Parcs nationaux
La Serbie compte des réserves naturelles ainsi que des parcs régionaux et nationaux.
Parc national de Fruska gora : situé dans le nord du pays, dans le massif de la Fruska gora, il se caractérise notamment par sa géologie, avec la présence d'un inselberg (une montagne isolée). Le parc abrite également des lacs artificiels et une importante biodiversité.
Parc national des Gorges de Djerdap : il est situé à l’est du pays, le long du Danube, fleuve-frontière qui sépare la Serbie de la Roumanie (Carpates). Il abrite l'un des sites les plus visités du pays, les Portes de Fer, ainsi que des vestiges archéologiques et des lieux historiques.
Parc national de Tara : situé à l’ouest du pays, entre Alpes dinariques et Drina, à la frontière avec la Bosnie-Herzégovine, il protège de vastes espaces forestiers associés à une exceptionnelle biodiversité et des espèces endémiques (épicéa de Serbie).
Parc national de Kopaonik : situé au sud du pays, il protège une partie du massif des monts Kopaonik et abrite, au sein de belles forêts, une grande diversité faunistique et floristique.
Un mix énergétique très carboné
La lignite (charbon de faible qualité, plus polluant dans son extraction) fournit environ 70 % de l'électricité du pays. Elle est produite dans des centrales thermiques vétustes (dont la centrale Nikola Tesla, alimentée par la mine de Kolubara), qui dégagent de fortes teneurs en polluants (dont dioxydes de soufre), classant Belgrade parmi les capitales les plus polluées d’Europe, avec les risques sanitaires associés à cette mauvaise qualité de l'air. L'activité est également génératrice de gaz à effet de serre, dans un pays vulnérable au changement climatique. La Serbie pourrait en effet subir une plus grande fréquence et une plus grande intensité d'événements extrêmes : inondations, glissements de terrain, sécheresses, feux de forêt, aggravation de l'érosion des sols.
L'impact des activités extractives
Le sous-sol du pays est riche de nombreux minerais qui suscite la convoitise d'entreprises étrangères. Un groupe chinois a ainsi acheté en 2018 des mines de cuivres, à Bor, dans l’est du pays, dans une des régions les plus polluées de Serbie, où des ONG dénoncent l'inaction des pouvoirs locaux face à une situation environnementale et sanitaire dégradée. Le lithium (fabrication des batteries) est aussi très convoité. Un groupe australien a ainsi réalisé des prospections dans la vallée du Jadar, à l’ouest du pays. Son exploitation pourrait induire des effets irréversibles sur les milieux naturels : pompage d'eau, génération de tonnes de déchets, pollutions. La découverte de ce projet a suscité un très vaste mouvement de protestation dans le pays. Après plusieurs mois de résistance, les habitants ont eu gain de cause et le gouvernement a stoppé le projet en janvier 2022.
La montée en puissance de l'écologie
La résistance au projet d'extraction de lithium a mis en exergue la montée en puissance de l'écologie dans le pays, portée à la fois par les populations rurales (question minière) et urbaines (plus axées sur les questions de la qualité de l'air). La cause environnementale a su rassembler et démontrer toute sa vigueur, avec les grandes manifestations organisées en 2021. Parmi les autres combats écologiques figurent le changement climatique, la préservation des berges de la Save à Belgrade, ou encore le traitement des déchets industriels issus de la période titiste. La question des déchets ménagers est aussi un sujet prégnant. Les décharges, souvent situées près des rivières, s’y déversent et suscitent d'importantes pollutions, avec des situations dramatiques (lac de Priboj, lac de Potpeć).