2000 av. J.-C
Des hawittas, tertres pierreux de forme pyramidale, découverts dans les atolls de Huvadhoo et d’Addu attestent d’une présence humaine aux Maldives. L’explorateur norvégien Thor Heyerdahl a révélé des sculptures de lotus et de tournesols sur certaines des pierres indiquant que les premiers occupants seraient venus de la vallée de l’Indus.
500 av. J.-C
Le Mahavamsa, une chronique qui mêle légendes et histoire, relate l’installation de peuples indo-aryens au Sri Lanka et aux Maldives. Cette date est retenue comme la première colonisation des Maldives.
Vers 400 av. J.-C
Le royaume de Dheeva Maari est fondé aux Maldives par un prince de la dynastie solaire Aditiya du Kalinga, une ancienne région du nord-est de l’Inde.
268 - 232 av. J.C
L’empereur indien Ashoka converti au bouddhisme envoie des émissaires prosélytes partout en Asie du Sud, y compris aux Maldives.
1121-1142
Le roi Mahaabarena Additiya défait les Indiens au nord des Maldives et devient le roi « de quatorze atolls et deux îles ». Il est le premier roi dont on connaît les dates de règne avec certitude et le premier à régner sur l’intégralité de l’archipel des Maldives.
1153
Le roi Bavanditta Maha Radun se convertit à l’islam sous l’influence d’un marchand arabe nommé Al-Barakat. Le roi prend le nom de Muhamed al-Adil et le titre de sultan. Les Maldives deviennent un sultanat.
1347-1379
La princesse Khadija fait assassiner son frère le sultan Shihab al-Din Ahmed. Elle accède au trône et devient l’une des premières femmes à régner sur un État musulman. En 1362, elle est contrainte à l’abdication par son mari. Elle le fait assassiner et remonte sur le trône. En 1373, l’histoire se répète. Le second mari de Khadija la force à l’abdication en sa faveur. Elle le fait assassiner 3 ans plus tard.
1379 – 1551
Les intrigues et crimes de palais se succèdent à un rythme effréné. L’instabilité du pouvoir est maintenue par les Ali Raja, venus du sud de l’Inde. Ces marchands qui parcouraient les mers étaient surnommés « les seigneurs des Maldives ». Ils touchaient un tribut pour maintenir un sultan sur le trône, ou au contraire, le faire assassiner.
1552-1573
Les Portugais cherchent à installer un comptoir commercial aux Maldives. Sous leur influence, le sultan Hassan IX se convertit au christianisme et prend le nom de Dom Manoel. Il est aussitôt destitué et les Maldives sont régentées par un Conseil des ministres. Dom Manoel se réfugie à Goa. Il est replacé sur le trône par les Portugais en 1558. Les affaires sont assurées par son régent catholique, Andiri Andirin.
1573
Kateeb Thakurufan conclut un pacte avec les Ali Raja. Il s’engage à leur céder la souveraineté des Maldives s’il parvient sur le trône. Il fait assassiner Andiri Andirin, mais conclut un traité avec Dom Manoel. Ce dernier est replacé sur le trône et cède la co-régence à Kateeb Thakurufan et son frère Hassan.
1583-1648
Dom Manoel décède et le trône revient à son fils Dom João qui demeure à Goa. Les deux frères Thakurufan maintiennent la régence. En 1585, Ibrahim, le fils de Kateeb, hérite de la régence. Dom João décède en 1603 et son fils Dom Philippe lui succède. Mohamed Imaddudin Ier accède à la régence des Maldives en 1620. Une expédition portugaise est menée en 1632 pour abolir la régence. Celle-ci échoue et Mohmed Imaddudin Ier est officiellement proclamé sultan des Maldives, mettant fin à la domination portugaise.
1691
Le sultan Mohamed Mohyeddine rétablit le code pénal islamique, la charia. Les velléités de contrôle de la part des Ali Raja reprennent et les sultans se succèdent les uns aux autres.
1796-1887
Les Anglais succèdent aux Hollandais à Ceylan et héritent du protectorat officieux sur les Maldives. Au mitan du XIXe siècle, les marchands indiens ont mis la main sur le commerce extérieur maldivien. Ils détiennent un monopole sur le sucre, le riz, le poisson séché, la noix de coco et l’écaille de tortue.
1887-1947
Afin de contrer l’Inde, le sultan Mohamed Muenuddin II signe un accord de défense avec le gouverneur britannique à Ceylan. Les Britanniques garantissent la protection des Maldives tout en s’interdisant d’intervenir dans les affaires politiques intérieures. Cependant, ils contraignent le sultan Mohamed Shamsuddin III à signer la première Constitution des Maldives en 1932.
1952-1953
Le sultan Abdul Majeed Didi décède. Le Conseil de régence soumet à référendum la constitution des Maldives en République. Le 1er janvier 1953, Mohamed Amin Didi devient le premier Président des Maldives. Il ambitionne de moderniser le pays, nationalise le secteur de la pêche et interdit la consommation du tabac. Une révolte éclate à Malé et Abdul Majeed Didi est envoyé en exil sur Gaafaru. Il décède quelques mois plus tard.
1954-1968
Le sultanat est restauré. Mohamed Farid Didi monte sur le trône. Il prend le titre de roi après que les Britanniques ont mis fin au protectorat en 1965. Un nouveau référendum statue sur le retour de la République aux Maldives en 1968.
1968-1978
Ibrahim Nasir est élu président de la République le 11 novembre 1968. Il ouvre le pays au tourisme, fait construire le premier aéroport international et œuvre à la modernisation de la flotte de pêche en motorisant les dhoni. Il introduit l’apprentissage de l’anglais dans les écoles, crée la première chaîne de télévision nationale et Radio Maldives. Il est considéré comme le héros de l’indépendance maldivienne. Il quitte précipitamment le pays en 1978 avec des millions de dollars puisés dans les caisses de l’État et se réfugie à Singapour.
1978-2008
Abdul Gayoom, président intérimaire, convoque des élections 5 mois plus tard. Pendant 30 ans, il s’assure d’être le candidat unique à la présidence. En 2008, il autorise pour la première fois un vote avec deux candidats et perd son poste avec 45,75 %.
2008-2012
Mohamed Nasheed, fondateur du Parti Démocratique Maldivien, est le premier président des Maldives élu de façon démocratique. Durant son mandat, il peine à contenir les assauts des loyalistes au président Gayoom. Il démissionne en 2012, sous la contrainte.
2013-2018
Abdulla Yameen emporte les élections face à Mohamed Nasheed revenu dans l’arène politique. Il fait poursuivre Nasheed pour corruption et condamner à 13 ans d’emprisonnement. Yameen passe un partenariat économique avec la Chine. Son mandat est marqué par une restriction des libertés et une atteinte aux droits de l’homme : arrestations arbitraires, retour de la flagellation, impossibilité de la contestation des résultats électoraux.
2018-2022
Yameen perd les élections face au candidat du Parti Démocratique Maldivien Ibrahim Solih. Solih réaffirme des liens privilégiés avec l'Inde au détriment de la Chine. Il intègre les Maldives au concert des nations du Commonwealth. En 2019, le Parti Démocratique Maldivien emporte une large victoire aux élections législatives, remportant 65 sièges sur 87.
2023 - 2024
De nouvelles élections présidentielles consacrent Mohammed Muizzu du Parti Progressiste des Maldives. S'ensuivent une restriction du droit de manifester et une atteinte à la liberté de la presse. Le président parle de rétablir l'application de la peine de mort.