Une bonne bouteille de rakija
La rakija est une eau-de-vie traditionnelle vieillie, commune à l’ensemble des Balkans. Cet alcool de prune se trouve décliné à partir de nombreux fruits différents, notamment les quetsches en campagne (la slivovitsa). En Serbie, la rakija fait partie de rituels du quotidien : c’est l’alcool qui symbolise l’hospitalité, présent pour tous les invités et à toutes les fêtes. Il n’y a pas d’heure pour consommer, si l’occasion s’y prête, on descendra sa rakija au réveil, avant d’aller au travail ou avant de se coucher le soir. On la consomme avant, pendant, après les repas. Bref, cette boisson au minimum à 40 % ABV est incontournable. Vue son importance culturelle, la rakija se produit encore largement chez soi en famille. La rakija maison est bien meilleure, mais aussi bien plus forte (doublement distillée, elle peut monter jusqu’à 90 % ABV, la prepečenica). Maison, vous la trouverez sur les marchés, n’oubliez pas de la déclarer à la douane.
Un сardigan de Sirogojno
Le petit village de montagne de Sirogojno abrite un complexe reconstitué de la vie paysanne. Dans cet esprit, Dobrila Smiljanić, une entrepreneuse de talent et créatrice de mode, a réuni les femmes de la région au sein d’une coopérative pour faire revivre la tradition du tricot et de la couture locale. Depuis, les produits de Sirogojno se sont taillés une réputation européenne, ayant parvenu à lier les motifs anciens serbes aux canons de la mode actuelle. Les pulls, cardigans et gilets artisanaux de Sirogojno se sont vus exposés à Paris, Milan et dans la plupart des autres capitales. On vous recommande donc de rapporter chez vous un de ses spécimens, pour rendre jaloux vos voisins et participer à cette success story serbe.
Un kilim de Pirot
Le kilim est une des plus anciennes traditions serbes que vous trouverez encore dans les boutiques de souvenirs. Les femmes de la ville de Pirot tissent ces magnifiques tapis géométriques depuis près de quatre cents ans, rendant la ville célèbre dans toute la région. Aujourd’hui, les tapis de Pirot sont réputés, encore fabriqués à la main sur un métier à tisser par de rares artisans. Depuis 2002, c’est une appellation d’origine protégée, permettant de préserver les techniques et d’en garantir la qualité. Un kilim ne peut être fait qu’à Pirot, avec de la laine venant exclusivement de Stara Planina et sans méthodes industrielles (même les fils utilisés pour le tissage sont mesurés à l'œil, sans instruments). Traditionnellement, un kilim est composé de deux parties identiques, comprenant 95 motifs et 122 ornements aux significations diverses. Un kilim vous apportera richesse et réussite, tandis qu’un autre repoussera les mauvais esprits.
Un cœur Licider
Ils sont partout, décorés avec soin, accompagnés de leur message affectueux et parfois agrémentés d’un petit miroir en son centre : ce sont les cœurs licider. Ce grand symbole de la Serbie est en fait une pâtisserie, qui ne se mange pas. Licider nous vient de l’allemand Lebzelter, désignant le boulanger de pain d’épice, une spécialité très réputée en Europe centrale au Moyen Âge. Le licider actuel reste un mélange de pain d'épices, miel et… de plâtre, recouvert d’un glaçage rouge lui aussi très peu comestible. Cette étrange décoration nous vient d’une tradition galante, lorsque les garçons lors des festivals présentaient ce gâteau maison à la fille de leur rêve. Depuis, le licider agrémente surtout les salons ou sert de cadeau attentionné. On peut encore recevoir à l’occasion ce petit cœur d’un proche, sur lequel on y retrouve des messages tels que « je t’aime », « bon anniversaire » ou encore « bon rétablissement ».
Une paire d’opanci
L’opanak (pluriel, opanci) est la chaussure paysanne des Balkans. C’est un mélange entre un sabot et une sandale, composée entièrement de cuir tressé dont la pointe remonte vers le ciel. On sait que l'opanak (ou son ancêtre) est porté depuis au moins l’antiquité puisqu’on a retrouvé la trace très similaire des chaussures portées par les Daces. L’opanak étant la chaussure paysanne par excellence, elle connaît des styles très distincts en fonction de la région d’origine. Vous pouvez donc la trouver sous toutes ses formes et pour tous les goûts, de la chaussure au modèle réduit pour décorer les pare-brise, les porte-clés ou les vestibules.
Une šajkača
Vous avez certainement vu les Serbes, surtout les plus âgés, porter à la manière du béret français une calotte en tissu au style militaire, à la forme évoquant vaguement un bateau retourné. C’est la šajkača, un symbole très fort de la nation serbe. Traditionnellement, le couvre-chef des Balkans est le fez rouge venu de Grèce et associé à l’occupant ottoman. En Serbie, pour le remplacer, l’on commence vers 1860 à adopter un petit chapeau gris, porté par les šajkaši, soldats serbes au service des Austro-Hongrois. À l’indépendance, la šajkača devient le chapeau réglementaire de l’armée et on force les paysans en Bosnie à le porter. Pendant et après la Seconde Guerre mondiale, la šajkača nationaliste s’oppose à la titovka des partisans. Dans les Balkans aujourd’hui, la réputation du couvre-chef est quelque peu ternie par les exactions commises par les paramilitaires serbes qui le portaient.
Le čuture
Le čuture est un des récipients traditionnels pour boire la rakija. Cette gourde, généralement taillée dans le bois, est sculptée avec un grand soin puisqu’elle fait office de bouteille pour toute la famille. Traditionnellement, on fait tourner dans les campagnes cet unique récipient pour y boire au goulot lors des fêtes. Pas trop de risques sanitaires, vu que le degré d’alcool de la rakija maison s'approche dangereusement de l’alcool à brûler ! La forme de cette bouteille, maintenue par une lanière en cuir, ressemble comme deux gouttes d’eau à la potion magique d'Astérix, on est donc sûr de faire sensation de retour au pays. Alternativement, on trouve aussi dans les boutiques des čuture en métal ou en porcelaine peinte aux couleurs nationales ou de sa région d’origine.
Une conserve d'ajvar
Vous avez forcément goûté à l’ajvar au restaurant. Baptisé « caviar serbe », qu’il a remplacé dans les restaurants huppés de Belgrade, ce condiment traditionnel se retrouve dans tous les plats serbes, voire même dans l’ensemble des assiettes des Balkans ! On ne connaît pas trop l’origine de cette mixture venue du sud du pays, ni sa recette originelle, ce qui n’est pas sans créer de vifs débats. Ce que l’on sait, c’est que l’ajvar est composé nécessairement de poivrons et de piments, d’ail et d’huile. Certains y ajoutent des aubergines et d'autres des herbes aromatiques, ce qui met en émoi les puristes. Bien que l’ajvar soit généralement très épicé, il est possible de trouver des versions light, voire sans piments. En dehors de la cuisine, on le sert généralement en accompagnement sur des tranches de pain sous forme d’amuse-bouche. Rapporter une conserve d’ajvar, c’est rapporter chez vous les goûts et odeurs de la Serbie.
Une antiquité
Comme dans beaucoup de pays du bloc de l’Est, le marché des antiquités soviétiques bat son plein en Serbie. Des experts viennent souvent de loin examiner le riche choix d’objets qui vont des artefacts de l’Union soviétique (les montres notamment sont la grande mode actuelle) aux objets nazis et de l’époque de la Yougoslavie de Tito. On y trouve ainsi encore une quantité de souvenirs représentant le dictateur : bustes, posters, photos, livres, vaisselle, etc. De nombreux souvenirs plus anciens de la Yougoslavie monarchiste et de l’époque ottomane, ainsi que des artefacts perses et arabes, sont aussi assez courants. Enfin, la pièce qui fait le bonheur des touristes est le fameux billet de 500 000 000 000 de dinars, un souvenir de l’hyperinflation des années 1990 qui est vendu bien au-dessus de sa valeur d’origine.