Trois parcs naturels régionaux
Les deux département totalisent trois parcs naturels régionaux, deux pour la Drôme, un pour l'Ardèche. Le Parc naturel régional du Vercors, partagé entre la Drôme et l’Isère, fut parmi les premiers créés en France. Depuis 1970, il protège un massif montagneux remarquable, grand espace sauvage, et est le royaume de la biodiversité, refuge pour 60 espèces d’oiseaux d’intérêt patrimonial dont l’aigle royal et 34 mammifères. S’ajoutent près de 600 espèces de fleurs. En 2015, un second parc régional s'est ajouté, partagé avec les Hautes-Alpes : le Parc naturel régional des Baronnies provençales, territoire rural impliquant 86 communes dont la moitié compte moins de 100 habitants. Au carrefour des influences alpines et méditerranéennes, il abrite une faune et une flore d’exception dont le sabot de Vénus, le chou sauvage, la loutre, l’écrevisse à pieds blancs...
Pour sa part, le versant ardéchois abrite le Parc naturel régional des Monts d’Ardèche, fondé en 2001 à l’initiative des castanéiculteurs soucieux de protéger un territoire riche et fragile des contreforts du Massif central, entre Mézenc, Gerbier-de-Jonc, Boutières, Tanargue, Haute et Basse-Cévenne d’Ardèche. Un territoire déployé entre 170 m d'altitude, à l’étage méditerranéen des Vans, et 1 753 m à l’étage subalpin du mont Mézenc. Ici l’homme valorise une nature sauvage et des saveurs de pays à travers une polyculture traditionnelle respectueuse de l'environnement. Cinq productions bénéficient de la marque Parc : le miel, les produits transformés à base de châtaignes, la myrtille, les eaux minérales et le vin issu du cépage ancien chatus.
Et trois réserves naturelles
L’Ardèche abrite deux réserves naturelles, l’une nationale, l’autre régionale. La Drôme, pour sa part, compte deux réserves naturelles nationales, l’une fluviale, le long de la rivière Drôme, l’autre montagnarde, sur le Vercors. La réserve naturelle nationale des gorges de l’Ardèche, créée en 1980, protège 1 575 ha de pelouses, garrigues et forêts, rivières, sources et berges, falaises et pentes rocheuses, grottes et cavités. Autant de milieux karstiques où vivent des papillons rares, rapaces, reptiles, martins pêcheurs, chauves-souris et où poussent genévriers, pivoines sauvages, chênes... Dans le Sud-Ardèche, la réserve naturelle régionale des Gras de Naves est un petit territoire aux affinités méditerranéennes bien marquées, échantillon représentatif du plateau calcaire des Gras, qui consiste en une succession de terrasses et murets, autrefois pâturés et cultivés. Laissée en libre évolution depuis 1945, cette réserve est aujourd'hui couverte de boisements de chênes en phase de vieillissement, un milieu très riche en biodiversité.
La réserve naturelle des Ramières du val de Drôme occupe une gravière de la Drôme, à proximité de Crest, et protège un milieu de rivière sauvage avec bancs de graviers et îlots, ripisylve de saules et de peupliers, prairies à orchidées, résurgences phréatiques... Si de nombreux oiseaux aquatiques y sont observés, l’animal emblématique du site reste le castor dont on vient découvrir les traces. Enfin, au sein du plateau du Vercors, 17 000 ha des hauts plateaux sont classés en réserve naturelle nationale. C'est la plus grande de France et le joyau du massif avec 747 espèces floristiques dont la tulipe sauvage (l’un des emblèmes du parc), la majorité des espèces animales de montagne, chamois, aigle royal, tétras-lyre (l’autre emblème du parc) et quelques espèces rares dont le lagopède alpin, le lièvre variable, la petite chouette chevêchette ou celle de Tengmalm. Après les réintroductions réussies de la marmotte, du bouquetin et du vautour fauve, le gypaète barbu a été lui aussi relâché sur le secteur.
Espaces naturels sensibles, joyaux nature des départements
Placés sous la tutelle des départements, les espaces naturels sensibles (ENS) apportent leur pierre à la protection de la biodiversité. L'Ardèche a identifié 16 ENS variés dont le mont Gerbier-de-Jonc, la Boissine, le bois de Païolive, les gorges de l’Ardèche, le massif du Tanargue et les Serres Boutiérots, pour ne citer que ceux-ci. Leur intérêt faunistique et floristique et leur potentiel de valorisation pédagogique et touristique ont été déterminants pour leur classement. Dans la Drôme, plus de 50 % du territoire est éligible à la politique départementale en faveurs des ENS. Le département totalise 30 ENS dont le plateau d’Ambel, l'alpage de Font-d’Urle, le Glandasse, le Jardin du Roy, le domaine du Sapey, le domaine de Lorient, le site géologique du Serre de l’Ane et le Marais des Bouligons. Mais le fleuron des ENS drômois reste la forêt de Saou.
Pour résumer, des reliefs et des climats variés confèrent à ce territoire une grande biodiversité. Dans la Drôme, on passe d’Annonay à Montélimar d’une végétation continentale à une végétation méditerranéenne. La vallée du Rhône a vu très tôt l'introduction des châtaigniers, noyers, cerisiers, pruniers, pêchers sans oublier la vigne et les oliviers au sud. Les espaces de nature préservée s’articulent autour des zones humides – notamment des lônes des bords de Rhône – avec la flore spécifique des pelouses humides et des pelouses sèches (peupliers, graminées, orchidées...), des zones de montagne (flore alpine du Vercors protégé par le Parc naturel régional et du Haut-Diois) et au sud de la garrigue. Au sud, également les pinèdes, la lavande, les tilleuls et les plantes aromatiques.
En Ardèche, c’est en montagne que la flore est la plus diversifiée : bruyères, myrtilles, hêtres et châtaigniers... Et persiste la garrigue. Les monts d’Ardèche et les gorges de l’Ardèche abritent cades et genévriers, orchidées et graminées, pins de plusieurs espèces et feuillus variés, gentianes et chardons... Somme toute, ce territoire nous invite à profiter de ses eaux sauvages, ses sentiers thématiques au cœur d'espaces naturels valorisés ou des itinéraires d'altitude le long des crêtes, au sein des forêts, le long de prairies fleuries et des zones humides. Des bords du Rhône aux sommets montagneux, c'est une immersion sensible qui vous ressource et un environnement exceptionnel dont on perçoit bien la préciosité. Marcher dans la forêt de Saoû ou sur les hauts plateaux du Vercors suffit au bonheur... Et puisqu’il s’agit d’apprécier la nature, c’est aux quatre saisons qu’il convient d’en jouir.
