La cinquième plus grande île du monde
Madagascar s’étend sur 1 580 km de long et 580 km de large, sa surface totale est l’équivalent de la France et du Benelux réunis. D’une manière générale, l’orientation des vents et le relief spécifique de l’île divisent celle-ci en deux versants bien distincts, l’Orient est exposé au vent tandis que l’Occident est sous le vent. Tour d’horizon des cinq principales zones.
Le Centre : Hautes Terres, pics et plateaux
Les Hautes Terres malgaches ne se limitent pas à des plateaux. On y trouve des volcans éteints, des pics, des collines, des vallons et des rivières. D’Antananarivo jusqu’à Fianarantsoa, les vallées sont sculptées de rizières en terrasses à l’infini comme on en trouve en Indonésie, aux Philippines, au Vietnam ou en Chine. Jadis boisées, ces étendues forment une vaste prairie, le bozaka. S’étendant du sud au nord, les Hautes Terres sont traversées par une longue chaîne rocheuse de 1 200 km. Leur altitude varie de 700 m (lac Alaotra) à 2 886 m (Tsaratanana), en passant par l’Ankaratra (2 643 m) et l’Andringita (2 658 m au pic Boby).
Les sommets les plus hauts sont situés au nord de la zone. Cette « cordillère » prend fin dans le massif de l’Isalo, au sud. Les Hautes Terres sont aussi parsemées de grandes étendues d’eau. Près d’Ambatondrazaka, le lac Alaotra constitue le cœur du « grenier à riz » du pays. Avec une surface de 22 000 ha, c’est le plus grand de l’île ; c’était autrefois le site privilégié pour la nidification d’oiseaux aquatiques, qui ont bien disparu depuis. Le lac Mantasoa est entouré de grandes pinèdes, tandis que bananeraies et rizières bordent le lac Ihotry.
L'Est : forêts, falaises, océan Indien
A l’est, la côte bercée par le ressac de l’océan Indien abrite les vestiges de la grande forêt qui recouvrait toute l’île (savoka). Cette forêt s’étendait depuis Taolagnaro, au sud, jusqu’au nord de Sambava. Des rivières traversent les grands espaces verts. Plus loin, c’est un enchaînement de falaises. Il y pousse des ravenalas et des orchidées à foison.
La plaine côtière est mince (en moyenne à peine 55 km de large). De Toamasina à Manakara s’étend un prodige de communication fluviale : le canal des Pangalanes. Sur près de 700 km, des lacs ont été reliés à des rivières et à des estuaires. Entre mer et forêt, c’est un repaire d’oiseaux et de lémuriens, de sauriens et de poissons. Ce canal n’est pas partout aménagé, mais pirogues et bateaux légers à moteur y circulent sans problème sur la plus grande partie.
La côte est le domaine des plantations de vanille, de girofle, de café, de cacao… On peut légitimement songer que ces cultures pourraient faire la richesse de l’île si les tarifs mondiaux imposés par l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) étaient plus équitables. On y cultive aussi les litchis. Sur la côte est, les villes sont autant de symboles : Toamasina, premier port de Madagascar, Sambava, capitale de la vanille et des épices, Manakara, cœur du pays Antaimoro… Au large de Fenoarivo, le repaire de flibustiers de l’île de Nosy Bohara s’est transformé en « paradis pour touristes ». Partout, l’océan Indien est là, tumultueux, fascinant.
L'Ouest : savane, mangrove et désert
De l’autre côté de Madagascar, de grandes terrasses et de longues plaines glissent jusqu’au canal du Mozambique. En face, il y a le continent africain. Cette côte est extrêmement variée : les deltas des fleuves s’alignent en plaines fertiles, et les vallées des rivières Mahajamba, Mahavavy, Maevarano creusent de profonds sillons qui s’étendent jusqu’à la mer. Tandis qu’au nord-ouest se déploie la savane, le bush s’étend au sud-ouest. Fertile au nord, aride au sud, la côte ouest ne présente pas un ensemble homogène. On contemplera ici les majestueux baobabs, des palmiers à l’infini, une barrière de corail aux fonds marins superbes.
Près de Mahajanga, le lac Kinkony d’une surface de 10 000 ha (15 000 ha en période de crue) est entouré d’une forêt sèche caducifoliée ; on peut y observer le fameux pygargue de Madagascar. La zone marécageuse située entre Maintirano et Antsalova est un havre de nidification pour les oiseaux aquatiques de Madagascar : les lacs Manambolomaty, Befotaka, Soamalipo ou Ankerika sont également des observatoires privilégiés du pygargue de Madagascar. Les villes sont autant de points de départ pour des escapades en mer ou des explorations sur la terre ferme : Mahajanga, qui est aussi un grand port, Morondava entourée de fascinants baobabs, Toliara qui ouvre la porte du Grand Sud.
Le Sud : bush, sécheresse et océan
Le sud de Madagascar est la terre du bush et des grandes étendues semi-désertiques parsemées de baobabs, d’épineux, de cactées, de steppes aux herbes hautes. C’est la région du pays qui reçoit le moins de pluies. La sécheresse (Kere) y sévit de plus en plus. Les routes sont surtout des pistes. Après Betioky commence le pays Mahafaly, ponctué de tombeaux légendaires surmontés d’aloalys sculptés. Ampanihy est connue pour ses tapis de laine mohair.
Entre Toliara et Soalara, les fonds marins sont superbes tout le long de la longue barrière de corail. Partout, en terre d’Androy comme en terre Mahafaly, les pasteurs mènent leurs immenses troupeaux de zébus de village en village ; les pirogues à balancier des pêcheurs vezos affrontent le ressac.
Le Nord : sommets, ambre et fleuves
Au nord s’étend un grand massif volcanique, le Tsaratanana, qui atteint les plus hautes altitudes de Madagascar avec les 2 880 m du Maromokotra. Du Tsaratanana dévalent le Sambirano et la Mahavavy, deux rivières qui irriguent terres, champs et cultures depuis les plaines jusqu’aux deltas. Au nord-ouest, au large, l’île de Nosy Be est une plaque tournante du tourisme international, notamment italien. Les voyageurs qui apprécient les plages dorées, les activités nautiques et les infrastructures hôtelières de luxe ne seront pas déçus. Principale ville du nord, Antsiranana et sa vie nocturne endiablée sont ancrées au centre d’une grande baie qui fut de tout temps l’objet de bien des convoitises. L’extrême nord de Madagascar s’achève en beauté par une succession de cratères et de lacs, une montagne et un cap d’ambre, Tanjona Bobaomby.