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Une biodiversité menacée

Les îles abritent une exceptionnelle biodiversité marine, qui attire des touristes du monde entier et permet aux humains de se nourrir. Celle-ci est cependant menacée par les activités anthropiques. L'urbanisation a induit la fragmentation et la dégradation des milieux naturels. La surpêche des espèces récifales – principalement dédiée aux touristes et consommateurs à l'étranger – représente une autre menace. Le changement climatique contribue quant à lui à l'acidification des océans, qui fragilise les coraux et toute la chaîne alimentaire. La pollution est également une source d'érosion de la biodiversité.  Afin de préserver les écosystèmes et sensibiliser les populations, le pays a mis en place des réserves naturelles et aires marines protégées. On citera notamment les atolls de Baa, Fuvahmulah et Addu, désignés réserves de biosphère par l’Unesco. Certains « resorts » s'inscrivent dans des démarches « éco-touristiques ». Préserver le vivant passe aussi par des gestes simples, comme une consommation soutenable de poisson (voir le consoguide poisson : www.wwf.fr), ou l'utilisation d'une protection solaire sans filtre chimique.

La question brûlante des déchets

Le développement touristique des Maldives s'est accompagné de la génération d'un important flux de déchets. On estime ainsi que chaque touriste produit 7,2 kg par jour contre 2,8 kg pour un habitant de Malé. Le pays a fait le choix de centraliser l'ensemble de ses déchets sur l'île de Thilafushi. Sur place, métaux, emballages plastiques, et papiers sont collectés avant envoi en Inde, les autres déchets (dont piles et autres déchets dangereux) sont enfouis ou brûlés à l'air libre. Les personnes chargées du tri sont souvent des travailleurs bangladais, exposés aux fumées toxiques, œuvrant et vivant dans des conditions précaires. Parce que le déchet le moins polluant est celui que l'on ne produit pas, une démarche de réduction des déchets à la source s'avère la meilleure des prévention (voir : www.zerowastefrance.org). Aux visiteurs de l'archipel, on conseillera de rapporter chez eux leurs déchets dangereux, afin qu'ils soient traités dans des filières adaptées et ne contribuent pas à contaminer les eaux, l'air et le sol des Maldives.

Face au changement climatique

Afin de sensibiliser le monde à la situation climatique des Maldives, l'ancien président Mohamed Nasheed tint en 2009 une réunion ministérielle... à plusieurs mètres sous l'eau. Il engagea également son pays dans la transition énergétique. L'objectif actuellement fixé par le pays est l'atteinte de la neutralité carbone d'ici 2030 (via notamment le développement des énergies renouvelables). En matière d'adaptation climatique, le pays a étendu artificiellement l'île de Hulhumalé, et mis en place des digues. Restaurer les mangroves et les massifs coralliens, protéger la production et l'approvisionnement d'eau sont des sujets de recherche en cours. Le rapport du GIEC, publié en août 2021 ne laisse plus de doute quant à la responsabilité humaine dans le changement climatique et la nécessité d'une action urgente et coordonnée afin de contenir la hausse des températures mondiales en dessous de 2 °C. Les Maldiviens, faibles contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre, pourraient faire partie des premiers réfugiés climatiques. En effet, au rythme actuel du réchauffement, la montée des eaux pourrait submerger le territoire d'ici la fin du siècle.