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Le chalet, emblème architectural des Alpes

Tout le monde emploie le terme de chalet pour désigner ces petites maisons douillettes et trop jolies disséminées dans les Alpes françaises et qui ont pour particularité d’avoir des fondations en pierre, des étages d’habitation en bois, un toit en large saillie pour abriter les murs, une façade décorée avec des ornements sculptés et un balcon pour profiter du soleil et des magnifiques paysages. Mais à l’origine, le chalet – mot qui nous vient de Suisse – désigne plutôt des constructions d’alpage, lieu de travail qui permettait d’abriter les animaux et les hommes. C’est Jean-Jacques Rousseau qui popularisera le terme de « chalet » dans La Nouvelle Héloïse, alors que locaux, puis touristes feront du chalet l’habitat traditionnel des montagnes.

Tous les chalets des Alpes ne se ressemblent pas et chaque région a ses particularités. La plus importante étant liée aux matériaux employés pour la construction. De manière ingénieuse, les hommes ont utilisé le peu de matériaux trouvés sur place. C’est ainsi que dans les régions riches en bois, les toits sont recouverts de tavaillons, sortes de tuiles en bois, ou de lauzes, grandes pierres plates très résistantes aux intempéries. Du chalet d’alpage rustique et isolé au chalet contemporain tout confort et regroupé dans les villages stations, quel que soit son style et son époque le chalet reste un élément emblématique de l’architecture des Alpes.

Les stations de ski, réussites et échecs de l’architecture de montagne

Bien avant que l’on ne parle de stations de ski, il y eut des villages de montagne pour accueillir les premiers touristes des sports d’hiver. Des villages comme Montgenèvre dans les Hautes-Alpes, Megève et Combloux en Haute-Savoie, L’Alpe d’Huez en Isère installent les premiers téléskis dans les années 1935/36. Le plaisir de la glisse gagne les touristes, remporte vite un franc succès obligeant les promoteurs de l’or blanc à créer des infrastructures adaptées. Pendant les Trente Glorieuses (après Guerre 1946/1975), les stations de ski poussent comme des champignons sur les pentes des Alpes. Les grands espaces naturels deviennent un terrain de jeu où l’homme joue à l’apprenti sorcier urbaniste. Chaque architecte y va de son concept pour recevoir un maximum de skieurs dans des appartements souvent réduits au minimum. Mais si certaines barres de logements défigurent les montagnes et n’offrent que peu de confort, d’autres visions sont plus abouties. L’architecture de la station des Arcs, station qui veut s’intégrer au paysage grâce au travail de Charlotte Perriand, s’inspire des réflexions de Le Corbusier. La plus réussie des stations de ski reste certainement Avoriaz, station sans voiture à l’architecture harmonieuse. De nombreux édifices des stations de ski sont labellisés Architecture contemporaine remarquable.

Eglises et abbayes, le baroque en point d’orgue

Territoire reculé du monde et devenu vite très religieux, les Alpes sont parsemées d’églises et d’abbayes toutes plus belles les unes que les autres. Si l’art roman a donné bien des merveilles, notamment dans les Alpes du Sud sous l’influence lombarde, les lieux de culte les plus caractéristiques des Alpes sont bien les églises baroques, dont les plus beaux exemplaires se trouvent en pays de Savoie. Il existe même des Chemins du Baroque qui vous emmèneront visiter 90 sites où l’imagerie religieuse, à travers les anges, les dorures, les sculptures du retable… est omniprésente. Des ors et des couleurs remarquables qui se signalent de loin avec ces fameux clochers à bulbe qui dardent leur flèche au milieu des montagnes. Plus austères, plus confidentielles, les abbayes s’installent dans ces lieux propices au silence, au recueillement et au travail des moines. Parmi les plus célèbres : Abbaye de Hautecombe, Notre-Dame de Tamié, Monastère de la Grande Chartreuse ou Abbaye de Boscodon. Enfin, l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce au plateau d’Assy est un écrin moderne construit par l’architecte savoyard Maurice Novarina (église consacrée en 1950) pour des œuvres d’art de grands artistes (Matisse, Léger, Lurçat, Braque, Chagall…) inspirées par le sacré.

Châteaux et places fortes des Alpes, forteresses imprenables

Les Alpes ne sont pas connues pour abriter les plus beaux châteaux français. Mais ce serait méconnaître leur patrimoine architectural que de négliger des fortifications qui n’ont pas toujours reçu les soins nécessaires pour arriver jusqu’à nous dans les meilleures conditions. Preuve que les choses changent, des châteaux remarquables sont en cours de rénovation dans les Alpes, comme le superbe château médiéval des Sires de Faucigny à Bonneville. Parmi les châteaux à visiter lors d’une escapade sur le territoire, citons : le château de Ripaille au bord du lac Léman, le château d’Annecy qui veille sur la vieille ville, le château de Menthon-Saint-Bernard qui domine le lac d’Annecy, le château de Chambéry, résidence des Ducs de Savoie richement décorée. Les Alpes du Sud comptent moins de châteaux, mais offrent d’impressionnantes citadelles. Formant un réseau de fortifications édifiées par Vauban. Le Fort Queyras, le Mont Dauphin, la cité de Briançon sont autant de forteresses imprenables offrant aujourd’hui un décor de rêve. D’autres forts ont été élevés plus tardivement pour protéger la France pendant la Grande Guerre, comme le Fort de Tournoux dans les Alpes de Haute-Provence, surnommé le Versailles de l’art militaire, un des plus beaux ouvrages de la ligne Maginot qui résista aux assauts de l’armée Mussolinienne en 1940. Imprenables !