Un environnement fragilisé
Les menaces qui pèsent sur la forêt primaire malgache sont multiples et majeures : les trafiquants d’essences rares (ébène, palissandre et bois de rose en tête) défient les lois en toute impunité ; les charbonniers transforment les arbres centenaires en charbon de bois et en font commerce toute l’année ; des forêts primaires sont transformées en champs de maïs dédiés à l’exportation. Quand la forêt disparaît, grandes pluies et cyclones ont des effets redoutables : des eaux torrentielles emportent les terres fertiles, la latérite apparaît, les sols deviennent arides, plus aucun arbre ne pousse.
Tout l’écosystème est affecté par la déforestation. Le climat devient plus sec et la sécheresse progresse. Quant aux espèces animales rares, elles sont traquées par les trafiquants malgré les interdictions d’exportation… Pour remédier à cela, des députés se mobilisent pour légiférer dans le domaine de la protection de la nature. Des artistes de renom inscrivent à leur répertoire des chansons pour sensibiliser les populations. Les entreprises publiques reboisent avec le concours d’ONG, des Nations Unies ou de la Banque mondiale. Mais il manque une réelle volonté politique pour arrêter le désastre. Depuis 2009, la déforestation a connu une ampleur sans précédent : à la suite de la crise politique, aucune protection réelle n’a eu lieu pendant des années. Bilan, alors que Madagascar était couverte de 14 % de forêt primaire en 2008, 50 % de cette surface a brûlé entre 2009 et 2022. Ces chiffres font tout simplement froid dans le dos ! A Madagascar, l’écologie doit devenir une préoccupation majeure, une priorité économique, culturelle et sociale.
Le tourisme a un réel impact positif sur la protection de l’environnement. Des aires protégées sont créées là où les voyageurs vont et de nombreuses structures de terrain (associations communautaires et autres ONG) sont financées en grande partie grâce aux deniers des voyageurs. Ce n’est évidemment pas suffisant face à l’ampleur des défis qui attendent Madagascar en terme de protection de l’environnement, mais c’est une réalité. N’hésitez pas à en parler avec vos hôtes pendant votre voyage et privilégiez un tourisme écoresponsable !
Le problème des zones côtières et marines
Aujourd’hui encore, les biotopes sont diversifiés, les écosystèmes marins complexes et productifs ; mais cette situation pourrait bien être mise en danger par d’imprudentes politiques. Les coraux, par exemple, sont d’une importance primordiale pour l’équilibre naturel de la mer et de la terre : ils protègent les côtes en brisant la houle et les vagues, favorisent l’installation d’établissements portuaires en eau calme, et font obstacle aux poissons pélagiques, diminuant substantiellement le risque de prédation.
Leur disparition serait une perte irréparable pour l’équilibre naturel de la planète. Aussi faut-il prendre conscience de leur importance. En manifestant son respect pour la nature, le tourisme peut influer sur les choix des gouvernements et l’avenir du pays : le refus de tout dommage causé aux écosystèmes peut responsabiliser tout type d’entrepreneur et de promoteur. C’est à ce prix que les côtes ne ressembleront pas un jour à un gigantesque cimetière d’idéaux, une vaste concentration d’immeubles affreux ou un désert impitoyable.
Le respect des mammifères marins et de leurs habitats
Les menaces qui pèsent sur la forêt sont multiples : les paysans pratiquent l’agriculture sur brûlis ; les charbonniers transforment les arbres centenaires en charbon de bois et en font commerce toute l’année ; les trafiquants d’essences rares défient lois et gendarmes. En outre, l’exploitation industrielle intensive ou les feux de brousse volontairement déclenchés par les éleveurs sont néfastes. Quand la forêt disparaît, grandes pluies et cyclones ont des effets redoutables : des eaux torrentielles emportent les terres fertiles, la latérite apparaît, les sols deviennent arides, plus aucun arbre ne pousse. La croissance démographique importante ne fait qu’aggraver cette situation précaire. Il semble délicat de demander à une population miséreuse de privilégier un projet durable pour l’environnement, quand ses nécessités vitales lui commandent de gérer les choses à court terme. Tout l’écosystème est affecté par la déforestation. Le climat devient plus sec et la sécheresse progresse. Quant aux espèces animales rares, elles sont traquées par les trafiquants malgré les interdictions d’exportation… Pour remédier à cela, des députés se mobilisent pour légiférer dans le domaine de la protection de la nature. Des artistes de renom inscrivent à leur répertoire des chansons pour sensibiliser les populations. Les entreprises publiques reboisent avec le concours d’ONG, des Nations Unies ou de la Banque mondiale. A Madagascar, l’écologie doit devenir une préoccupation majeure, une priorité économique, culturelle et sociale. Depuis 2007, l’ensemble des forêts humides de l’Atsinanana de Madagascar comprenant 6 parcs nationaux : Marojejy, Masoala, Zahamena, Ranomafana, Andringitra et Andohahela, a été déclaré Patrimoine de l'Humanité par l’Unesco. Le problème des zones côtières et marines Aujourd’hui encore, les biotopes sont diversifiés, les écosystèmes marins complexes et productifs ; mais cette situation pourrait bien être mise en danger par d’imprudentes politiques. Les coraux, par exemple, sont d’une importance primordiale pour l’équilibre naturel de la mer et de la terre : ils protègent les côtes en brisant la houle et les vagues, favorisent l’installation d’établissements portuaires en eau calme, et font obstacle aux poissons pélagiques, diminuant substantiellement le risque de prédation. Leur disparition serait une perte irréparable pour l’équilibre naturel de la planète. Aussi faut-il prendre conscience de leur importance. En manifestant son respect pour la nature, le tourisme peut influer sur les choix des gouvernements et l’avenir du pays : le refus de tout dommage causé aux écosystèmes peut responsabiliser tout type d’entrepreneur et de promoteur. C’est à ce prix que les côtes ne ressembleront pas un jour à un gigantesque cimetière d’idéaux, une vaste concentration d’immeubles affreux ou un désert impitoyable. Le respect des mammifères marins et de leurs habitats C'est à force de persévérance, et grâce à un remarquable travail de fond par l'organisme Cétamada pour la conservation des mammifères marins de l’océan Indien, que les consciences collectives se sont éveillées. Sous son impulsion, le premier Congrès Mondial sur les Baleines à Bosse a eu lieu en 2015. Un autre événement local majeur, le festival de la baleine a lieu tous les ans sur l'île Sainte-Marie en juillet, période de la migration des mammifères dans les eaux plus chaudes. Cétamada permet aujourd'hui grâce à son réseau d'affiliés de proposer aux quatre coins de Madagascar des sorties d'observation des cétacés dans le respect le plus total de l'animal. Nous vous invitons vivement à consulter le site Internet de l'association (www.cetamada.org) pour les trouver. |
Sur les opérateurs touristiques proposant des sorties d'observation des cétacés à Madagascar, une quinzaine sont affiliés Cétamada, s'engageant ainsi à respecter le code de bonne conduite conçu par l'association, issu de l'arrêté interministériel de 2000 fixant les règles d'observation des mammifères marins. Ce texte impose à tout opérateur nautique la présence d'un guide accompagnateur sur le bateau. Il régit par ailleurs les zones d'approche de l'animal observé. Si vous constatez un non-respect des distances, n'hésitez pas à vous manifester auprès de votre opérateur, il en va du maintien de l'équilibre de l'écosystème.
Pour les baleines : Zone de sécurité : 800 m tout autour de l'animal, le bateau doit ralentir / Zone d'approche : 300 m, le bateau doit conserver une allure constante / Zone d'observation : 200 m, ou 100 m pour les mères et les baleineaux, moteur au point mort, ou éteint.
Pour les dauphins : Zone de sécurité : 800 m / Zone d'approche : 300 m / Zone d'observation : 100 m, ou 50 m pour les mères et leur bébé.
Parcs nationaux
Madagascar est reconnue mondialement comme un sanctuaire de la nature pour l'originalité de sa faune et de sa flore indigènes. Le Madagascar National Parks (MNP) gère le patrimoine naturel à l'aide d'aires protégées, instituées depuis 1927 dans le but de préserver des écosystèmes naturels, de protéger la flore et la faune des territoires concernés et de contribuer au développement des communautés riveraines et à l'économie régionale et nationale. Ces aires sont répertoriées selon une classification officielle de la façon suivante (et le nombre de réserves augmente chaque année) : réserve naturelle intégrale (RNI), parc national (PN), réserve spéciale (RS), auxquels s'ajoutent les nouvelles aires protégées (NAP) et les zones humides d'importance internationale dite RAMSAR.
La flore : un paradis tropical
Les plantes et les fleurs. Les naturalistes ont répertorié plus de 19 000 espèces végétales, dont – c’est un record mondial – plus de mille variétés d’orchidées. On observera aussi les hibiscus et les bougainvillées, l’ylang-ylang, les flamboyants et les jacarandas, les frangipaniers et les euphorbes, les nénuphars et les népenthès des marais, ces fleurs « carnivores ». Les instituts de recherche et l’Organisation mondiale de la santé effectuent ici un travail de premier plan dans le domaine de la pharmacopée.
Les ravenalas (arbres du voyageurs) sont là aussi avec leur majesté inégalable, ainsi que les fromagers et les banians, les arbres à pain et les lauriers en fleurs, les cocotiers et les palmiers satrana, les bambous et le sisal…
Le charme vert agit tout le long de la Grande Île ! Les fruits et épices tropicaux sont omniprésents le long des routes, sur les marchés et dans les plantations : litchis, mangues, vanille, cannelle, cacao, café, poivre et girofle…
Les baobabs. Madagascar possède six variétés de baobabs, plus surprenantes les unes que les autres, alors qu’il n’y en a qu’une seule pour l’Afrique tout entière : l’Adansonia digitata (également présente sur le sol malgache). On comprend pourquoi les Malgaches le surnomment avec poésie renala ou Mère de la forêt !
Ces six espèces endémiques ont pour nom Adansonia fony (ou Rubrostipa, il croît jusqu’à 5 m de haut environ, près de Morondava), l’Adansonia grandidieri (beaucoup plus imposant, il peut atteindre 30 m de haut, c’est celui de la fameuse Allée des Baobabs près de Morondava), l’Adansonia madagascariensis (dans l’extrême sud ou vers Diego, c'est aussi l'espèce présente au bord de mer à Majunga), l’Adansonia perrieri (plus rare, dans le Nord, en voie de disparition), l’Adansonia suarezensis (il peut culminer à 25 m, aussi en voie de disparition) et l’Adansonia za (entre 5 et 30 m de haut, espèce menacée). On utilise les baobabs de diverses manières : feuilles et fruits servent à l’élaboration d’une huile, l’écorce fournit un bon cordage et facilite la construction d’une maison, et la sève est précieuse pour la fabrication de papier. Quant aux fruits, akoussa, on les utilise dans la gastronomie, en jus de fruits ou en rhum arrangé, ainsi que dans la cosmétique.
La flore océane. Il suffit d’un masque et d’un tuba pour s’immerger dans des paysages de rêve, tout le long des lagons et des barrières de corail. Les fonds marins sont superbes.
La barrière de corail entre Itampolo et Morombe serait ainsi la deuxième plus grande au monde après celle de l’Australie.
Ainsi, les mangroves occupent une superficie d’environ 330 000 ha, principalement sur la côte occidentale (près de 97 %). Elles forment de vastes forêts presque impénétrables, à l’ouest et au nord notamment.
On recense huit petites espèces florales différentes, appartenant à six familles répandues sur les côtes d’Afrique de l’Est. De grands palétuviers se dressent dans les régions où la pluviométrie est importante.
Petit parcours de la flore régionale
Au centre. Dans la forêt d’Ambatolampy, les arbres les plus répandus sont les conifères. L’eau des lacs de cratère et des rivières est fraîche durant l’hiver austral. Le lac de cratère Tritriva (près d’Antsirabe), magnifique, est apprécié des oiseaux et batraciens. Miandrivazo est une bonne base de départ pour la descente de la rivière Tsiribihina en chaland (gorges et défilés, sauriens, végétation superbe).
Dans les massifs de l’Itremo et de l’Ibity, on admirera des plantes-cailloux (les fleurs jaillissent pour ainsi dire du sol) ou des baobabs nains, et d’une manière générale, sur le versant occidental des Hautes Terres, on s’intéressera à la végétation xérophile qui s’adapte à des climats difficiles, par un système d’accumulation d’eau.
A l’est. Le parc d’Andasibe-Mantadia est une belle forêt plantée d’orchidées. Parmi les nombreux animaux qui peuplent la réserve, on y rencontre parfois, à l’aube, un lémurien rare et célèbre, l’Indri indri. Le canal des Pangalanes (depuis Toamasina jusqu’à Manakara) est un univers aquatique et tropical. Bordé de ravenalas et d’une forêt souvent très dense, il abrite oiseaux, lémuriens, sauriens, insectes et, bien sûr, poissons.
A l’ouest. Près de Mahajanga, la réserve d’Ankarafantsika abrite ce qui reste des grandes forêts de l’Ouest ; elles sont peuplées de lémuriens. Dans les alentours de Morondava, on admirera les forêts de baobabs, les Dalbergia (bois de palissandre) ou les Commiphora. Au large, les îles coralliennes permettent la découverte, en toute sécurité, d’un univers marin exceptionnel dans des lagons superbes.
Au sud. La végétation xérophile et épineuse abonde, c’est le bush. A Miary (près de Toliara) s’ouvre l’univers magique des banians, dont les immenses racines se perdent dans la ramure. Près de Taolagnaro, on pourra voir la curiosité locale, le népenthès (qu’on trouve aussi près de Sambava), une plante carnivore et le fameux trièdre, un palmier à trois ramifications, unique au monde !
Au nord. La réserve Lokobe à Nosy Be est à visiter pour sa superbe végétation. Près de Diego, la montagne d’Ambre et le parc national du même nom permettent de nouvelles rencontres avec les lémuriens et leur monde végétal. En outre, on découvrira un relief volcanique, des orchidées magnifiques, de nombreuses plantes épiphytes et des cascades… La baie d’Antongil, au nord-est, est bordée par la jungle tropicale la plus dense de Madagascar. Entre Vohémar et Maroantsetra, on visitera les plantations de girofle, vanille, cannelle, basilic, niaouli, etc.
Une faune d’exception
Dans le nord-ouest de l’île, des ossements de dinosaures vieux de 150 millions d’années ont été découverts… Ils dateraient de l’époque où Madagascar s’est détachée du continent africain. Depuis cette période, des espèces aujourd’hui disparues partout ailleurs sur la planète ont continué à vivre sur l’île Rouge. Au fil du temps, toutes les espèces animales ont souffert de la dégradation de leur milieu naturel. Mais de nombreuses espèces vous garantissent un séjour haut en couleurs.
Les lémuriens. Incontestablement, les plus célèbres de tous les animaux de Mada. On appelle ce groupe fascinant de primates les babakoto (« petits grands-pères »), peut-être parce qu’ils représentent les plus proches descendants de nos ancêtres lointains. Pour peu qu’on les observe attentivement, on s’aperçoit que leurs comportements relationnels, leurs danses, leurs expressions et gestes sont empreints d’humanité !
C’est à Madagascar que l’on rencontre les variétés les plus diverses de ce mammifère qui a disparu partout ailleurs, à quelques rares exceptions (Brésil et République démocratique du Congo). On compte environ 105 espèces ou sous-espèces de lémuriens sur la Grande Île, toutes endémiques, dont 15 sont déjà éteintes, 24 considérées en danger critique, 49 en voie de disparition et 20 vulnérables : le lémurien est ainsi le vertébré le plus menacé au monde aujourd'hui !
Les lémuriens vivent majoritairement dans les forêts originelles, mais d’autres préfèrent les cocotiers. Leur régime alimentaire est plutôt varié : les petites espèces (nocturnes) se contentent d’insectes, de feuilles, de bambous, tandis que les grandes espèces (diurnes) consomment des végétaux, notamment des feuilles. La femelle, dont le cycle de reproduction est saisonnier, domine les groupes, et il semble même qu’il faille parler de matriarcat à propos des lémurs varis.
Nos connaissances sont cependant incertaines, et beaucoup de choses restent à apprendre de ces étranges parents. Parmi les espèces les plus répandues, ou en tout cas celles que vous aurez le plus de chance de rencontrer : le Lemur catta (on l’appelle aussi maki), et ses « airs de star » ne trompent personne : c’est le plus populaire de toute la bande ! On reconnaît aisément cette espèce diurne à sa queue blanche annelée de noir ou de gris, ou à ses yeux orangés cerclés de noir. Il vit généralement en groupe d’une trentaine d’individus et la femelle domine l’ensemble : les mâles ne sont même admis qu’une seule fois par an dans la tribu !
Le Lemur macaco, qu'on rencontre surtout à Nosy Be est une espèce diurne qui se distingue par la fourrure rousse qu’arborent les femelles, tandis qu’elle est noire pour les mâles.
L'Indri indri, le plus grand des lémuriens, attire les foules dans la réserve du parc de Mantadia-Andasibe. Il vit en groupe de cinq individus maximum en général. Sa belle fourrure blanche est diaprée de reflets roux sur le ventre.
Le Propithèque, ou Sifaka (en malgache), est très populaire. Il vit au grand jour en petits groupes (cinq individus en général) et mange les feuilles de tamariniers, de kapokiers ou de manguiers.
Le Microcèbe (Microcebus murinus), dont la fourrure grise ou rousse ne saurait faire oublier que c’est le plus petit de tous, est gourmand d’insectes, de petits vertébrés ou de fruits. Cette espèce nocturne hiberne l’hiver une fois qu’il a réalisé ses réserves de graisse.
Enfin, l'Aye-aye (Daubentonia madagascariensis), est une autre star… Car avec ses « dents de lapin, ses oreilles de chauve-souris, ses poils de sanglier, sa queue de renard et ses mains de singe », cette espèce nocturne est une énigme pour les scientifiques…
Insectivores et autres mammifères. Il existe plus de 150 espèces à Madagascar, presque toutes endémiques.
Un mammifère qu’il est impossible de ne pas voir est bien sûr le zébu, d’origine africaine.
Les tenrecs (Tenrecidés) sont communs ; les plus gros s’apparentent à nos hérissons, même s’ils n’appartiennent pas à la même famille ; certains, plus petits, notamment les tenrecs du riz (Oryzorictes) ou les musaraignes atteignent leur majorité sexuelle à l’âge de… deux ou trois mois et peuvent mettre au monde jusqu’à 32 petits à la fois. On les verra dans les grandes forêts de l’Est. Les rongeurs ne sont pas très répandus sur la Grande Île.
Les carnivores. Les familles représentées sur le sol malgache sont les Viverridés et les Herpestidés. Le fosa (Cryptoprocta ferox) est l’espèce la plus imposante ; il ressemble d’ailleurs à un félin, une sorte de petit puma. Ce bon grimpeur chasse les lémuriens. Il est très difficile de l’apercevoir dans son milieu naturel.
La baleine à bosse (Megaptera novaeangliae). La baleine à bosse, que l’on appelle aussi jubarte, appartient au groupe des Mysticètes (baleines à fanons). Le nom Megaptera signifie « grandes ailes » et désigne ses grandes nageoires pectorales. Elle mesure entre 14 et 17 m de long (le plus grand spécimen identifié mesure 19 m) et pèse environ 40 tonnes.
On identifie la baleine à bosse à sa couleur noire sur le dessus, blanchâtre sur le dessous, mais l’une de ses caractéristiques principales reste les tubercules (petites protubérances, en fait des follicules pileux) sur sa tête. Les ondulations de la nageoire caudale, les cicatrices et les taches noires ou blanches sont propres à chaque individu.
La baleine à bosse fait surface régulièrement et expulse alors l’air de ses poumons, formant une sorte de « geyser » pouvant atteindre 3 m de haut ! C’est à ce moment qu’elle montre sa fameuse « bosse », en fait son dos qu’elle fait rond avant de sonder (c’est-à-dire de plonger).
Les femelles (reconnaissables à leur lobe d’environ 15 cm de diamètre dans la région génitale) mettent bas tous les deux ou trois ans ; la gestation dure environ onze mois. Le baleineau mesure plus ou moins 4 m de long et pèse déjà 700 kg à sa naissance. Sa mère l’allaite les six premiers mois, et elle continue les six mois suivants, même s’il peut déjà commencer à chercher sa propre nourriture. Après un an, alors qu’il mesure environ 9 m de long, le baleineau quitte sa mère. Il atteint sa maturité sexuelle à l’âge de cinq ans, peu avant d’atteindre sa taille adulte. La baleine à bosse vit entre 50 et 60 ans.
Les parades sexuelles (sauts, dressements verticaux, frappements de l’eau avec les nageoires, esquives) ont lieu pendant l’hiver austral... La joute entre mâles peut durer plusieurs heures, et on a dénombré plus d’une vingtaine de mâles autour d’une seule femelle !
Les baleines à bosse chassent le krill, les harengs, les capelans, les lançons (petits poissons) et utilisent une technique de pêche originale : celle du « filet à bulles ». Plusieurs individus forment un groupe et entourent un banc de poissons en évacuant de l’air par leurs évents (le cercle peut atteindre 30 m de diamètre) : les bulles formées constituent une véritable barrière naturelle qui empêche les poissons de se repérer. Tout à coup, le groupe fonce sur sa proie sans que celle-ci ait eu le temps de réagir : des milliers de petits poissons sont alors ingurgités en une seule bouchée. Un bel exemple de communautarisme animal !
L’autre particularité des baleines à bosse est leur chant, qui peut durer plusieurs jours. La mélodie, constituée par des nuances de notes graves, est extrêmement complexe, et des séquences sonores cohérentes se répètent. Comme les baleines à bosse ne chantent qu’à la saison des amours, on suppose qu’il s’agit d’un moyen de séduction.
D’après les statistiques, la population des baleines à bosse est passée de 20 000 individus au moratoire de 1966 à environ 35 000 aujourd’hui.
Les caméléons. Les deux tiers des espèces existantes sur notre planète habitent Madagascar, comme Calumma (en forêt) ou Furcifer (zones plus sèches de l’ouest) ! Le plus petit des caméléons a été découvert en 2007 et mesure 2 cm sans la queue (Brookesia micra), le plus grand pouvant atteindre plus de 60 cm (Chamaeleo oustaleti). Changeant de couleur selon le cadre où il guette sa proie, le caméléon est partout. L’espèce la plus répandue est le caméléon panthère (Furcifer pardalis).
Parmi les cousins des caméléons, le gecko dont le chant surprend, l’uropate – qui a lui aussi des tenues de camouflage – et le margouillat ne sont que les plus connus des innombrables lézards qui élisent domicile dans les forêts et les pierres des maisons.
Les serpents. Il y a 364 espèces de reptiles dans le pays, dont 332 endémiques. 96 espèces de serpents – tous inoffensifs – ont été recensées. Le plus spectaculaire est le grand « do », un boa. Trois des quatre espèces de boa sont d’ailleurs représentées. Il y a aussi le Menarana (Leioheterodon madagascariensis). Espèces rares, ces reptiles sont protégés. Ils ne peuvent être ni capturés ni vendus. A noter qu’ils ne sont pas dangereux pour l’homme.
Les sauriens. Très protégés, car en voie de disparition, les sauriens fréquentent les grands espaces aquatiques des Pangalanes. Les plus secrets (jusqu'à 5 m) ont cherché refuge dans les rivières du Nord. Dans le lac sacré d’Anivorano, près d’Antsiranana, les crocodiles sont considérés comme les réincarnations des habitants d’un village englouti, et font l’objet d’un véritable culte. L’espèce présente à Madagascar est le crocodile du Nil (Crocodylus niloticus). Jadis, il existait une espèce endémique, Crocodylus robutus, aujourd'hui disparue.
Les tortues. Il y a en tout 16 espèces de tortues à Madagascar, dont 5 marines. La plus connue est la tortue radiée ou étoilée ou encore rayonnée (Astrochelys ou Geochelone radiata). Elle est superbe avec sa carapace noire et ses décorations jaune vif. Cette espèce magnifique est en danger critique d'extinction aujourd’hui.
Les amphibiens. On compte plus de 285 espèces différentes de grenouilles endémiques (dont 55 menacées d'extinction), divisées en cinq familles distinctes : les Mantellidae (200 espèces), les Microhylidés (72 espèces, dont la fameuse grenouille tomate : même couleur et même aspect !), les Hyperoliidés (11 espèces), les Discoglossidae (1 seule espèce) et les Ptychadenidae (1 seule espèce aussi).
Les invertébrés. Il est très facile d’en observer, principalement dans les forêts à forte pluviométrie. Scorpions, scarabées, mille-pattes, iules, papillons (plus de 3 000 espèces dans le pays), sangsues (sans risques pour l’homme), crabes, blattes… abondent !
Les régions forestières de l’Est sont la terre de prédilection des lépidoptères. C’est ici qu’habite le plus grand papillon du monde, l’Argema mittrei, dit « Comète de Madagascar », qui atteint 30 cm d’envergure.
Madagascar abrite quatre cents espèces d’arachnides, dont une variété de mygale. La seule vraiment dangereuse est la veuve noire qui se rencontre rarement. Les très grandes néphiles (12 cm d'envergure), qui s’accrochent aux arbres, aux fenêtres, aux fils électriques, font sensation, mais sont sans danger.
Une immense volière. Madagascar compte environ 293 espèces d'oiseaux, dont 108 endémiques. Rouges comme le fody à la saison des amours, verts comme les perruches et les pigeons, noirs comme le drongo (une sorte de passereau), ils sont partout, piaillant, sifflant dans les jardins, les bosquets, et les forêts. Au gré des parcs nationaux, on admirera diverses variétés de grèbes, de hérons, d’aigrettes, des ibis huppés de Madagascar, des dendrocygnes veufs, des aigles serpentaires, des mésites unicolores, des pigeons verts… Et cette liste est bien loin d’être exhaustive !
Certaines espèces sont bien introduites, d’autres en voie de disparition, d’autres encore quasiment éteintes, encore une fois à cause de la déforestation.
Des poissons comme dans un aquarium. La faune des mangroves est plus spectaculaire que la flore. On ne connaît pas encore très bien toutes les espèces endémiques qui foisonnent autour de l’île. On sait cependant que l’ichtyofaune est particulièrement riche, autour de 160 espèces à ce jour.
Un masque et un tuba suffisent pour pénétrer dans l’un des plus beaux jardins aquatiques tropicaux du monde, notamment en longeant les barrières de corail à Toliara ou les lagons à Mahavelona (Foulpointe). On découvrira au fil des chenaux de superbes poissons, poissons-clowns, poissons-papillons, poissons-anges, étoiles de mer et hippocampes, appartenant à diverses familles comme les Sélaciens, les Carangidés, les Mugilidés…
Les mollusques sont très présents, notamment les huîtres, les oursins, les palourdes, les littorines qui s’accrochent aux palétuviers, ou divers gastéropodes qu’on mange à l’occasion. En ce qui concerne les crustacés, abondent crevettes d’eau douce, les Acetes (Tsivakiny), crabes de mangroves (Scylla serrata), ou crabes de vasières.