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Selon les derniers recensements, le Ghana serait à plus de 74,9 % chrétien et à environ 15,8 % musulman. Pour synthétiser, on peut dire que le christiannisme est essentiellement répandu dans le sud du pays et que l'Islam se retrouve plutôt dans le nord. Entre les deux, on trouve des zones mixtes. Mais ces chiffres ne sauraient refléter de manière objective la réalité religieuse du pays : seul 20 % de cette population de croyants ne pratique exclusivement qu'une seule religion. L'animisme demeure en effet très prégnant, et il n'est pas rare qu'un Ghanéen partage à la fois des croyances chrétiennes et d'autres issues d'un animisme séculaire. Notons au passage l'interprétation Ghanéenne du christianisme protestant anglo-saxon : les enseignes fluo et flashy type God is Good Hair Saloon (Salon de coiffure Dieu est Bon) ou Jesus Blood Petrol Station (Station service Sang de Jésus) abondent. Intéressons-nous à l'animisme à travers deux contes.

La légende ashanti de l'araignée

Indéniablement, paraboles, contes et légendes occupent un place centrale dans la culture Ashanti. L'animisme qui sous-tend les croyances ashanti place les figures animales au même niveau que les humains : l’homme est en effet un élément placé au cœur de la nature, au même titre que d'autres et l’opposition humanité/nature n’existe pas. Très présents dans les contes ashanti, les animaux – dont faits et gestes sont observés et hautement considérés – sont souvent personnifiés, à l'instar de la figure de l'araignée, qui occupe la place centrale de l'une des légendes ashanti les plus emblématiques. La voici en substance.

Il y a très longtemps, alors qu la famine s’abattit sur la forêt, une grosse araignée cherchait désespérément de la nourriture. Elle aperçut une pierre habillée d’une grande barbe qui ressemblait, par sa forme, à un oiseau. L’araignée vit soudain une antilope fascinée s’approcher du rocher et déclarer : « C’est fou, une pierre avec une barbe et un visage d’oiseau ! ». L’animal avait à peine terminé sa phrase qu’il se retrouva projeté dans le ciel, et retomba si violemment qu’il fut tué sur le coup. L’araignée déclara alors : « Je vais faire un festin avec toute ma famille ! ». Le lendemain, elle retourna sur les lieux quand elle croisa un lapin. Celui-ci eut, lui aussi, une salve d’admiration pour la pierre et connut le même sort que la grosse antilope. Intriguée mais toujours en quête d’une bonne proie, l’araignée le mangea, comme elle avait dévoré l’antilope.

Festin après festin, jour après jour, l’araignée et sa famille coulaient des jours plutôt tranquilles. Mais un jour, un caméléon caché dans un arbre observa le petit manège de l’araignée… Il l’interpella et lui déclara qu’il avait été témoin de tout ce qui s’était passé. Surprise, l’araignée commença à faire une description de la pierre… et d’un coup, celle-ci se retrouva projetée dans les cieux. Malgré quelques fractures, elle survécut à cette dure épreuve. C’est pourquoi, aujourd’hui, l’araignée est considérée comme un animal craintif, ce qui explique qu’on la trouve toujours dans des recoins cachés.

Moralité : il ne faut pas profiter du malheur d’autrui, au risque de se retrouver tout seul, dans son coin.

L'histoire de Nave et les crocodiles

L'histoire de Nave et des crocodiles est une autre illustration des rapports intimes qu'entretiennent les hommes avec la faune locale. Cette fois-ci, l'histoire concerne les habitants du nord ghanéen, autour du village de Paga, au niveau de la frontière burkinabé.

Tout commence lorsqu'un beau jour un chasseur nommé Nave quitte le village en quête de gibier pour nourrir sa famille. Après des heures de recherches infructueuses, alors qu'il est assoiffé, à deux doigts d'abandonner et de rebrousser chemin, Nave marche par accident sur la queue d'un crocodile. Puisque ce dernier avait pris la direction d'un buisson, l'homme décide de le suivre et découvre avec stupéfaction un vaste étang d'eau fraîche rempli de crocodiles ! Nave boit alors à sa soif en remerciant du fond du coeur les dieux de Paca, son village natal. De retour dans sa famille, il partage sa découverte et sa joie avec sa famille et remercie le crocodile pour lui avoir sauvé la vie.

Quelques temps plus tard, Nave part à nouveau en forêt dans le but de ramener du gibier. Hélas, il ne parvient à chasser aucun animal sauvage. Pour ne pas rentrer à vide, il décide de tuer un crocodile. Mais alors qu'il rentre chez lui, à deux pas de sa case, un serviteur l'interpelle et lui annonce le décès de son fils aîné. Quelques jours plus tard, le chasseur tue à nouveau un crocodile. Et cette fois encore, un autre de ses fils meurt. Puis un troisième fils trouve la mort lorsqu'il abat son troisième crocodile.

Pour comprendre le sens de ces étonnantes coïncidences, Nave décide de consulter un sorcier qui lui explique que l'âme du crocodile se confond désormais avec l'âme de sa famille. Aussi, chaque fois qu'il tuera un crocodile, il donnera automatique la mort à l’un de ses proches ! Ce jour-là, Nave fit le serment aux dieux de Paga que ni lui ni aucun de ses héritiers ne s'en prendrait plus jamais à un crocodile. De nos jours, les descendants de Nave habitent toujours Paga et les villages voisins. Et personne ne mange de viande de crocodile. La croyance veut que chaque crocodile renferme l’âme d’un de ces habitants !

Principales festivités de la région ashanti

Les célébrations ashanti, si elles ne sont pas nécessairement religieuses, sont liées aux ancêtres et aux éléments naturels avec lesquels les humains sont en prise perpétuelle. En voici les principales.

Le festival Adae et Akwasidae est célébré en grande pompe toutes les six semaines exactement. La cérémonie a invariablement lieu le dimanche dans un palais de Kumasi : le roi, porté sur son palanquin, est paré de tous ses attributs en or et reçoit les hommages successifs des chefs traditionnels et de son peuple. Le spectacle est impressionnant : auvents et parasols richement brodés, chanteurs et joueurs de trompettes, danseurs et joueurs de tam-tams, tout ce beau monde célèbre joyeusement les ancêtres disparus !

Le festival Nkyidwo se tient à Essumeja (proche Kumasi) et est la fête la plus importante pour les membres du peuple Essumeja. Ils commémorent leurs ancêtres à l'occasion de cette fête dont le nom signifie « dans la nuit du lundi ». La légende raconte que ces derniers seraient en effet sortis d'un trou creusé dans la terre un lundi dans la nuit, et qu'à leur suite seraient sortis du même trou un chien, un lion, puis des musiciens et une horde de danseurs ! A l'occasion de cette grande fête, on a coutume d'invoquer les dieux pour attirer protection et prospérité sur la communauté.

D'autres fêtes importantes sont à signaler en pays Ashanti : la célébration d'Odwira qui a lieu à Jachie en janvier ; la fête des ignames Afahye à Juansa et Effiduasi en septembre ; la fête des ignames du Yam Festival en octobre à Effiduasi et à Ejura (puis en novembre à nouveau à Ejura). Pour des informations plus précises concernant les fêtes ashanti, renseignez-vous auprès du Ghana Tourist Board de Kumasi.

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