Une nature généreuse, entre terre, mer et montagnes
Du nord au sud, la géographie croate et le climat varient du tout au tout. La Croatie continentale et la façade méditerranéenne sont coupées par la barrière montagneuse des Alpes dinariques, soit deux parties bien distinctes qui ont façonné culturellement deux visages. Une troisième zone intermédiaire, au climat semi-continental, se distingue dans le centre, assimilé au nord. Le pays est divisé en six territoires (Croatie du Nord, Croatie centrale, Slavonie, Istrie, Kvarner, Dalmatie), vingt županija, l’équivalent de nos régions, chacune dirigée par un župan (préfet).
Surfaces agricoles et nature préservée aux portes de Zagreb
Les deux régions continentales, fières de leurs montagnes, ont leurs pistes de ski, aménagées près de Sljeme, Ogulin ou Bilogora. Parcourues par de nombreuses rivières, rapides et lacs, les vallons et les plaines abritent des grottes préhistoriques comme celles de la Krapina, où l’on a découvert un important gisement d’ossements humains remontant à l’ère de Neandertal, qui vivait là il y a 125 000 ans.
Depuis, le développement de Zagreb s’est accéléré. Plus grande ville du pays, c’est aussi la seule à avoir le statut de comté (comitat). Au nord de la capitale, les régions du Zagorje et de Varaždin étaient déjà connues des Romains pour leurs sources d’eaux chaudes riches en souffre. Aujourd’hui, les stations thermales de Stubičke, Krapina ou Tuheljske profitent toujours de ces vertus curatives.
Mais c'est aussi une région instable, régulièrement frappée par des séismes. En mars 2020, Zagreb subit des secousses de magnitude 5,3 faisant d’énormes dégâts matériels sur les lieux publics, les musées. En décembre de la même année, c’est Petrinja, une municipalité à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Zagreb, qui est touchée par un tremblement de terre de magnitude 6,4. Sept personnes sont mortes et au moins 26 autres blessées, la moitié de la ville est détruite. Dans la région, d'autres tremblements de terre surviendront en 2021 et 2022, heureusement de moindre magnitude (autour de 4,5).
La Slavonie – ne pas confondre avec la Slovénie ! – est délimitée par les plaines alluviales de la Drave, de la Save et du Danube. Cette région est régulièrement soumise aux caprices de ses cours d’eaux, plus ou moins imprévisibles, qui inondent d’immenses espaces, des marais à la riche biodiversité, classés parcs naturels (Kopački Rit et Lonjsko Polje). Sur les terres arables, au sol argileux fertile, on cultive de grands champs de blé, d’orge, de maïs, de betteraves à sucre ainsi que des vignobles. Une terre de légendes, appréciée des touristes pour ses superbes châteaux et ses routes des vins.
À l’ouest, d’autres plaines s’étendent vers Sisak, jusqu’à Kordun et les monts du Žumberak, dans le comitat de Karlovac. Cette ville aux quatre rivières a su tirer avantage de l’écotourisme en milieu aquatique. Les régions délimitées par le triangle que forment les villes de Karlovac, Rijeka et Knin incluent des paysages de montagne (Gorski Kotar, Risnjak) et le parc national Plitvička Jezera, site le plus visité de Croatie, célèbre pour ses lacs d’altitude et ses chutes d’eaux spectaculaires. Encaissés entre les chaînes montagneuses du Velebit et de la Dinara, les hauts plateaux karstiques de la Lika font la frontière avec la Bosnie-Herzégovine. La roche calcaire a été érodée par l’eau, créant toutes sortes de phénomènes géologiques étonnants. Ainsi les dolines, ces trous géants, dus aux affaissements de terrain impressionnants, qui apparaissent souvent en groupe (ouvala) et forment des gouffres, des lacs, des lapiaz et autres grottes.
L’Istrie et le Kvarner mutualisent leur patrimoine naturel
L’Istrie couvre une péninsule située à l’extrémité occidentale de la Croatie, proche de l’Italie et de la Slovénie. Surnommée la Toscane de la Croatie, la région est située aux pieds des Alpes et borde l’Adriatique. Une combinaison de zones côtières, archipels et arrière-pays vallonné avec de pittoresques villages perchés. L’Istrie partage, sur sa côte ouest, une large baie, qui a donné son nom à la région du Kvarner.
Au centre de cette mer bordière, on a construit Rijeka, premier port et troisième ville croate. Le golfe ouvre sur plusieurs grandes îles, Krk, Cres, Lošinj ou encore Rab. Administrativement, Krk et Cres constituent la quatrième grande région croate, nommée Istrie-Primorje.
Dans le parc naturel de l’Ucka, au-dessus d'Opatija (nord-est) et le long des Alpes dinariques, la chaîne montagneuse reste bien présente. Couplée au puissant mont Velebit, elle nous accompagne de Rijeka à Makarska, sur la route nationale magistrale.
Le vrai Sud croate, c’est la Dalmatie !
Dans l’Empire romain antique, la province de Dalmatie s’étirait le long du littoral adriatique, de la côte ouest de l’Istrie jusqu’au port ancien d’Ulcinj (Monténégro). Ce trait commun s’affirme déjà : végétation d’altitude, ambiance méditerranéenne pour la côte et les îles avec cultures d’arbres fruitiers (oliviers, figuiers, citronniers, amandiers), vignobles ou paysages semi-désertiques.
Aujourd’hui, pour sa partie croate, la Dalmatie s’étend sur plus de 350 km, de l’île de Pag et de la rivière Zrmanja, voisine la Bosnie-Herzégovine, pour s’étirer jusqu’à la presqu’île de Prevlaka. La région est fermée à l’est par la chaîne des Alpes dinariques, qui borde de près les villes et bourgs du littoral, les ports et les stations balnéaires dalmates.
Autour de Šibenik, Dubrovnik, Zadar et Split (deuxième ville du pays), les quatre comitats représentent pour les touristes de bonnes bases pour un séjour terre et mer. On peut organiser des journées entières dans le parc national de Paklenica (canyon), les grottes de Špilja Modrič, les cascades de Krka, le Biokovo, puissant mont du Velebit qui culmine à 1 762 m (Sveti Jure). Les locaux décrivent bien sa double nature, « les pieds dans l’eau, la tête dans les éclairs ».
En Dalmatie, on distingue trois sous-régions, qui possèdent chacune de superbes sites marins souvent protégés, mais menacés par la pollution qui sévit dans toute la Méditerranée. La Dalmatie du Nord, les îles Losinj, Dugi Otok et son lac salé Telašćica, l’archipel des Kornati ; la Dalmatie centrale, très fréquentée, en face de Split, l’île de Brač et sa célèbre plage Zlatni rat, Hvar, les îlots Pakleni, Vis, Biševo ; et pour finir, la Dalmatie du Sud, avec la péninsule de Pelješac, les îles Élaphites, Korcula et Mljet.
Pour un comparatif des différentes cartes géographiques du pays (relief, découpages régionaux, infrastructures, transport – www.croatietourisme.com/geographie).