Découvrez la Nouvelle-Calédonie : Géographie

La Nouvelle-Calédonie fait partie sur le plan géographique et historique du monde mélanésien. A l'autre bout du monde par rapport à la France, elle est située dans le sud-ouest de l’océan Pacifique, à quelques degrés du nord du tropique du Capricorne. Collectivité française, cet archipel s’étend sur 18 575 km², formant le troisième ensemble du Pacifique après la Papouasie-Nouvelle-Guinée et la Nouvelle-Zélande. L’île principale, plus communément appelée Grande Terre, possède une dimension de 450 km du nord au sud et de 60 km de l’est à l’ouest. Elle comprend également les îles Loyauté à l’est et l’archipel des Bélep au nord. L’immensité de son espace maritime (1 740 000 km²) et la superficie de son lagon (24 000 km²), le plus vaste monde, témoignent encore de l’étendue d’un pays inséré au cœur d’une zone naturelle économique et politique stratégique sensible : le Pacifique.

Reliefs

La Grande Terre est traversée en son centre, du nord au sud, par une chaîne montagneuse longue de 400 km. Si les deux grands sommets, le mont Panié au nord et le mont Humboldt au sud culminent à 1 628 et 1 618 m, l’altitude moyenne de la chaîne dépasse rarement 1 000 m. L’incidence de ces montagnes sur le climat et la géographie des deux côtes est importante. Vous pourrez le vérifier par vous-même en empruntant les routes transversales de la côte Ouest à la côte Est. Très variée sur le plan du relief, la Nouvelle-Calédonie offre des possibilités multiples. De la mer aux grandes plaines en passant par les sommets des montagnes, l’archipel est une destination de premier plan. La barrière récifale, distante de 10 à 65 km des côtes de la Grande Terre, dévoile un magnifique lagon parsemé d’îlots et de patates coralliennes immergées, royaume des amateurs de voile, de planche à voile et de plongée sous-marine. Sur les îles Loyauté, le plateau calcaire de ces anciens atolls coralliens surélevés, n’excède jamais 100 m. Le lagon, s’il existe à Ouvéa, est en revanche comblé sur Maré et Lifou.

Principales régions

Il y a Nouméa, puis il y a le reste de la Nouvelle-Calédonie ! Cette vaste commune (5 000 hectares) constitue le centre névralgique de la Nouvelle-Calédonie, dans des proportions plus encore importantes qu’à Paris vis-à-vis de la province : elle concentre avec les communes périphériques plus de la moitié de la population du territoire ! La plupart des institutions politiques et économiques sont regroupées dans la capitale, ainsi que nombre d’infrastructures. Nouméa ressemble aussi parfois à une ville de la Côte d’Azur. Hors de Nouméa, le pays est très différent, en brousse et dans les îles.

La côte Ouest « Côte sous-le-vent » est nettement moins arrosée que la côte orientale. A titre de comparaison, il tombe en moyenne 1,06 m d’eau à Nouméa pour 1,70 m à Houaïlou. Les prairies et la savane à niaoulis occupent une grande surface entre les rivages de la mer et les contreforts de la chaîne. Sur le plan économique, l’élevage demeure une des activités principales de la côte Ouest. Dans cette zone littorale, la mangrove prolifère sur un sol salé et marécageux, qui abrite notamment des palétuviers qui composent des mangroves avec un écosystème unique. La chaîne centrale présente un climat plus frais et plus humide, et une végétation dense. Vous y rencontrerez des tribus installées dans le haut des vallées, accessibles par des pistes. Leurs emplacements sont signalés le long de la route par de petits panneaux indicateurs. Les forêts humides sont situées dans le massif près de Bourail et dans le massif des Koghis à Dumbéa. Quatre centres administratifs principaux se succèdent une fois quitté Nouméa : La Foa, Bourail, Koné et Koumac. Ce sont de petites villes qui drainent toute l’activité environnante des stations (fermes) et des tribus.

La magnifique côte Est ou « Côte-au-vent », exposée à l’alizé, présente les caractéristiques d’une zone tropicale : chaleur, pluie abondante, végétation dense et luxuriante. C’est ici que les tribus sont les plus nombreuses sur le territoire : la population est mélanésienne à 80 %. C’est également une grande zone minière : Thio et Kouaoua au sud demeurent de grands centres d’exploitation du nickel. Sur le plan des infrastructures, la construction de nouvelles voies et l’entretien des routes déjà existantes restent onéreux et certaines régions sont parfois difficiles d’accès, surtout les accès aux tribus de la chaîne. Les reliefs prononcés et les pluies torrentielles ne simplifient pas la tâche. La chaîne montagneuse, contrairement à la côte Ouest, plonge presque dans la mer et surplombe la route du haut de ses à-pics. Au nord de Hienghène, la forêt humide recouvre le massif du mont Panié, à l’instar de la région de Thio avec la forêt de Saule ou de la Haute Combue. Cette forêt primaire témoigne de la puissance d’une nature non domestiquée par l’homme, qui privilégie les vallées isolées et les flancs des montagnes. Kaoris, hêtres, tamanous et bagnans rappellent ce que l’environnement doit aux arbres.

L’extrême Nord. Les résidents vous parleront du nord du territoire, à partir de Koumac, comme s’il s’agissait d’un Etat à part, de la région la plus reculée du Caillou. C’est l’achèvement de la chaîne centrale qui meurt sur une côte déchiquetée, énigmatique et parsemée d’îles et d’îlots, qui s’espacent jusqu’à l’horizon lointain pour les Bélep. La route étroite, sinueuse et vallonnée, qui mène à l’extrémité nord de l’archipel, étire son long ruban d’asphalte au milieu d’un paysage éblouissant où le rouge de la terre le dispute au vert des arbustes et niaoulis (arbres), trace des nombreux incendies qui ont ravagé les lieux. Puis au bout du bout, la piste vous emmènera à Boat Pass, après Poingam. Soyez vigilant en roulant sur piste et assurez-vous que votre voiture de location peut vous y emmener. Ce bout du monde, planté là au cœur de l’hémisphère Sud, avec ses montagnes couvertes de forêts, la savane et les baies bordées de cocotiers, semble se partager entre l’Australie, la Nouvelle-Zélande et parfois même le Canada... En passant d’est en ouest, vous traversez le maquis minier aux formes végétales sèches et aérées. L’arbre « bois de fer » symbolise bien la zone. Extrêmement dur, il sert à la construction des cases et plus particulièrement aux poteaux de soutènement.

Le Sud. La route provinciale n° 3 (RP 3) traverse la région délimitée par le col pentu aux nombreux lacets de Mouirange (255 m), le lac du barrage de Yaté et le village de Yaté, d’une part et Unia de l’autre. Les amoureux des grands espaces y trouveront leur compte. Plus grand massif minier de Nouvelle-Calédonie, le Sud marque immédiatement le voyageur, généralement hypnotisé par la vivacité d’une terre rouge riche en oxyde de fer. Les tribus sont concentrées entre Unia, Yaté et Goro, sur la côte Sud-Est, et à Plum sur la côte Sud-Ouest. Autant dire que ce vaste espace est très peu peuplé... C’est néanmoins l’occasion de se frotter à la latérite, qui colle à la route et imprègne tout. L’usine hydrométallurgique de Goro, Vale, traite les latérites à basse teneur et extrait du nickel et du cobalt. Au milieu de ces territoires vierges et arides, sept réserves botaniques ont été implantées. Côté océan, les eaux chaudes de la baie de Prony abritent les baleines à bosse entre juillet et septembre. L’île Ouen et l’île des Pins délimitent les extrémités de ce grand Sud.

Les îles périphériques. L’archipel, outre l’île principale (Grande Terre), compte également des îles de moindre taille. Les îles Loyauté, situées à une centaine de kilomètres à l’est de la Grande Terre et à trente minutes d’avion de Nouméa, regroupent Ouvéa, Lifou, Tiga et Maré. A titre indicatif, Lifou est à elle seule plus étendue que la Martinique, mais elle est seulement peuplée que de 15 000 habitants ! L’île des Pins, au sud du Caillou, s’étend quant à elle sur 150 km². Le minuscule archipel des Bélep, à 50 km de la pointe nord du territoire, comprend de son côté les îles Art, Pott et Dau Ac réparties sur 70 km². Certains îlots, plus éloignés, sont même inhabités comme ceux d’Huon et Surprise, au cœur des récifs d’Entrecasteaux, à 300 km au nord-ouest de la Grande Terre. Vers l’ouest, les îles Chesterfield et les récifs Bellone donnent encore l’occasion d’oublier la civilisation. A l’est, à proximité d’Ouvéa, Beautemps, Beaupré et l’Astrolabe stimulent presque naturellement l’imaginaire. Les îlots isolés de Walpale, Matthews et Hunter, au sud-est sont revendiqués par le Vanuatu.

Lagon et récif corallien

Dans ce domaine, les superlatifs sont inutiles : les chiffres parlent d’eux-mêmes. 24 000 km² de lagon ceinturés par 1 600 km de récif ! Des chiffres qui donnent la mesure de l’exceptionnel environnement maritime dont jouit la Nouvelle-Calédonie. L’Unesco a d’ailleurs placé une partie du récif calédonien, en 2008, sur la liste du Patrimoine mondial : 2 000 espèces de poissons aux couleurs et aux formes toujours singulières peuplent ces eaux prodigieuses, dont la température oscille entre 21 et 28 °C. La croissance des coraux, des coquillages et des poissons y est donc assurée. Même les baleines à bosse, de passage dans le lagon Sud et à Lifou entre juillet et septembre, se donnent rendez-vous à proximité des côtes du territoire. Les plongeurs exploreront des cavernes tapissées d’éponges et de bryozoaires. Les reliefs terrestres se prolongent sous la mer avec un plateau continental immergé jusqu’à 60 km de la bande côtière. Dans les zones les moins profondes, les récifs coralliens se sont constitués sur une période de 10 000 ans. La croissance annuelle des coraux varie de 1 à 10 cm selon les espèces. La plupart des récifs coralliens sont frangeants. Une fois développés sur le socle insulaire, ils croissent jusqu’à atteindre la surface de l’eau (selon la hauteur des marées). Des zones précises distinguent l’espace du récif. La dépression d’arrière-récif est ainsi située entre la côte et la partie émergente du récif (le platier). Vous pouvez tranquillement vous y baigner. Le platier récifal, pour sa part, est recouvert selon les marées de quelques centimètres d’eau ou de plusieurs mètres. Les vagues viennent se briser sur son arête extérieure. C’est la zone idéale pour la randonnée palmée. Vous serez fasciné par la succession de vasques et de patates de coraux. L’eau peut être trouble (de 5 à 20 m de visibilité), du fait de la présence de sable ou d’eau de rivières se jetant dans le lagon. La barrière corallienne délimite l’extrémité du lagon avec une pente interne – souvent superbe à explorer – et une pente externe située face au large, le bleu turquoise se transforme en bleu marine. La zone extérieure, plongeante, dernière constitue la zone de croissance du récif. Le profil des pentes est soumis à un hydrodynamisme important : les déferlantes se brisent dès que le récif est exposé au vent. Les récifs frangeants sont en fait des constructions fixées au rivage, les récifs-barrières sont, quant à eux, séparés de l’îlot par le lagon.

Hydrographie

Les cours d’eau se forment dans la chaîne centrale et s’écoulent donc pour la plupart à partir de cet axe transversal. Les bassins versants sont très courts et en cas de fortes pluies, les cours d’eau gonflent à l’excès. Les cascades, souvent splendides, résonneront le long de votre parcours au cœur des vallées encaissées de la côte Est. Vers la côte Ouest, les cours d’eau dans la plaine constituent de longs méandres qui serpentent, puis vers les estuaires, s’élargissent et se transforment en mangroves avec des prairies salées, des marécages, les palétuviers sont alors omniprésents. Bon à savoir : aucune de ces rivières n’est navigable et ne peut être remontée au-delà de 6 ou 7 km. De nombreux Calédoniens y pratiquent le kayak. Attention cependant, il faut rester prudent pour les baignades dans ces zones, car ce sont des zones de chasse et de reproduction de requins-bouledogue. Les pouvoirs publics ont installé des barrages artificiels, en particulier sur la Dumbéa, pour ravitailler Nouméa en eau. A Yaté, le barrage fournit de l’énergie hydroélectrique. Les tribus isolées sont alimentées en électricité par des petites centrales hydroélectriques, installées sur les cours d’eau secondaires. Lors de fortes précipitations, les crues sont violentes et peuvent tout dévaster sur leur passage. Le franchissement des rivières par les radiers et les gués est alors difficile, voire impossible, les petites routes et les pistes deviennent rapidement impraticables. Renseignez-vous avant de partir et consultez la météo lorsque vous empruntez des parcours peu fréquentés. En brousse, en période de pluie, évitez de boire l’eau d’ordinaire potable. Sa couleur, ocre, en indique assez clairement la teneur.

Marées

Elles sont semi-diurnes. Deux marées hautes et deux marées basses se produisent quotidiennement. L’annuaire des marées est en vente dans les magasins de nautisme de Nouméa. Il regroupe les informations concernant la Grande Terre et les îles Loyauté.

Courants

Ils sont violents à proximité des passes, ces trouées creusées dans la barrière récifale, où s’effectuent les échanges aquatiques entre lagon et océan. Mais les passes sont très éloignées de la côte. La marée peut en effet s’opposer au vent et agiter les flots, qui déferlent alors à l’entrée ou à la sortie de la passe. L’élévation du niveau de la mer submerge la ceinture du récif et donne naissance à de très forts courants de l’océan vers le lagon : les courants de passe. Ces turbulences, dues à la rencontre frontale entre le courant de passe et la houle, ou le vent, ont également un nom : le mascaret. En règle générale, quand le courant est entrant, l’eau est alors plus claire, mais la faune moins dense. Lorsque le courant est sortant, du lagon vers l’océan, l’eau est plus trouble, chargée de nutriments, et attire de nombreux poissons. En l’absence de houle ou de courants opposés, le mascaret est pratiquement inexistant. La vidange et le remplissage de la passe ne sont pas toujours faciles à anticiper. Ils dépendent des variations du vent, du débit des rivières et de la météorologie journalière. Bon à savoir : des poissons de toutes tailles y évoluent.

Géologie

Il y a 300 millions d’années, la Nouvelle-Calédonie était intégrée à l’immense plaque indo-australienne nommée Gondwana, qui regroupait l’Antarctique, l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Inde et l’Australie. Elle ne s’en détachera que 160 millions d’années plus tard en même temps que la Nouvelle-Zélande. Puis 100 millions d’années s’écoulent avant la scission de ce nouveau bloc. La Nouvelle-Zélande fait alors cap au sud, alors que la Nouvelle-Calédonie remonte vers le nord-est. Selon les estimations, cette dernière devrait rencontrer le Vanuatu, archipel voisin, d’ici à 2 millions d’années. Les îles Loyauté devraient alors s’enfoncer sous la plaque supportant le Vanuatu. Cette zone du Pacifique est très sensible aux effets sismiques, ceci est surtout vrai pour le Vanuatu.

Richesse du sol calédonien

Le sous-sol calédonien regorge de richesses minérales, mais en général non exploitables industriellement en dehors du nickel et du cobalt. Le calcaire lithographe est extrait à Nouville (Nouméa) et le jaspe à Païta (côte Ouest). La région de Prony (sud) abonde en zoïsite et la carrière de l’île Ouen en jade. Les rivières de Thio (est) et Koumac (nord) renferment, quant à elles, de la dunite. Par de subtils processus géologiques, les minéraux renferment jusqu’à 6 % de nickel, dont la saturation confère une belle couleur verte à la pierre. Découverte par Jules Garnier, la garniérite (dont est extrait le nickel) illustre bien ce phénomène géologique. Né à Saint-Etienne en 1839 et diplômé des Mines, Jules Garnier est envoyé en mission en Nouvelle-Calédonie où il se passionne pour le pays... et pour le nickel, forcément, dont il découvre un procédé d’extraction. Après avoir déposé un brevet pour l’exploitation industrielle de ce précieux minerai, il participe à la création de ce qui deviendra la Société Le Nickel-SLN, toujours existante. L’extraction et la métallurgie du nickel constituent aujourd’hui le pilier de l’activité industrielle de Nouvelle-Calédonie. Cette extraction provient en quasi majorité du traitement des latérites et des minerais de montagnes. Le nickel procède d’une altération superficielle des roches, due à l’action du climat tropical. Il s’accumule alors en couche. Le territoire concentrerait ainsi 20 à 40 % des ressources mondiales connues de nickel et s’est imposé comme le quatrième producteur mondial. Trois usines, la plus ancienne à Doniambo à l’entrée de Nouméa, la seconde à Goro dans le Sud et la troisième à VKP (Voh-Koné-Pouembout) produisent près de 130 000 tonnes de nickel par an. Si la grenaille et le chrome de fer (rouge) étaient auparavant considérés comme des déchets, l’effondrement des cours du nickel en 1998, en raison de la chute du yen (crise asiatique) et de la mise sur le marché du nickel russe, a changé la donne. L’omniprésence du nickel sur la Grande Terre attire forcément le regard du voyageur. Les énormes camions chargés de terre rouge s’engouffrent sur les routes et les quais. De la route qui longe la côte Ouest, les mineurs s’activent et grattent le flanc des montagnes. L’exploitation à ciel ouvert des mines de nickel, qui se prolonge en escaliers au cœur de la montagne, donne une teinte rouge aux massifs, contraste saisissant avec le vert des forêts. La montagne du Kopeto, entre Népoui et Pouembout (côte Ouest), en témoigne à merveille. La remontée des cours du nickel dès 2018, liée à la forte demande de cobalt, pour les batteries de voitures électriques, redonne un regain d’activité à ce secteur clé.

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