal de Cahors, autour d'un mystérieux crime ; à l'affiche Clémentine Célarié. L'été 2014, le tournage d'un épisode de la série Le Sang dans la vigne avec Pierre Arditi a eu lieu au Château Lagrezette, au collège Gambetta de Cahors (ainsi que divers plans dans le département).