Bienvenue en Indonésie ! Bali, Sumatra, Java, Lombok... Qui n'a pas rêvé à la simple évocation de ces destinations, d'aventures, de lieux magiques et fascinants, d'animaux sauvages à contempler, orangs-outans, dragons, tigres, de partager l'espace d'un moment la culture d'ethnies si éloignées de la nôtre. Ces lieux qui stimulent notre imagination et qui une fois sur place n'en finissent plus de nous émerveiller sont bien réels, mais il vous faudra emprunter des chemins de traverse. De paysages grandioses, montagnes embrumées, jungles luxuriantes, plages immenses, en melting-pot culturel et religieux, islam, hindouisme, bouddhisme, animisme... L'archipel se révèle multiple, divers et mystérieux.

 

L'Indonésie est composée de 17 000 îles, parfois immenses et très peuplées comme Java, souvent minuscules, oubliées et désertes. Seules 6 000 d'entre elles sont habitées. Et puis la mer, ou plutôt les mers, omniprésentes. D'un bout à l'autre, ce ne sont pas moins de 5 000 km qu'il vous faudra parcourir et trois fuseaux horaires à digérer, de la pointe ouest de Sumatra au fin fond de la Papouasie, l'autre extrémité de l'archipel.

Passer d'une île à l'autre, c'est parfois avoir l'impression de changer de pays ; traverser le petit détroit séparant Banyuwangi de Gilimanuk, c'est changer de monde.

La quatrième nation la plus peuplée au monde avec 253 millions d'habitants, est un vieux pays riche d'une histoire mouvementée. Tour à tour, les conquérants, migrants et religieux ont laissé des traces importantes en plus de celles des natifs installés là depuis la nuit des temps. Les volcans, les mers et les éléments ont façonné la géographie de l'archipel. Aujourd'hui, ce sont les pelleteuses, et les plantations de palmiers qui changent les paysages. Les gratte-ciels, les centres commerciaux et les grands axes autoroutiers participent eux aussi à la mutation du pays.

 

Java, la culturelle

La vie que menaient les colons hollandais à Java a toujours fasciné les esprits. C'était une vie paradisiaque sur une terre bénie des dieux. Aujourd'hui, les vestiges de cette " Belle Époque " hollandaise sont disséminés à travers tout le pays. L'île s'étend d'est en ouest sur 1 000 kilomètres. La répartition de la population n'est cependant pas uniforme. Java est la tête de l'Indonésie avec sa capitale, Jakarta, et ses élites intellectuelles qui monopolisent les postes-clés. C'est aussi la bouche et le ventre de l'Indonésie qui pillent les îles d'outre-mer pour survivre au mal qui la ronge : la surpopulation. Jakarta le " gros durian ", est une ville difficile à saisir, mais ô combien fascinante pour les vrais urbains.

Yogyakarta de son côté est incontournable. Tout y est raffiné : la majesté des volcans, la noblesse des personnages, la délicatesse des gestes et des postures. C'est sans conteste le meilleur endroit où séjourner pour visiter les environs, notamment les temples de Borobudur et de Prambanan, qui dressent leur architecture millénaire et imposent la finesse de leurs sculptures.

 

La plaine de Prambanan, une visite incontournable

Située à 17 km au nord-est de Yogya, sur la route menant à Solo, la plaine de Prambanan rassemble le plus grand nombre de temples hindous de Java. Elle a d'ailleurs été classée au patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO en 1981. Ces temples furent construits à la même époque que Borobudur entre le VIIIe et le Xe siècle. À cette époque, la dynastie bouddhiste de Sailendra régnait au sud, alors que la dynastie hindoue de Sanjaya, du royaume de Mataram régnait au nord.

Vu sa proximité de Yogyakarta, et, surtout la beauté du site, il s'agit d'un point de passage obligé. D'ailleurs, bien des touristes s'avouent plus sensibles à la magie de Prambanan qu'à la grandeur du Borobudur...

Hélas, le séisme de 2006 a pas mal endommagé certaines structures. Des consolidations ont été effectuées par des équipes japonaises, mais certains temples ont été fermés au public dans l'attente de leur réhabilitation. Sachant que le site est ouvert dès 6h du matin et que les cars de touristes débarquent à 9h environ, le mieux est sûrement de débarquer très tôt afin de jouir d'une relative tranquillité matinale.

 

Des temples d'exception

Si la plaine de Prambanan compte au moins 240 temples, la plupart sont néanmoins détruits ou impossibles d'accès. Aujourd'hui, on visite les huit temples principaux de la cour centrale, restaurés par les Hollandais après leur " découverte " en 1813. Certains sont cependant fermés au public depuis le séisme de 2006 (le Candi Shiva Mahadeva notamment) : ils seront peut-être de nouveau ouverts lors de votre passage, renseignez-vous.

Les temples de Prambanan (sur la gauche après l'entrée) auraient été édifiés pour commémorer le pouvoir de la dynastie hindoue, entre le VIIIe et le Xe siècle, période de leur apogée en Indonésie. Le site est plat, dénué de toute végétation, et c'est justement cette platitude qui met en relief la magnifique architecture du Candi Prambanan, qui comprend trois édifices principaux.

Le plus grand de tous, le Candi Shiva Mahadeva est également appelé Candi Rara Jonggrang (vierge gracile). Il est consacré à Shiva ; celui du sud, à Brahma ; celui du nord, à Vishnu. Autour, près de deux cent vingt-quatre temples s'alignent sur quatre rangées ; la plupart d'entre eux ne sont cependant plus que des tas de pierres, rappel de la grandeur passée du site où, selon la légende, un millier de temples avaient été érigés. Une explosion du Merapi tout proche aurait été responsable de la destruction d'une grande partie du site, destruction ensuite accélérée par les multiples pillages de la part des chercheurs d'antiquités et des locaux, qui ont utilisé ces matériaux pour construire leurs propres maisons.

Le temple de Shiva était destiné à abriter la sépulture d'un roi. Haut de plus de cinquante mètres, c'est le plus grand du pays. Comme à Borobudur, des galeries accessibles à pied permettent de défiler devant des bas-reliefs des temples de Vishnu et de Brahma. Le premier raconte l'histoire de Krishna et abrite une statue de Vishnu à l'intérieur (Vishnu, aussi appelé Hari, est un dieu chargé de préserver l'ordre du monde) ; le second évoque les scènes finales du Ramayana et abrite une statue de Brahma, le dieu créateur de l'univers.

À noter que Vishnu, Brahma et Shiva forment ce que l'on appelle la " trimurti " ou trinité hindoue : Brahma est le créateur, Vishnu le protecteur, Shiva le destructeur.

Près de 1 km au nord (mais à l'intérieur du site de Prambanan), Candi Sewu est un complexe intéressant ; la balade pour s'y rendre l'est tout autant. On peut y admirer un temple principal (restauré il y a peu) et d'autres plus petits tout autour. Si vous ne voulez pas marcher, un petit train effectue des navettes régulières (5 000 Rp l'aller-retour), mais vous vous retrouverez alors avec tout le monde.

 

Ramayana, danse de légende

Au Prambanan, il ne faudra pas louper un spectacle de danse mené au son du gamelan qui narre l'histoire de Ramayana, de 19h30 à 21h30 (avec 15 minutes de pause). Deux lieux accueillent le ballet. De mai à octobre, les spectacles ont lieu en plein air, quasiment tous les soirs. C'est bien sûr le plus impressionnant : 200 danseurs sur la scène principale avec, en arrière-plan, le Prambanan illuminé. Un panorama grandiose. Compter entre 100 000 et 250 000 Rp par personne selon votre place. Autour de la pleine lune (chaque mois de mai à octobre), est narrée l'histoire complète en quatre épisodes (donc en quatre nuits d'affilée). Les autres représentations sont appelées full story. Enfin, le reste de l'année (de novembre à avril), on assiste à ces représentations dans le théâtre couvert, les mardis, jeudis et samedis (vérifier auprès des agences de voyages, car les dates peuvent éventuellement changer). Seulement dans cette version, il n'y a que 50 danseurs.

 

Infos futées

 

Quand ? La meilleure période pour partir en Indonésie est l'été, de juin à septembre. Il pleut moins, et toutes les activités sont possibles (notamment les escalades de volcans), on profite mieux des paysages qui ne sont pas perdus dans la brume... Le côté négatif : les plages prises d'assaut. Sachez cependant que l'on peut se rendre en Indonésie toute l'année. Les pluies ne durent que quelques heures et les températures restent élevées.

 

S'y rendre. Il faut compter en moyenne 800 € pour un vol A/R Paris-Jakarta.

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Utile. Pour préparer au mieux son voyage.

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