En préambule
Le 10 novembre 2024 était donné, aux Sables-d'Olonne, le départ de la 10e édition du Vendée Globe, cette course mythique, véritable « Everest des mers », et rendez-vous incontournable des amateurs de défis maritimes et d'aventure nautique. Le Vendée Globe est à ce jour la seule course à la voile autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance. D'où cette frénésie médiatique et cet engouement du public dans le monde entier.
Pionnier en matière de course autour du monde en solitaire, le Golden Globe initia en 1968 la première circumnavigation en solitaire, sans escale, en passant par les trois caps (Bonne Espérance, Leeuwin et Horn). Sur les neuf marins à s'élancer, le Britannique Robin Knox-Johnston est le seul à réussir l'exploit de revenir à Falmouth, après 313 jours de mer.
Quelque 20 ans plus tard, c'est le navigateur Philippe Jeantot qui, après sa double victoire dans le BOC Challenge (le tour du monde en solitaire avec escale), lance l'idée d'une nouvelle course autour du monde, toujours en solitaire mais cette fois sans escale ! Le Globe Challenge était né… pour devenir quelques années plus tard le Vendée Globe.
Des héros, des drames...
Le 26 novembre 1989, ils étaient 13 marins à prendre le départ de cette première édition du Vendée Globe, qui dura plus de trois mois. Ils ne furent que 7 à rentrer aux Sables-d’Olonne. Et c'est Titouan Lamazou qui franchit le premier la ligne d’arrivée, 109 jours et 24 000 milles plus tard, à la barre d’Écureuil d’Aquitaine II, un plan Bouvet-Petit dernier cri. Seulement 3h30 après lui arrivait Loïck Peyron, qui s’était dérouté pour sauver son ami Philippe Poupon, dont le ketch (Fleury Michon) s’était mis sur le flan.
La deuxième édition (1992-1993) fut celle des premiers drames, avec les avaries de Loïck Peyron et Yves Parlier, mais surtout la mort du Britannique Nigel Burgess. Cette deuxième édition au goût doux-amer est finalement remportée par Alain Gautier sur Bagages Superior.
Quatre ans plus tard, en 1996, ils sont quinze concurrents à prendre le départ. Sur les rangs se côtoient les grands favoris, parmi lesquels le Normand Christophe Auguin, double vainqueur du BOC Challenge, son ami québécois Gerry Roufs ou encore l’Aquitain Yves Parlier, qui débarque à la barre d’un 60 pieds futuriste, le premier monocoque construit en carbone et doté d’un mât-aile pivotant. Deux femmes, Isabelle Autissier et Catherine Chabaud, prennent part aux festivités en ajoutant une présence féminine à côté des nombreux postulants aux places d’honneur, à l’image d’Éric Dumont ou du récidiviste Bertrand de Broc.
… et des records
Le Vendée Globe, un seul marin l'a gagné deux fois : Michel Desjoyeaux, en 2001 et 2009. Un véritable exploit et un tour de force quand on sait à quoi les navigateurs engagés doivent faire face au cours de ce périple !
En 2013, le jeune François Gabart remporte l'édition, en 78 jours. Mais le record de l'épreuve est détenu par Armel Le Cléac'h (sur Banque Populaire), le vainqueur de l'édition 2017 en 74 jours, 3 heures 35 minutes 46 secondes (soit 3 jours 22 heures et 41 minutes de moins que François Gabart en 2013). Sa vitesse moyenne sur le parcours théorique de 24 500 milles est de 13,77 nœuds. Deux fois 2e sur les éditions Vendée Globe 2008 et 2012, ce Breton décroche le graal tant convoité !
L'édition 2020 a vu la victoire de Yannick Bestaven (Maître Coq IV), arrivé le 28 janvier 2021 après 80 jours, 3 heures, 44 minutes et 46 secondes de course. On notera que le skipper a bénéficié de temps de compensation pour le sauvetage de Kevin Escoffier. Charlie Dalin est arrivé le 27 janvier après 80 jours, 6 heures, 15 minutes et 47 secondes.
Une 10e édition, record de participation
Pour cette 10e édition, 40 skippers étaient inscrits (un record !). Des navigateurs venus des 4 coins du monde. Parmi les skippers, des récidivistes dont notre valeureux Jean Le Cam, dont c'était la 6e participation. Arnaud Boissières et Jérémie Beyou en étaient quant à eux à leur 5e participation. Une édition à laquelle prenaient part également six femmes, dont Samantha Davies pour sa 4e participation et la benjamine, la charentaise Violette Dorange, âgée de 23 ans.
Le palmarès 2024
Cette 10e édition fut celle de tous les records, puisque Charlie Dalin sur son bateau Macif Santé Prévoyance, a remporté ce Vendée Globe en seulement 64 jours, 19 heures, 22 minutes et 49 secondes ! Yoann Richomme, le lorientais, est arrivé second après 65 jours de mer. En troisième position, on retrouve Sébastien Simon (67 jours, 12 heures et 25 minutes de course). Cette édition fut également un record de nombre de spectateurs (2,45 millions) et en nombre d'abonnés sur les réseaux sociaux du Vendée Globe (1,6 million). Justine Mettraux (Teamwork – Team Snef ) réalise la meilleure performance féminine (76 jours). Jingkun Xu (Singchain Team Haikou) est devenu le 1er Chinois et le 100e finisher du Vendée Globe. Quant à Violette sur son bateau (Devenir), la benjamine de l'épreuve, a suscité une incroyable adhésion du public, avec une belle place de 25e pour sa première participation.
L'organisation
À chaque édition, c'est un dispositif exceptionnel qui est mis en place pour le Vendée Globe aux Sables-d’Olonne, entre PC Course parisien, site Internet actualisé en temps réel et couverture médiatique internationale. Tous les 4 ans, le rendez-vous est donné pour repousser les limites, humaines et techniques. Et pour ceux qui veulent participer à la course confortablement installés dans leur salon, Virtual Regatta est la solution pour vivre une aventure au calme et au sec !
Le parcours
Le Vendée Globe consiste à réaliser le tour du monde à la voile, d’ouest en est, par les trois grands caps de Bonne Espérance, Leeuwin et Horn. Une longue descente de l’océan Atlantique, suivie de la traversée périlleuse des mers du Sud avec l’océan Indien et ses mers croisées, puis l’océan Pacifique ponctuent ce parcours digne d'un roman d'aventure maritime.
Le principe
Un tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance : ces trois paramètres demeurent l’essence même, originelle et inchangée, du Vendée Globe. Et sont à l'origine du caractère mythique de cette course, où le marin, homme ou femme, se retrouve seul face aux éléments tantôt calmes, tantôt déchaînés.
C'est seulement lors du sauvetage d’un collègue en perdition que les skippers sont autorisés à rompre leur solitude. Mais le skipper secouru est quant à lui éliminé de la course. Trop dure la vie de skipper au Vendée Globe ! La seule escale technique réellement envisageable pour un concurrent serait de revenir réparer l’avarie aux Sables-d’Olonne, dans un délai maximal de 10 jours après le départ, et de repartir. Aucune assistance. Et surtout pas celle d’un routage météo ! Le marin doit donc faire tous ses calculs seul, à l'aide des équipements haute technologie dont il dispose dans le bateau. Au-delà de penser seul son parcours, il doit être capable de réparer seul une avarie, ou se soigner seul en cas de blessure (le marin a juste droit à l’assistance à distance du médecin de la course). Bien entendu, interdiction formelle d’accoster un autre bateau ou de faire monter à bord une tierce personne. Les marins ont toutefois l’autorisation de consulter l’architecte du bateau ou leur équipe technique pour s’informer du meilleur mode opératoire pour mener à bien une éventuelle réparation.
Sources : www.vendeeglobe.org