Aires protégées
L’Inde possède une faune riche et une flore variée grâce à la diversité de sa topographie et de son climat. Les aires protégées sont des zones créées pour protéger la nature mais aussi certains modes de vie traditionnels des communautés tribales. L’impact de l’activité humaine y est restreint et l’exploitation des ressources est limitée ou inexistante. En Inde, il existe 4 types d’aires protégées : les parcs nationaux, les sanctuaires de faune, les réserves de conservation et communautaires et les aires marines protégées. Ce sont de véritables musées à ciel ouvert où le voyageur pourra admirer des paysages somptueux et variés, contempler une flore luxuriante, et observer des animaux sauvages dans leur habitat naturel. En 2022, le pays compte 106 aires protégées couvrant 5 % du territoire. Si ce chiffre paraît faible, il est malgré tout en progression constante grâce aux efforts importants consentis de la part du gouvernement ces dernières décennies pour protéger la nature. Bien que la protection des forêts en Inde soit un concept ancestral, le premier parc national n’a pourtant été établi qu’en 1936 : il s’agit du Parc national Hailey dans l’État d’Uttarakhand, dans le nord du pays, qui est devenu en 1956 le Parc national Jim Corbett. La plus grande aire forestière protégée du pays est située dans les Ghâts occidentaux, à cheval sur les États du Tamil Nadu, du Karnataka et du Kerala : il s’agit de la réserve de biosphère de Nilgiri. Situé dans les montagnes Nilgiris et ses environs, cet écosystème fragile mais riche en faune et en flore a été classé réserve naturelle de biosphère en 1986 par l’Unesco.
Les voyageurs ont l’opportunité de visiter des réserves naturelles passionnantes dans le sud de l’Inde, le plus souvent situées dans et autour des Ghâts occidentaux. Vous retrouverez les réserves les plus populaires dans ce guide : Periyar Wildlife Sanctuary, Bandipur National Park, Eravikulam National Park, Kumarakom Bird Sanctuary, Wayanad Wildlife Sanctuary, Chinnar Wildlife Sanctuary, Rajiv Gandhi National Park (Nagarhole), Navegaon National Park, Mudumalai National Park & Tiger Reserve, Cotigao Wildlife Sanctuary, Wandur National Park (dans l’archipel d’Andaman-et-Nicobar)… Attention cependant : certaines réserves n’offrent qu’un espace limité accessible aux visiteurs afin de préserver au maximum l’environnement. De plus, elles ne sont pas ouvertes toute l’année, certaines ferment leurs portes lors de la mousson, d’autres ferment afin de protéger davantage la faune et la flore, ou encore pour effectuer un recensement des espèces présentes. Renseignez-vous bien au préalable.
Faune
L’Inde possède une faune très riche et variée, avec pas moins de 500 espèces de mammifères présentes dans le pays.
Tigre du Bengale. Le plus célèbre animal du pays est sans doute le tigre du Bengale. Au début du siècle on dénombrait 40 000 individus sur le territoire, en 2019 ce chiffre est tombé à 2 965… Si le majestueux félin est en voie de disparition, il faut cependant noter les efforts du gouvernement et des parcs nationaux qui soutiennent le Project Tiger afin de protéger l’espèce. Ainsi, la population de tigres en Inde est en hausse ces dernières années, ce qui incite à l’optimisme. Cependant, avec la disparition de son habitat, les rencontres homme-félin se multiplient et les accidents sont de plus en plus fréquents, faisant des victimes des deux côtés. De plus, les tigres doivent faire face aux braconniers qui les chassent pour leur peau, leurs vertus aphrodisiaques ou encore leurs os. Dans le sud de l’Inde, le tigre est présent un peu partout, notamment dans les parcs de Periyar, Nagarhole, Mudumalai et Bandipur, mais sachez que vous aurez peu de chance de l’apercevoir.
Éléphant d’Asie. Ce majestueux pachyderme est un animal vénéré en Inde car il est lié à l’hindouisme et au dieu Ganesh. L’éléphant d’Asie est plus petit que son cousin d’Afrique. Il vit en petits troupeaux sous l’égide d’une femelle. Il est présent à l’état sauvage dans un grand nombre de parcs nationaux et sanctuaires. C’est lorsqu’ils viennent s’abreuver dans les grandes étendues d’eau, comme au lac artificiel de Periyar, que vous pourrez le plus facilement observer des troupeaux d’éléphants. Le pachyderme est domestiqué depuis des siècles en Inde et vous le verrez souvent dans des temples hindous bénir de sa trompe les fidèles, ou encore caparaçonné de parures extravagantes lors de certains festivals comme celui de Thrissur Pooram au Kerala. Malheureusement ces pratiques ancestrales se font au détriment de la santé physique de l’animal et le pays compte encore certains centres d’entraînement d’éléphants dont nous ne recommandons pas la visite. L’animal fournit encore de nos jours de la main-d’œuvre pour le travail et le transport du bois. Une bonne nouvelle cependant : les balades à dos d’éléphant à l’intention des touristes ont de plus en plus tendance à disparaître ces dernières années.
Singes. Les espèces les plus communes sont le macaque rhésus et le langur, appelé également entelle à longue queue. Vous rencontrerez les macaques sur tout le territoire ; dans les forêts mais également aux abords des zones habitées dont ils s’approchent pour chaparder de la nourriture. Le langur gris possède une allure plus élégante. Vous pourrez les admirer dans leur habitat naturel mais également dans de nombreux sites historiques, à Hampi, autour des grottes d’Ellora et Ajanta, prenant la pose dans les temples hindous de Pattadakal… À croire qu’ils ne souhaitent fréquenter uniquement des lieux dignes de leur esthétique ! D’autres espèces, plus rares, comme le macaque à queue de lion ou le macaque à bonnet, peuvent être observées dans les parcs nationaux et sanctuaires. Le macaque à queue de lion, nommé également ouandérou, possède une face noire et une imposante crinière grisâtre ressemblant à un halo. Ce primate arboricole peuple les forêts des Ghâts occidentaux, cependant il est rare de l’observer.
La vache. Le premier animal que vous rencontrerez sans doute ne se trouve pas dans les forêts tropicales mais dans les jungles urbaines, sur les routes ou encore sur les plages : il s’agit bien évidemment de la vache ! L’animal sacré est omniprésent et protégé. Il n’est pas rare d’en croiser sur la route, bloquant la circulation et obligeant ainsi les automobilistes à modifier leur trajectoire.
Les autres mammifères. La variété de terrains et de climat dans le sud du pays a permis la prolifération de diverses espèces. Citons la panthère, le léopard, l’ours paresseux, le loup, le renard indien, le chacal, le dhole (chien sauvage), l’antilope, le sambar, le cerf, le muntjac (cerf aboyant), le Nilgiri thar (chèvre de montagne unique à la région des Nilgiri), le buffle d’eau, le gaur (bison indien), le bison blanc de Manjampatti, le sanglier, le porc sauvage, le porc-épic, le pangolin, la mangouste, la loutre, la civette, diverses espèces d’écureuils dont l’écureuil géant de Malabar… Vous observerez aussi différentes espèces de chauves-souris volant au-dessus des palmiers et autour des grottes à la nuit tombée.
Reptiles et amphibiens. L’inde compte plus de 600 espèces de reptiles et d’amphibiens. Sont présents différentes variétés : des serpents bien sûr, comme le cobra royal ou le python, mais aussi le crocodile et son cousin le gavial, la tortue d’eau douce, le caméléon, le varan, plusieurs sortes de lézards, le gecko, la grenouille… Ne manquez pas de visiter la ferme de crocodiles (Madras Crocodile Bank), située à proximité de Mahabalipuram, pour découvrir plus de 2 500 spécimens de reptiles ! Le pays compte également une multitude d’araignées, comme la salticidae (ou araignée sauteuse) ou encore la vénéneuse theridiidae. Sans oublier de mentionner de nombreuses sortes d’insectes, avec notamment plusieurs variétés de papillons colorés. Plusieurs insectes sont vecteurs de maladies ou de parasites, les plus communs sont les moustiques, qui peuvent transmettre la malaria.
Faune marine. L’Inde n’est pas réputée pour sa faune marine et pourtant vous aurez l’opportunité d’observer des dauphins, régulièrement présents le long des côtes du Konkan et de Malabar. Des croisières pour observer ces derniers sont organisées à Goa et au Kerala, et des pêcheurs proposent également des sorties en mer la journée pour arrondir leurs fins de mois. Parmi les autres mammifères marins, citons le requin, le dugong, la raie manta, la tortue marine, la pieuvre… Les aficionados de la plongée se rendront en priorité dans les îles Andaman-et-Nicobar.
Oiseaux. En 2019, on recensait 1 365 espèces d’oiseaux différentes dans le pays dont plus de 80 sont endémiques. Le plus emblématique est bien sûr le majestueux paon bleu, l’oiseau national indien. Symbole d’immortalité, de fertilité et de beauté, jadis vénéré par les maharajas et les princes, vous apercevrez ses magnifiques plumes d’un bleu profond dans de nombreux endroits du pays. Parmi les autres espèces remarquables, signalons le martin-pêcheur, avec son long bec et ses couleurs chatoyantes lorsqu’il déploie ses ailes. Vous l’apercevrez à proximité des cours d’eau douce où il pêche les poissons pour se nourrir. Vous entendrez aussi souvent son nom en anglais, kingfisher, dans tout le pays. Pourquoi ? C’est simple, il s’agit du nom de la plus populaire des bières indiennes… Le corbeau, appelé également corneille de l’Inde, est omniprésent et le plus souvent en grand nombre. Le territoire abrite également l’aigle, le vautour indien, le calao de Malabar, le rossignol à moustache rouge, le pivert, la sauvagine, le loriot à capuchon noir, la grive rieuse… De nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs traversent l’Inde et font une halte dans des lieux spécifiques : le flamant rose (dans le nord de Mumbai), le héron, l’ibis, la cigogne, la grue, le pélican, le canard… Certaines réserves naturelles leur sont par ailleurs spécialement dédiées, comme le Kumarakom Bird Sanctuary, situé dans les Backwaters du Kerala, qui fait le bonheur des ornithologues.
Flore
Le sud de l’Inde abrite une végétation variée et abondante qui varie selon les zones géographiques, en fonction du climat et la topographie. Les paysages arides et semi-arides du plateau du Deccan sont constitués d’arbustes, de broussailles épineuses, et de quelques arbres fournissant un bois noble. Les Ghâts occidentaux sont recouverts de forêts tropicales humides sempervirentes recevant des précipitations importantes et régulières. Elles sont principalement constituées d’arbres à feuilles persistantes et d’une végétation épaisse. Ces conditions ont permis la culture d’un grand nombre d’épices qui ont fait la réputation et la richesse de la région, et également l’implantation de plantations de thé et de café par les Britanniques. L’une des spécificités du parc national d’Eravikulam est la neelakurinji, une fleur qui ne pousse qu’à une altitude comprise entre 1 300 et 2 500 mètres. Lorsqu’elle fleurit, elle recouvre les collines d’un épais tapis mauve. Sa floraison est sporadique et relativement imprévisible (d’une floraison annuelle à une tous les… 16 ans). Plusieurs types d’arbres fournissant un bois précieux sont présents : le teck, le laurier, le bambou, le santal… Les palmiers et cocotiers sont présents un peu partout le long du littoral, sur les côtes occidentales et orientales. La noix de coco est utilisée intensivement pour la cuisine mais également pour en tirer une fibre, le coir, permettant de produire matelas, paillassons, cordes… De nombreuses plantes, herbes et essences sont exploitées par la tradition ayurvédique pour concocter remèdes, huiles, et cosmétiques.