Oléron ne jouit pas de la même réputation que l'île de Ré. Et pourtant, elle possède de nombreuses cordes à son arc, souvent insoupçonnées... Moins tirée à quatre épingles, elle offre l'avantage d'être moins " civilisée " et plus accessible en termes de tarifs. Un peu trop négligée par endroit, cette île reste une destination prisée qui vit essentiellement l'été. Et qui dégage un charme fou aux détours de ses chemins. Une bonne idée d'évasion si les longs week-ends de mai le permettent.

Arrivée, citadelle et plages à perte de vue

Avec ses 30 km de long et ses 12 km de large, Oléron est la deuxième plus grande île française après la Corse. Elle est reliée au continent par un viaduc long de plus de 3 kilomètres inauguré en 1966 et... gratuit, à la différence de celui de l'île de Ré. Cependant la gratuité a ses inconvénients, les touristes y affluent bien sûr, mais aussi les Charentais qui viennent parfois de loin y passer la journée ou le week-end. Ses grandes plages de sables fins et la qualité de ses vagues en ont fait un lieu idéal pour les sports de glisse, dévoilant aux amateurs, passionnés et professionnels, des spots de surf inégalés dans la région.

Au sud-est, non loin du pont, on trouve la deuxième ville de l'île, Château d'Oléron. Sa citadelle est une visite immanquable. Ouvrage militaire destiné à protéger la partie sud de l'île d'Oléron, elle est née en 1630. Constatant les faiblesses de la structure, l'ingénieur en chef Vauban décide en 1685 la création de deux ouvrages à cornes. Débutés trois ans plus tard, les travaux nécessitent des milliers d'hommes. Quelque 7 000 ouvriers dont des sauniers de Dolus et Saint-Trojan travaillent à l'édification. Nombreux sont ceux qui perdront la vie à cause de la fatigue et des rigueurs de l'hiver. Plusieurs fois renforcée pour prévenir les incursions anglaises, la citadelle est convertie en prison pendant la période révolutionnaire. Bombardée par les Alliés, le bâtiment nécessite une importante restauration qui s'effectue depuis les années 1980. Les remparts offrent une superbe vue, tôt le matin quand les ostréiculteurs partent sur leurs bateaux, ou tard le soir au coucher du soleil. L'intégralité du bâtiment est accessible, deux ascenseurs desservent l'étage. Le reste de la pointe sud d'Oléron fait face à la presqu'île d'Arvert sur le continent et offre d'immenses étendues de plages. A l'inverse, Saint-Trojan-les-Bains, à l'extrémité sud-ouest de l'île d'Oléron, est la commune la plus boisée de l'île. Sa grande forêt de pins a été plantée au XIXe siècle pour retenir les sables, les dunes pouvant atteindre plus de 30 mètres de haut. Surtout, cet ancien village de pêcheurs et de sauniers, autrefois isolé du reste de l'île, s'est ouvert au tourisme depuis la fin du XIXe siècle. Saint-Trojan possède le charme des premières stations balnéaires, avec ses villas ouvragées d'inspiration régionaliste (basque, anglo-normande), son front de mer et sa longue plage de sable. C'est aujourd'hui un village que les vacanciers apprécient pour la baignade, les balades en forêt et le port ostréicole et ses cabanes bariolées.

Capitale et retour de pêche      

Impossible d'évoquer Oléron sans parler de celle à qui on attribue le surnom de capitale de l'île. Il faut dire que Saint-Pierre-d'Oléron est située au centre de l'île à égale distance du pont et du phare de Chassiron. Cette position si particulière a très tôt profité à la cité lui permettant de développer des relations commerciales avec le nord de l'Europe, exportant du sel et du vin depuis Boyardville et La Cotinière. Ce port typique, situé face au large, est aujourd'hui reconnu pour la qualité des produits que les marins pêcheurs débarquent : bars de ligne, soles, langoustines. Il est aussi le cadre idéal pour une la flânerie. Les promeneurs observeront la flottille aux couleurs vives, le ballet des bateaux amenant leurs précieuses marchandises dans le premier port de pêche de Charente-Maritime, manger une glace après la baignade. La criée est magnifique, les poissonniers et les restaurateurs de la côte s'y approvisionnent.

En été, la vie y est délicieusement animée autour des camelots, des concerts et des restaurants. Mais Saint-Pierre-d'Oléron est aussi connue pour cette grande flèche perçant le ciel. Située sur la place Camille-Mémain, la lanterne des morts, édifiée au milieu du cimetière médiéval, est incontournable avec ses 25 m de hauteur. Riche de paysages variés, Saint-Pierre-d'Oléron a inspiré l'un des grands auteurs charentais, Pierre Loti. Né à Rochefort-sur-Mer, l'écrivain passait ses vacances sur l'île. Il repose d'ailleurs dans la " Maison des Aïeules " rachetée par ses soins en 1899. Et, image d'Epinal de l'île, les marais salants et les marécages reconvertis en parcs à huîtres sont essentiellement situés aux environs de Saint-Pierre-d'Oléron.

Au nord, un phare mythique

Plus au nord, le paysage fait place aux falaises et au fameux phare de Chassiron. Emblème par excellence de l'île d'Oléron, le phare se dresse à la pointe nord de l'île depuis 1834. Une première tour de 33 mètres de haut fut d'abord érigée en 1685, à une époque où l'arsenal de Rochefort était en plein essor et un lieu stratégique pour la Marine royale. Devant la multiplication des naufrages sur cette côte escarpée et brumeuse, et la hausse du trafic maritime, le phare de Chassiron fut mis en service en 1836, et équipé des dernières technologies de l'époque en matière d'éclairage : une lampe à huile végétale avec six mèches. Il passe au gaz en 1895, puis à l'électrique vers 1905. Blanc à l'origine, le phare revêt ses bandes noires actuelles à partir de 1926, pour le distinguer de ses homologues de Cordouan et des Baleines. Le dernier gardien de phare de Chassiron est parti en 1998. Le site a été réaménagé en 2007, avec la création d'un musée et d'un jardin en forme de rose des vents.

Un sanctuaire de la nature

Au sud et nord-est, le territoire se caractérise par la présence de la forêt sur près de 2 900 hectares (forêt publique) dont 700 de massifs dunaires. Principalement constitués de pins maritimes et de chênes verts, ces massifs forestiers participent à la pluralité des paysages de l'île, constituant une véritable interface entre l'océan et les habitations.

Surtout, Oléron compte également deux pôles nature, sites naturels protégés ouvert toute l'année au public : le port des salines à Grand-Village qui permet la découverte des marais salants. L'idée de la création de cet écomusée est né de la volonté de restaurer cet environnement menacé et de réimplanter une activité économique traditionnelle très importante sur l'île : la culture du sel. Inauguré en 1994, le port des Salines et ses 5 cabanes d'expositions sont conçues pour petits et grands. Très vivante et pédagogie, chacune permet de comprendre le fonctionnement d'un marais salant, les étapes de la récolte du sel, son utilisation et le commerce que l'on en faisait à partir de l'île d'Oléron. Quel plaisir de louer une barque pour se promener et contempler la faune et la flore des marais ou se laisser aller à une visite dégustation qui allie patrimoine et gastronomie (salicorne, huître, bière blanche à la fleur de sel...). Sur place, vous trouverez une boutique et un restaurant de poissons, de fruits de mer et de produits régionaux. A ne pas rater : la fête du Sel au mois d'août ! A noter : l'écomusée est accessible à tous grâce aux nombreux aménagements réalisés.

Il ne faut aussi pas manquer le marais aux oiseaux situé à Dolus et fondé en 1982 au coeur de l'île, dans un espace naturel sensible bordé d'anciens marais salants. Cygnes, hérons, aigrettes, oies cendrées... Plus de 60 espèces et 500 animaux profitent de cet environnement unique. La visite s'effectue le long d'un sentier de 1,5 km, accessible à tous, jalonné de bornes d'information sur la vie et les moeurs des principales espèces rencontrées. Vous pourrez grimper en haut d'une plate-forme d'observation pour profiter d'une vue remarquable sur les alentours.

 

Infos futées

 

Quand ? On peut évidemment poser ses bagages sur l'île d'Oléron toute l'année, même si l'île vit essentiellement l'été. L'arrivée des beaux jours est naturellement plus agréable et les meilleures périodes sont les mois de mai-juin et septembre pour éviter la foule des vacanciers estivaux.

 

S'y rendre. En train (gares de La Rochelle, Surgères, Saintes et Rochefort, puis bus jusqu'à Oléron) ou en voiture (suivre l'autoroute A10 puis prendre le pont gratuit).

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Utile. Pour préparer au mieux son escapade.

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