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Merveilles sous-marines

En 2008, l’Unesco a tenu à souligner l’exception que constitue le récif calédonien en l’inscrivant sur la liste du patrimoine naturel mondial : il représente près de 60 % de la superficie totale de l’espace lagunaire et corallien du territoire. Les possibilités de plongée en Nouvelle-Calédonie sont uniques au monde, et pour cause, c’est ici que l’on trouve le plus grand lagon du monde, ceinturé par une barrière de corail de plus de 1 600 km. L’offre est à la hauteur du potentiel extraordinaire des fonds marins, quels que soient votre niveau ou vos motivations : combinaisons et bouteilles de plongée, randonnée palmée, bateaux à fond de verre, ou spéléologie. Lors de vos pérégrinations aquatiques, vous évoluerez au sein d’un écosystème rare abritant plus de 2 000 espèces de poissons (du poisson-perroquet à la raie manta) et des dizaines de coraux différents. Tortues, requins, coquillages, hippocampes, langoustes, carangues, serpents marins et bien d’autres encore forment une faune sous-marine de premier plan. La magie et l’harmonie d’un biotope sont à portée de main et de palmes. Laissez-vous émerveiller par ces paysages sous-marins uniques et respectez naturellement votre environnement. La règle d’or : « on ne touche qu’avec ses yeux ! »

C'est la première fois ?

Dans ce cas, vous passerez votre baptême : 30 minutes sous l’eau avec un moniteur qui vous tient la main. La faible profondeur (5 m au maximum en général) suffit à rassurer et donne envie de recommencer. Comptez 9 000 CFP pour une première incursion dans le monde sous-marin. On goûte alors au plaisir de respirer sous l’eau, en apesanteur. Très vite, la découverte conjointe de la vie sous-marine et de la technique excite la curiosité et pousse à aller plus loin.

Vous en voulez plus ?

Dans ce cas, une formation s’impose. Le plaisir de la plongée sous-marine est étroitement lié à la sécurité. L’évolution d’un plongeur passe impérativement par l’intégration progressive de certaines notions techniques. Nous vous conseillons de suivre une formation au sein de l’un des centres de plongée agréés par la Fédération française ou internationale. Les organismes de plongée se livrent malheureusement à une « guéguerre » assez stérile : le diplôme obtenu chez les uns n’est en effet pas forcément valable chez les autres. La Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM), la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), l’Association nationale des moniteurs de plongée (ANMP) et le Syndicat national des moniteurs de plongée (SNMP) constituent les organismes de formation français. Ils dispensent des niveaux de plongée (de 1 à 4). Pour plonger en Nouvelle-Calédonie vous devrez être diplômé niveau 1 au minimum. En dépit des accords passés entre organismes, certains clubs de plongée étrangers ne reconnaissent pas toujours les diplômes français. Tantôt décriée, tantôt encensée, la Professional Association of Diving Instructors (PADI) reste la première organisation internationale de plongée. Son diplôme « de base », l’OpenWater, permet des plongées autonomes en binôme. PADI est reconnu dans le monde entier et sur l’ensemble du territoire calédonien. La National Association of Underwater Instructors (NAUI) est également l’une des plus grandes organisations internationales de plongée. C’est aussi l’une des plus anciennes. Elle présente un cursus complet qui pourra satisfaire les plongeurs les plus exigeants.

Quelle que soit la formation que vous choisissez, les centres de plongée vous demanderont un certificat médical d’aptitude à la plongée délivré par un médecin du sport spécialisé. Les plus prévoyants auront pensé à se procurer ce document avant le départ pour ne pas perdre de temps une fois sur place à trouver un médecin. Les autres demanderont au centre de plongée qu’ils auront choisi les coordonnées d’un spécialiste. Une fois que vous serez muni de ce sésame, les choses sérieuses pourront commencer. Plonger en club nécessite de maîtriser certaines techniques essentielles. L’obtention d’un brevet couronne la première formation. Les clubs de plongée proposent généralement des formations ANMP/ SNMP ou PADI étalées sur deux jours ou plus. Elles comprennent une partie théorique et une partie pratique (exécution d’exercices sous l’eau). Comptez généralement 40 000 CFP. Ce premier diplôme vous donnera le droit de plonger jusqu’à environ 20 m.

Les choses sérieuses commencent.

Vous avez obtenu votre brevet ? Félicitations, à vous de jouer maintenant ! Les clubs de plongée répartis sur l’ensemble du territoire calédonien vous proposent de découvrir les somptueux fonds sous-marins. L’intérêt des plongées en club est la sécurité : vous êtes encadré par un moniteur diplômé connaissant bien le site et capable de vous montrer ce qu’un œil non averti ne distinguerait pas forcément. Généralement, les clubs proposent des sorties en mer comprenant deux plongées : une première plongée de 45 à 60 minutes, avec une pause d’au moins une heure sur le bateau pour récupérer, et une seconde plongée, généralement plus facile et moins profonde que la première. Le retour sur terre a lieu en début d’après-midi. Comptez près de 12 000 CFP pour une sortie (location de matériel compris).

Spots de plongée autour de Nouméa

On commence avec des spots à proximité. Parfaits pour se donner un premier aperçu des merveilles sous-marines du caillou !

Ile aux Canards. De belles randonnées palmées sont à effectuer sur le sentier sous-marin. Les débutants et les moins débutants apprécieront.

Sèche-croissant. Plongée peu profonde (10 m) accessible à tous. Langue de corail peuplée de lutjans. Un site propice aux plongées de nuit.

Patate de Tépava – Ilot maître. Accessible à tous. La faune y est abondante : loches, raies, petits requins de lagon et tortues font le bonheur des plongeurs.

Patate du Sournois. La formation corallienne s’élève d’un fond de 10 m et attire de nombreux bancs de poissons.

La passe extérieure de Boulari. Plateau corallien à 15 m, pied du tombant à 50 m et plongée dérivante. Les plongeurs débutent l’exploration le long du tombant pour finir dans la passe par 12 m de fond. Si la chance vous sourit, vous pourrez observer des poissons pélagiques.

La pointe sud du récif tabou. Il s’agit d’un tombant très accidenté se terminant sur un fond de sable de 25 m. On peut y croiser tazars, carangues, langoustes porcelaines, mékouas...

La patate du phare Amédée. Cette réserve sous-marine constitue le repaire de poissons- perroquets, de barbillons jaunes, de poissons-papillons. Le site est propice à l’initiation.

L’épave de La Dieppoise. Le dernier patrouilleur en bois de la Royale fut coulé le 19 janvier 1988 pour en faire un site de plongée. Pour la petite histoire, ce bateau fut construit à Port Arthur, au Canada, en 1952, avant d’être basé à Brest en 1961, puis à Diego Suarez (Madagascar) en 1972 et enfin à Nouméa en 1976. Il fut, dit-on, donné à la France par les Américains dans le cadre du plan Marshall. La Dieppoise gît à moins de 26 m sur un fond sableux. Heureux plongeurs, vous visiterez la timonerie par les deux portes latérales.

Le mur aux loches. Vous plongez directement dans la passe de Dumbéa où, dès la mi-octobre, commence la reproduction des loches. Il est possible d’y croiser des requins gris.

La corne de Uitoé. De grands canyons et un magnifique récif corallien. Vous croiserez peut-être des pélagiques.

L’épave du Humboldt. Bien moins visitée que celle de La Dieppoise, cette épave n’en est que plus intéressante. Ce palangrier fut coulé par 22 m de fond en 1993. La rambarde bâbord se situe à 13 m de fond et l’accès du bateau s’effectue par les cales du pont avant.

Plongées autour de Hienghène

Direction le côte nord-est, un des plus beaux coins de l'île pour plonger !

Récif Doïman – Cathédrale. Cette plongée fait partie des plus renommées de Nouvelle-Calédonie. Les scientifiques s’accordent à dire que le corail y est d’une qualité incomparable. Une faille profonde conduit dans un tunnel qui débouche sur le bleu où de grands pélagiques rodent souvent. La plongée se poursuit le long d’un mur vertigineux au-dessus d’un fond de plus de 50 m. Les gorgones accrochées à la paroi côtoient une faune marine abondante. Les perroquets à bosse font l’honneur de leur présence aux mois d’octobre et de novembre.

Récif Doïman – Pointe aux cachalots. Impensable de faire cette plongée en autonomie, sans l’aide d’un guide. La plongée débute sur le haut du récif et très vite une faille profonde vous conduit dans un dédale minéral. Canyons, arches et failles offrent des perspectives saisissantes et des jeux de lumières irréelles. Des images du film Océans ont été tournées dans l’une de ces failles.

Passe de Hienghène – Anse aux baleines. Souvent observées près de la grande passe de Hienghène ou à l’intérieur du lagon, entre juillet et septembre, les grandes baleines à bosse affectionnent particulièrement cette partie nord de l’îlot Hienghène. Le site présente une architecture en V ouvert sur le large. Ici pourtant pas de poissons. En revanche, vous rejoindrez un tunnel puis une belle arche constellée de gorgones.

Passe de Hienghène–Tidwan. La plongée «Poissons» par excellence. Trois énormes pinacles qui remontent de 25 m de profondeur servent de repaire aux bancs de carangues, de ludjans et de barracudas.

Passe de Hiengu. C’est un grand plateau corallien, abrité de l’alizé, qui affleure à 3 m sous la surface. Le nord du récif est un véritable gruyère : tunnels, arches et canyons... Les grottes dont le plafond s’ouvre vers la surface offrent une belle perspective ainsi que de splendides jeux de lumière sur des jardins de coraux.

„Donga Hienga. Ce site n’est pas abrité de l’alizé et doit être visité par mer calme. Sa particularité : il abrite la murène ruban que vous croiserez certainement dans la zone des petits fonds. C’est le lieu idéal pour partir à découverte des nudibranches, anémones, crevettes et autres invertébrés.

Fonti Reef. Bien abritée de l’alizé, cette plongée débute sur le plateau formé par le récif à 3 m sous la surface. Rapidement, une faille vous amène vers 20 m de fond à l’entrée de deux belles grottes dont le plafond s’ouvre vers la surface. La remontée s’effectue par une large cheminée oblique, tapissée de gorgones blanches, qui vous ramène à 3 m, sur le haut du récif, où vous attendent de splendides coraux ainsi qu’une myriade de poissons.

Plongées autour de Poindimié

Au sud de Hienghène et au nord de Nouméa, Poindimié est un très beau site, pour débutants ou confirmés.

Bargibanti. Un pinacle isolé dans la passe centrale. La faune pélagique fréquente le site. De nombreuses gorgones s’accrochent aux parois et les fameux hippocampes pygmées ont déjà été observés. La plongée prend fin au sommet du pinacle, dans un cadre très coloré. Bon niveau souhaité.

Waneque. Plongée en bordure est du plateau de la passe centrale. L’architecture est exceptionnelle : arches, grottes parsemées de gorgones... Ouvrez l’œil pour apercevoir des nudibranches.

L’Arche. Située en bordure nord du plateau de la passe centrale, cette immense arche (12 m de hauteur) tapissée de gorgones offre une plongée facile. Pélagiques, nudibranches et crevettes y sont souvent observés.

Actineria. La plongée se fait l’extérieur du récif, le long d’un petit parcours pour rejoindre un remarquable pinacle isolé. Celui-ci abrite de grandes gorgones, d’immenses coraux en forme de rose et des anémones géantes. Le nom du site provient de l’anémone à grappe ou actineria. Observation des coquillages blancs (Ovula ovum). Passages de tortues.

Val d’Isère. Fausse passe dans le récif, sur fond de sable blanc parsemé de très gros massifs de corail. La couleur, les formes, la taille et la diversité des coraux sont exceptionnelles. Les poissons foisonnent. Les requins-léopards y rôdent parfois.

Tibarama. Il faut y plonger la nuit, à la rencontre de perroquets, de langoustes, de tortues ou encore de porcelaines.

Spots de plongée de l'ïle des Pins

Les sites de l’île des Pins sont absolument exceptionnels, on en compte pas moins de 17 dont on retiendra les principaux :

Passe de Gié. Plongée dérivante dans une passe où se croisent barracudas, carangues, requins et raies aigles.

Vallée des Gorgones. La plongée débute au sommet d’une plate-forme récifale culminant à moins 3 m et dont les pans sont couverts de superbes coraux. Les failles sont nombreuses et la faune y est abondante (requins gris, requins pointe blanche, raies aigles...).

Le jardin d’Eden. Les plongeurs confirmés évolueront à travers une succession de failles entre 5 et 50 m. Coraux mous, gorgones, alcyonaires et éponges ont colonisé les lieux. Les chanceux pourront y observer des hippocampes pygmées.

La grotte du troisième. Les amateurs d’ambiance spéléo seront ravis. Ce site offre une plongée unique au cœur d’une forêt de stalactites et stalagmites, dans une partie immergée de la grotte. Accès réservé aux plongeurs confirmés.

Le récif Kasmira. Fief des requins-léopards, ce site fera le bonheur des plongeurs, qu’ils soient novices ou avertis. Les hauts fonds y sont très poissonneux.

Mur aux Pouattes. Une diversité et une abondance de corail rarissime, le tout sur un tombant de 30 mètres : le courant souvent présent y attire de plus gros poissons. A faire !

Spots de plongée et PMT à Ouvéa

Sur l'île du paradis, on vient principalement observer les raies mantas. Pour les trois premiers sites de la liste qui suit, on pourra simplement s'équiper de palmes, masque et tuba.

Le pont de Mouli : en se mettant du côté non tabou. Fort courant. La rampe de Oulouop, au nord.

La pointe de Mouli : à l’extrême sud de l’île, avec un tombant accessible à quelques mètres seulement. Attention aux courants.

La plage de Tiberia : à l’entrée de la tribu d’Ognat (au niveau de l’escalier vert), ou au départ du snack Au Soleil levant. Laissez-vous dériver avec le fort courant pour atterrir sur cette belle plage.

La Pointe : il s’agit de la première passe d’Ouvéa. La plongée s’effectue sur tombant, dans des failles et tunnels naturels. Retour au bateau ou dérive.

Les Miettes : les plongeurs expérimentés explorent un récif immergé d’un kilomètre de long. Le courant y est fort. Possible dérive.

La Passe du Styx : plongée en dérive, sur tombant et à l’intérieur d’une passe.

Camelot : superbe récif corallien. Plongée sur tombant et passe. Possible dérive.

Bonaparte : dérive sur tombant et passe.

Jardins du Styx : profondeur maximum de 20 m. Jardin de corail en pleine passe : les coraux durs et mous y sont splendides.

Fausse passe : superbes jardins de corail plantés dans une passe peu profonde (18 m). Retour au bateau ou dérive.

Idées de séjours thématiques

Que vous soyez novice ou plongeur aguerri, les fonds marins de Nouvelle-Calédonie ont tout pour vous séduire. Voici une suggestion de séjour 100 % plongée. Avant de repartir, rappelez-vous qu’il est nécessaire de laisser s’écouler 24 heures entre votre dernière plongée et votre départ en avion pour éviter tout risque d’accident de décompression.

Jour 1 : commencez par vous remettre du décalage horaire. Vous pouvez visiter Nouméa, son bel aquarium et ses plages, notamment la baie des Citrons et l’anse Vata. Profitez-en pour réserver une sortie plongée pour le lendemain.

Jour 2 : plongée au phare Amédée ou randonnée palmée avec Aquanature.

Jour 3 : dirigez-vous ensuite vers la province Nord, premier arrêt à Koumac. Profitez de l’après-midi pour visiter les grottes et réserver votre plongée pour le lendemain.

Jour 4 : découvrez les sites sous-marins vierges de Koumac au cours d’une ou deux plongées. Les plus aventuriers partiront à la découverte de Canyon Valley, un site à -20 m où il est possible de voir des requins marteaux et des requins à pointe blanche.

Jour 5 : prenez la route transversale qui mène à la côte Est en vous arrêtant en chemin aux cascades de Colnett et de Tao. Continuez la route jusqu’à Hienghène pour y passer la nuit.

Jour 6 : partez à la découverte des fonds sous-marins de Hienghène avec le club de plongée Babou Côté Océan. Il y a une dizaine de sites parmi lesquels choisir, dont un des lieux de tournage du film de Jacques Perrin, Océans (2009).

Jour 7 : aujourd’hui, découvrez Hienghène sur terre, prenez le temps de faire une des balades qui donne de beaux points de vue sur les roches de Lindéralique et sur la poule.

Jour 8 : en route pour Poindimié à présent. Si vous n’êtes pas pressé par le temps, arrêtez-vous ici un jour ou deux pour découvrir les vallées environnantes ou l’îlot Tibarama. Si vous n’avez pas le temps, rentrez à Nouméa.

Jour 9 : rejoignez l’île de Lifou en bateau ou en avion, récupérez une voiture de location et accordez-vous un après-midi de farniente sur l’une des magnifiques plages que compte l’île : Luengöni, Peng ou la baie du Santal.

Jour 10 : c’est l’heure de découvrir les fonds marins de Lifou, qui comptent parmi les plus beaux de l’archipel, au cours d’une ou deux plongées.

Jour 11 : ce matin, partez à la découverte des « joyaux de Luengöni » avec un guide. L’après-midi, rendez-vous au site d’Easo pour une randonnée palmée sur le sentier sous-marin de l’aquarium de Jinek.

Jour 12 : vol matinal pour Ouvéa, « l’île la plus proche du paradis ». Après vous être installé dans l’hébergement de votre choix, faites appel à un guide pour visiter les falaises de Lékiny.

Jour 13 : en route pour le sud de l’île qui héberge des sites de plongée remarquables.

Jour 14 : accordez-vous une dernière journée de farniente sur la plage de Mouli, ou bien rendez-vous à la plage de Tiberia, dans le nord de l’île, pour une dernière randonnée palmée.

Jour 15 : vol pour Nouméa.