Découvrez le Chili : Environnement

Le Chili est doté d'une grande variété d'écosystèmes. Le développement du pays s'est largement fondé sur l'exploitation de ses ressources, sans souci de préservation du vivant. L'agriculture, la pisciculture industrielle et l'extraction minière sont ainsi à l'origine de la dégradation et de la contamination des milieux. La privatisation de l'eau est un important sujet de revendication sociale, accru par les méga-sécheresses des dix dernières années. Le Chili s'est cependant engagé dans la voie d'une transition écologique. Présidée par une universitaire mapuche, Elisa Loncón, l'Assemblée chargée de l'écriture d'une nouvelle constitution a commencé ses travaux en 2021, avec l'idée de préserver la « Terre-mère » et le droit à l'eau. Elle a toutefois été rejetée sèchement en septembre 2022 et la nouvelle assemblée constituante avait une couleur politique radicalement différente. Parmi les défis à mener, figurent également l'atteinte de la neutralité carbone et la gestion des déchets.

Parcs nationaux

Le territoire compte 37 parcs nationaux, ainsi que des réserves et monuments naturels, qui entendent concilier protection de la biodiversité et tourisme. En voici quelques-uns parmi les plus emblématiques :

Rapa Nui : situé sur l'île de Pâques et inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, il protège un territoire culturel et archéologique unique au monde.

Nevado Tres Cruces : situé dans l'Atacama, il est remarquable tant par ses paysages (déserts, salars, volcans) que par sa biodiversité.

Lauca : situé dans le nord du pays, il est réputé pour ses lacs et zones humides, dont l'un des plus hauts de la planète, le lac Chungara.

En Patagonie :

Torres del Paine : il est réputé pour ses glaciers, ses lacs et ses montagnes.

Cabo de Hornos : parc national le plus austral de la planète, il s’agit du mythique Cap Horn.

Villarrica : ce parc est emblématique par la présence de son volcan, mais aussi de ses montagnes et vastes forêts.

Vicente Pérez Rosales : plus ancien parc national du Chili, il abrite le lac Todos los Santos et le volcan Osorno.

Le Parc national Patagonia : créé en 2018 à partir notamment d'une donation de terres de la fondation Tompkins, il abrite une riche biodiversité.

Pali Aike : fréquenté par de nombreux vulcanologues, il est réputé pour sa géologie et notamment un terrain couvert de lave basaltique.

Hornopirén, au sud de Puerto Montt, abrite des forêts d'alerces.

Quand la pisciculture nuit à l'environnement

Le Chili est le deuxième producteur mondial de saumons. Ce palmarès cache cependant une réalité préoccupante. L'introduction du saumon – espèce exogène – s'est accompagnée de celles d'agents pathogènes jusque-là absents du milieu (virus, bactéries et parasites) à l'origine de la perturbation des écosystèmes. L'activité de ces « salmoneras » est ainsi suspectée d'avoir un lien non seulement avec les « marées rouges », mais aussi avec les échouages de baleines et d'autres espèces marines survenus sur les plages depuis plusieurs années. L'Argentine a décidé en juillet 2021 d'interdire ce type d'élevage, et des ONG appellent le Chili à suivre la même voie.

Des communs et des « zones sacrifiées » par l'industrie minière

La baie située entre Quintero et Puchuncavi, exposée aux rejets toxiques des industries lourdes et à l'inertie des pouvoirs publics a été qualifiée de « zona de sacrificio ». Parmi celles-ci, on compte également des territoires dégradés ou contaminés par l'extraction minière. L'activité minière a en effet pour impact une surconsommation d'eau, et une pollution des milieux (air, eau, sol) qui induit à la fois des effets sanitaires pour les populations et contribue également à la disparition des glaciers. Le stockage des déchets miniers constitue une véritable menace, à l'image du site d'El Mauro, l'un des plus importants réservoirs de déchets miniers du monde. En cas de rupture, ses boues toxiques pourraient se déverser dans le village de Caimano. L'autre aspect lié aux industries est la surconsommation d'eau, aux mains des exploitants (propriétaires des sources et de la distribution depuis Pinochet), qui contribue à accentuer un stress hydrique déjà important. En 2021, face aux larges revendications locales, les multinationales ont dû accepter de lâcher de l'eau, pour les besoins des populations locales, preuve que David peut l'emporter contre Goliath. En 2020, c'est une décision d'un tribunal qui a mis un terme au projet de mine d'or de Pascua Lama, pour des raisons écologiques et sociétales. La réserve nationale des manchots de Humboldt doit quant à elle son maintien à la ténacité de familles de pêcheurs face à des projets d'envergure, dont un projet minier.

Face au changement climatique

L'ONG Germanwatch a classé en 2019 le pays parmi les 20 les plus vulnérables au réchauffement climatique. Le centre et le sud du pays figurent parmi les zones les plus exposées, avec comme conséquence la fonte des glaciers et la désertification. Le pays pourrait subir une plus grande fréquence et intensité des phénomènes extrêmes (sécheresses, incendies, pénuries en eau, inondations). Une étude publiée en 2021 du Journal of Climate met en exergue le rôle joué par le réchauffement d'une poche d'eau chaude située dans le Pacifique sud sur les méga-sécheresses que subit le pays depuis 2010. Les pénuries d'eau et les sécheresses sont déjà une réalité dans certains territoires où les habitants ont dû en 2021 et en 2022 être approvisionnés en eau par camion. Cette crise hydrique que traverse le Chili, en plus d'affecter les ressources en eau potable, touche aussi bien l'agriculture et l'industrie (minière notamment).

Des initiatives qui fleurissent

En 2019 des donations en partie privées ont permis de protéger plus de 4 millions d'hectares en Patagonie. Le but est d'augmenter la superficie des parcs nationaux et de les connecter entre eux, afin de permettre le maintien de la dynamique évolutive du vivant. Côté climat, le pays s'est engagé à la neutralité carbone en 2050, via le développement des énergies renouvelables (centrale solaire thermique Cerro Dominador, centrale hydrosolaire d'eau de mer à Cielis de Tarapaca), mais aussi la fermeture de centrales charbon. La gestion de l'eau est aussi une question prégnante. Aux mains des multinationales, sa surconsommation pour l'extraction minière et les monocultures d’exportation se font au détriment des populations locales et des écosystèmes. Les fleuves et les lacs s'assèchent, à l'image du lac d'Aculeo, qui a subi à la fois des prélèvements excessifs et la sécheresse liée au changement climatique. Face à ces situations dramatiques, des revendications ont pris de l'ampleur pour lutter à la fois pour la préservation du vivant, contre « les zones sacrifiées » et pour la réappropriation de la gestion de l'eau, comme « commun ». C'est dans ce contexte, que la population s'est exprimée par référendum en 2020, avec un fort taux de participation, en pleine pandémie, pour l'écriture d'une nouvelle constitution, par des citoyens élus. Cette nouvelle constitution a été soumise à un référendum en 2022 mais a été massivement rejetée. Et c'est l'opposition conservatrice qui a remporté les élections constituantes de mai 2023.

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