Un voyage au Maroc c'est la garantie d'être dépaysé immédiatement pour un budget raisonnable et sans aller bien loin. La variété des paysages est incroyable et il suffit de feuilleter un guide touristique du Maroc pour s'en rendre compte... Des montagnes du Haut Atlas aux dunes du Sahara, en passant par la côte sauvage Atlantique et la richesse architecturale des villes impériales, que de contrastes et de beauté... Les passionnés de nature découvriront le Maroc au cours d'un trek en montagne dans le Rif ou à dos de dromadaires dans le désert marocain, les surfeurs se régaleront avec les vagues d'Essaouira et du reste de la côte Atlantique, les amateurs de plages de sable fin seront aux anges à Agadir, et ceux qui préfèrent le farniente à l'orientale se prélasseront avec bonheur dans un riad de Marrakech, flâneront dans la palmeraie ou dans le magnifique jardin Majorelle et iront marchander dans le souk à côté de la place Jemaa el-Fna. Quant aux amoureux d'histoire, ils n'en finiront pas de se perdre dans les médinas de Chefchaouen, Fès, Tanger, Meknès, Tétouan... toutes aussi différentes les unes que les autres. Enfin les adeptes de gastronomie, couscous et autre tajine ne seront pas en reste, car la cuisine marocaine est succulente et variée. Et ce n'est qu'un échantillon des mille et une merveilles du Maroc dont certaines sont inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco !
La haute saison touristique au Maroc varie d'une région à l'autre, globalement de la mi-octobre à la mi-mai. Si vous aimez la tranquillité, évitez les périodes de vacances scolaires françaises. Pour le Sud, si les mois d'avril et mai sont les meilleures périodes pour découvrir la faune, il est préférable de partir au Maroc en mars pour être plus tranquille. Pour les côtes du Nord, l'été est la saison haute, car les Marocains s'y précipitent pour profiter d'un peu de fraîcheur. La basse saison touristique va de la mi-mai à la mi-octobre. Pour des raisons d'économie et de tranquillité, il peut être avantageux de voyager au Maroc en basse saison et c'est la meilleure saison pour partir en faisant des économies et préserver son budget voyage ; cependant il arrive qu'en cette période certains services et animations soient supprimés, surtout pendant le Ramadan.
Villes impériales, vestiges antiques, montagnes arides, oasis luxuriantes, gorges spectaculaires et longues plages de sable fin, le Maroc offre une multitude d'itinéraires et de possibilités d'excursions, qu'il faudrait au moins rester un mois voire plus pour découvrir tous ses trésors. Cependant, en une semaine ou plus, vous pourrez opter pour la visite d'une ou plusieurs régions, selon votre point d'arrivée, le temps disponible, vos centres d'intérêt et bien sûr de votre budget. D'une manière générale, il vaut mieux privilégier la qualité que la quantité, surtout si vous avez peu de temps sur place. Si vous avez prévu de parcourir de longues distances et que votre budget vous le permet, louez une voiture. Bien que se déplacer en transport en commun soit bon marché et guère compliqué, le séjour sera plus confortable, les distances plus courtes et vous pourrez surtout accéder à des endroits plus originaux et intéressants.
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Comment partir seul
Bien desservi par les compagnies aériennes, le Maroc est une destination sûre et les autorités marocaines ont fait beaucoup d'efforts pour sécuriser et encadrer le tourisme à travers le pays. Attention à la petite délinquance dans les grandes villes marocaines comme Agadir, Marrakech et surtout Casablanca où malheureusement, les vols à l'arrachée sont assez courants. Soyez également prudent à Fès qui est devenue une ville peu sûre ces dernières années avec une augmentation de la petite délinquance et des agressions le soir venu.
Comment partir en voyage organisé
Les circuits organisés au Maroc par les tours opérateurs et les guides sont généralement de 8 jours mais il vous faudra un circuit d'une quinzaine de jours pour faire tout le Maroc du nord au sud. La bonne nouvelle c'est que le rapport qualité-prix est généralement bon mais faites attention aux suppléments cachés. Il existe aussi un grand nombre de séjours thématiques : découverte des villes impériales, escapade au Sahara, séjour sportif dans le Haut Atlas marocain, excursions en dehors des sentiers battus, culture marocaine... ou des séjours tout compris. Vous aurez vraiment l'embarras du choix pour des tarifs raisonnables.
Comment se déplacer sur place
Au niveau des moyens de transport, le Maroc possède un excellent réseau ferroviaire qui relie la plupart des grandes villes du pays, tout comme le réseau de bus grande distance de la CTM qui est cependant plus économique. La voiture de location au Maroc reste assez chère en comparaison d'autres pays du Maghreb et les routes ne sont pas toujours bonnes se réduisant à de simples pistes arides dans le sud. Pour ceux qui veulent couvrir de longues distances au Maroc on trouve des billets d'avion pour les vols intérieurs à des prix généralement corrects
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Découvrez le Maroc
A la croisée des mondes, le Maroc fut dès la Préhistoire une terre de convoitise, occupée successivement par des peuples de divers horizons. Ces invasions multiples ont laissé au pays d’aujourd’hui un héritage culturel remarquable, des constructions architecturales aux musiques traditionnelles. Les Berbères, l’une des premières tribus installées au Maroc, ont développé dans les montagnes un artisanat varié, dont les techniques se sont transmises de génération en génération. Tapisserie, orfèvrerie, broderie, poterie… on peut encore apprécier ces travaux minutieux dans les souks. Le Maroc, c’est aussi une palette de produits du terroir dont le safran, l’or rouge du royaume, prisé pour ses nombreuses vertus, relève de nombreux plats typiques du pays. Entre ses paysages disparates, sa population hétérogène, sa gastronomie délicate et ses diverses croyances, le Maroc invite à découvrir ses mille et une facettes.
C’est la grâce divine, et généralement la chance dans le monde arabe. Elle s’obtient en invoquant la mémoire d’un saint homme ou mieux encore, en effectuant un pèlerinage sur les lieux de son sanctuaire (koubba ou zaouïa). Pour s’assurer la baraka, il faut ramasser de la terre près du mausolée et la conserver précieusement comme une relique !
2. Kasbah
Véritable village fortifié appartenant au seigneur, la kasbah servait de refuge aux paysans en cas d’attaque. Elle est construite en pisé, un mélange de terre argileuse et de cailloux, résistant étonnamment au temps. Le Sud marocain recèle les plus belles kasbahs, dont certaines datent du XVIIe siècle. Celle d’Aït Benhaddou en est un bel exemple.
3. Fondouk
Connus aussi sous le terme de caravansérail, les fondouks sont d’anciennes auberges où venaient se reposer les marchands et leurs dromadaires. Ils sont devenus aujourd’hui des lieux de stockage de marchandises. On compte 155 fondouks dans la médina de Fès, dont certains ont été restaurés. Le plus beau est sans aucun doute le fondouk Nejjarine.
4. Hammam
L’occasion de se relaxer au hammam ne manquera pas au Maroc ! Outre leur fonction de purifier le corps, ces bains de vapeur humide ont aussi un rôle social important. Chacun s’y rend certes pour se laver, mais aussi pour rencontrer ses semblables et bavarder. Généralement, il y a deux hammams publics : l’un pour les femmes, l’autre pour les hommes.
5. Medersa
Ce sont les écoles coraniques qui étaient autrefois chargées de l’éducation des étudiants en théologie, en histoire ou en sciences. Sous les sultans mérinides, elles se multiplièrent partout au Maroc. La salle de prière est un pur joyau architectural, ornée de zelliges ciselés. Seul monument religieux ouvert aux non-musulmans, profitez-en !
6. Medina
C’est la vieille ville située à l’intérieur des remparts, très populaire et bouillonnante d’activités. Les médinas de Marrakech et de Fès envoûtent par leur dédale de ruelles, leurs effluves intenses et leur myriade de boutiques artisanales. En se perdant dans leurs venelles tortueuses, c’est plonger dans une ambiance médiévale hors du temps !
7. Muezzin
Membre de la mosquée, le muezzin appelle à la prière du haut de son minaret en modulant des sourates du Coran. Il était autrefois choisi pour sa voix tonitruante qui devait faire écho dans toute la ville. Aujourd’hui, les haut-parleurs ont remplacé son long souffle, ce qui n’altère en rien le dépaysement engendré par les cinq appels par jour.
8. Palmier-dattier
Les Berbères eurent l’idée géniale d’introduire cet arbre de Mésopotamie et de le planter là où il y avait des sources en plein désert : l’oasis venait d’être inventée ! Peu exigeant en eau, le palmier-dattier s’est bien adapté, en témoignent les coulées vertes le long des oasis. On y récolte de délicieuses dattes, très appréciées par les locaux.
9. Riad
On désigne souvent par ce terme une maison, mais c’est un abus de langage. Le riad est en fait la cour intérieure d’une maison. Avec sa fontaine centrale et sa végétation luxuriante, cet espace est un délicieux havre de paix et de fraîcheur, inspiré du patio andalou. On y passe d’agréables moments en famille, isolé de l’agitation de la médina.
10. Tadelakt
Mélange de chaux, de ciment blanc et de pigments, le tadelakt est un revêtement décoratif, dont la préparation requiert un certain savoir-faire. Il est utilisé traditionnellement pour habiller salles de bain et hammams, car il présente l’avantage d’être étanche. Au toucher, il offre une sensation de douceur, lui qui est poli à l’aide de galets.
11. Thé à la menthe
Tout simplement incontournable ! Et si l’on en boit dans tout le Maroc, c’est dans le Sud que sa consommation est la plus importante. Le thé à la menthe, c’est tout un rituel qui obéit à des règles précises, de sa préparation à sa dégustation. Difficile de décliner l’invitation, attendez au moins le troisième verre pour ne pas vexer vos hôtes.
12. Zaouïa
C’est le bâtiment qui abrite le tombeau d’un marabout. Les fidèles y viennent pour prier, et pour bénéficier de la baraka du regretté saint homme. A partir du XVIIIe s., les zaouïas donnèrent naissance à un véritable culte des marabouts, que ce terme finit par désigner les confréries religieuses en général. Elles sont interdites aux non-musulmans.
Vous êtes d'ici, si...
Vous saluez en arabe toutes les personnes que vous rencontrez. Car finalement au bout de quelques jours vous connaissez tout le monde !
Vous négociez fermement avec le marchand. Même si au final vous savez qu’il en sortira gagnant.
Vous mangez le tajine avec la main droite... car il est difficile de faillir à la coutume locale, assis entre vos amis marocains.
Vous prenez un thé à la menthe à toute heure de la journée, et ce jusqu’au soir… Parce qu’on ne refuse pas un verre de thé, de peur de vexer son hôte si chaleureux... même si cela coupe le sommeil, on vous l’accorde !
Vous attendez impatiemment le vendredi pour manger un copieux couscous. Même si vous le trouvez à la carte des restaurants les autres jours, ce plat typique, synonyme de joie, est toujours meilleur à partager en bonne compagnie le vendredi !
Vous dites choukran à chaque fois que l’on vous reçoit. Parce que c’est l’un des seuls mots en arabe que vous arrivez à prononcer !
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>382398_place-jemaa-el-fna","avis_petitfute":"
\" La Place \u00e9tait \u00e0 la fois la fin de l'univers et la naissance de l'exil, d'un paradis d\u00e9chu et aplati par le pas des passants et des voyageurs itin\u00e9rants o\u00f9, autour du feu du conte, nous revisitions l'instant fantasmagorique de la gen\u00e8se. Ainsi, si la Place \u00e9tait un carrefour d\u00e9limit\u00e9 par le poste de police, le minaret de la Koutoubia et l'ancienne banque du Maroc convertie en mus\u00e9e [...] les fronti\u00e8res triangulaires de cette for\u00eat du r\u00e9cit n'\u00e9taient, pour nous, que pur fantasme o\u00f9 se m\u00ealaient fantasme et sacril\u00e8ge. \" (Rachid Mansoum, la Place Jema\u00e2 El Fna, Marrakech lieux \u00e9vanescents<\/i>)<\/p>
Plus qu'une simple place publique, Jema\u00e2 el-Fna est l'attraction phare et s'est depuis longtemps impos\u00e9e comme le carrefour initiatique de Marrakech. Ici, de jour comme de nuit, \u00e7a vibre et \u00e7a palpite. La place est le lieu le plus vivant de la ville et rassemble tout autant les touristes que les locaux ! Vous pouvez monter sur les toits, c'est une impression de platitude : tout est construit comme un grand damier bien styl\u00e9 qui donne l'illusion de pouvoir vous promener au-dessus de la ville.<\/p>
C'est d'ici \u00e9galement que partent la plupart des balades : vers la m\u00e9dersa Ben Youssef ou le palais de la Bahia (en prenant la rue juste \u00e0 gauche du Caf\u00e9 de France) et les tombeaux Saadiens. Vous serez amen\u00e9 \u00e0 y s\u00e9journer, fl\u00e2ner, d\u00e9ambuler ou simplement passer, ne serait-ce que pour garer votre v\u00e9hicule, sur les injonctions des gardiens qui attendent l\u00e0 en permanence (attention, ne garez jamais votre v\u00e9hicule sur la place, il risque de se retrouver \u00e0... la fourri\u00e8re !).<\/p>
L'architecture de la place n'est pas particuli\u00e8rement originale : pas d'\u00e9difice singulier si ce n'est la mosqu\u00e9e Quessabine, \u00e0 l'entr\u00e9e du souk, et face au vieux Caf\u00e9 de France. Ce m\u00eame \u00e9tablissement qui n'a pas boug\u00e9 d'un iota, aux larges terrasses, \u00e9tait d\u00e9test\u00e9 par Lyautey, sa fa\u00e7ade contribuant, selon lui, \u00e0 d\u00e9naturer la place. \u00c0 l'autre extr\u00e9mit\u00e9, vers l'avenue Mohammed V, le Club Med s'est install\u00e9 discr\u00e8tement en 1972 derri\u00e8re un mur recouvert de v\u00e9g\u00e9tation. Il est aujourd'hui en attente d'un potentiel repreneur. En face, pr\u00e8s du commissariat de la police touristique, se trouvent les b\u00e2timents de la Poste et le tout nouveau mus\u00e9e qui lui est consacr\u00e9.<\/p>
Histoire.<\/b> \u00c0 l'origine, cette place faisait office de place de Gr\u00e8ve : c'est l\u00e0 que les criminels \u00e9taient d\u00e9capit\u00e9s et que l'on exposait publiquement les t\u00eates des rebelles ou des voleurs. De cette cruelle coutume, qui se perd dans la nuit des temps, popularis\u00e9e par les Alaouites, la place tient son nom actuel qui signifie \" l'assembl\u00e9e des Morts \", ou \" la r\u00e9union des Tr\u00e9pass\u00e9s \"... Une appellation lugubre que plus rien ne justifie, quoiqu'en disent les conteurs de la place, qui pr\u00e9tendent que, certains soirs, les \u00e2mes des supplici\u00e9s reviennent hanter ces lieux.<\/p>
Il faut apprendre \u00e0 appr\u00e9cier cet endroit \u00e9trange, o\u00f9 r\u00e8gne l'atmosph\u00e8re des places m\u00e9di\u00e9vales, espace th\u00e9\u00e2tral de recueillement et de rencontres, de myst\u00e8re et de divertissement. Le meilleur moyen de prendre contact avec Jema\u00e2 el-Fna est d'abord de l'observer dans son ensemble : grimpez donc pour vous rafra\u00eechir sur l'une des nombreuses terrasses. De ces caf\u00e9s, toujours pleins, vous d\u00e9couvrirez un univers grouillant, une agitation permanente et sans cesse changeante. Le spectacle est fascinant quand le soleil se couche derri\u00e8re le minaret de la Koutoubia, tandis que se font entendre les claquements secs des instruments gnawi.<\/p>
Jusqu'\u00e0 l'inauguration de la nouvelle gare routi\u00e8re pr\u00e8s de Bab Doukkala en 1982, la place Jema\u00e2 el-Fna \u00e9tait le point de d\u00e9part des grands taxis et des cars brinquebalants \u00e0 destination des autres villes. Une sorte de vaste souk, pourvoyeur de tout et de n'importe quoi, v\u00e9ritable cour des miracles, s'\u00e9tait install\u00e9e alors sur la place, repr\u00e9sentant une sorte d'extension des souks bien ordonn\u00e9s (malgr\u00e9 les apparences) de la m\u00e9dina. Cette pr\u00e9sence permanente de marchands ambulants avait, certes, pour effet de dynamiser la vie de la place, mais aussi de nuire consid\u00e9rablement \u00e0 l'harmonie commerciale des souks officiels. Ce march\u00e9 aux puces a \u00e9t\u00e9 expuls\u00e9 lorsque la nouvelle gare routi\u00e8re a \u00e9t\u00e9 inaugur\u00e9e, et l'on ne trouve plus aucune trace de cette \u00e9poque sur la place Jema\u00e2 el-Fna. Seuls les marchands ambulants de colifichets en toc et de fringues en vrac s'y prom\u00e8nent encore en guettant une bonne occasion de fourguer leur marchandise aux touristes que les souks effraient : cela devient de plus en plus rare, chacun \u00e9tant capable de faire la diff\u00e9rence entre les produits (hors de prix) de ces marchands ambulants et ceux, de meilleure qualit\u00e9 et moins chers, des artisans sp\u00e9cialis\u00e9s des souks.<\/p>
Des transports, il ne reste que celui des cal\u00e8ches align\u00e9es en file indienne en attente de clients. Elles vous conduiront au petit trot le long des remparts ou au bassin de la Menara lors d'une promenade romantique.<\/p>
Un chef-d'oeuvre du patrimoine oral et immat\u00e9riel de l'humanit\u00e9.<\/b> Dans les ann\u00e9es 1990, la place est fortement menac\u00e9e : on parle d'y construire un parking souterrain. En 1997, l'\u00e9crivain catalan Juan Goytisolo, tomb\u00e9 litt\u00e9ralement amoureux de Marrakech, tire la sonnette d'alarme ! Afin de pr\u00e9server l'ensemble des richesses culturelles et artistiques qui caract\u00e9risent le lieu, il fait venir des experts de l'Unesco \u00e0 Marrakech et cr\u00e9e une association pour la sauvegarde de la place Jema\u00e2 el-Fna. \u00c0 la fois coeur n\u00e9vralgique de la ville, symbole du brassage social et point de rencontre essentiel entre les deux versants de Marrakech, cette place est surtout un \u00e9crin o\u00f9 se joue quotidiennement l'expression du patrimoine immat\u00e9riel marocain \u00e0 travers contes, musique, danses, chants, gastronomie et folklore. Sa reconnaissance internationale est proclam\u00e9e le 18 mai 2001 lorsque l'Unesco inscrit son nom sur la liste tr\u00e8s s\u00e9lective des biens class\u00e9s au Patrimoine oral et immat\u00e9riel de l'humanit\u00e9.<\/p>
Un spectacle permanent<\/b>. \u00c0 l'instar d'une pi\u00e8ce de th\u00e9\u00e2tre, la place Jema\u00e2 el-Fna propose aux visiteurs des sc\u00e8nes de vie r\u00e9parties en trois actes majeurs. Il y en a pour tous nos sens en perp\u00e9tuel \u00e9veil : pour les oreilles, avec le bourdonnement de la foule (particuli\u00e8rement compacte le vendredi soir) \u00e0 laquelle se m\u00ealent les tambourins ; pour le nez, odeurs de cuir, de terre, d'\u00e9pices et de menthe fra\u00eeche. Et enfin pour la peau, avec le fr\u00f4lement d'une djellabah ou le pinceau de henn\u00e9 qui dessinera des motifs orientaux sur votre main ou la cheville. Le matin, la place s'\u00e9veille d\u00e8s l'ouverture des portes du souk, entre 7h30 et 9h pour certains ! Elle se transforme alors en un grand march\u00e9 en plein air. Il y a peu de monde, encore, mais d\u00e9j\u00e0 les gu\u00e9rites de bois et les roulottes des marchands de jus d'oranges press\u00e9es s'animent. Les marchands d'\u00e9pices installent leurs pr\u00e9sentoirs odorants \u00e0 l'ombre de paillassons que soutiennent de solides perches. Les vendeurs de fruits et d'herbes rares n'arriveront que plus tard, souvent venant des villages environnants. C'est un excellent moment pour venir prendre un petit d\u00e9jeuner insolite : de bon matin, on vous offrira fr\u00e9quemment un second th\u00e9 ou un second jus d'orange d\u00e9licieux (qui co\u00fbte peu cher), tandis que le marchand de pistaches et de cacahu\u00e8tes grill\u00e9es, son \u00e9talage \u00e0 peine d\u00e9ball\u00e9, vous tendra quelques graines avant d'entamer la conversation. De plus, \u00e0 cette heure-l\u00e0, les harceleurs en tout genre - qui, reconnaissons-le, ne manquent malheureusement pas sur la place - ne sont pas encore r\u00e9veill\u00e9s. C'est donc en toute tranquillit\u00e9 que vous go\u00fbterez aux plaisirs matinaux qu'offre cette vaste esplanade.<\/p>
Mais le v\u00e9ritable spectacle ne d\u00e9bute que plus tard,<\/i> tard, vers la fin de l'apr\u00e8s-midi (\u00e0 partir de 17h, c'est id\u00e9al). C'est \u00e0 ce moment-l\u00e0 qu'apparaissent les danseurs gnaouas, ces descendants des esclaves noirs de Guin\u00e9e, et que les acrobates d'Amizmiz viennent ex\u00e9cuter leurs pyramides humaines et leurs pirouettes spectaculaires de derviches, pour le plus grand plaisir des badauds attroup\u00e9s. La place devient alors une monumentale sc\u00e8ne de th\u00e9\u00e2tre o\u00f9 chaque acteur prend place au centre d'un cercle form\u00e9 par les spectateurs, la haqla<\/i>, b\u00e9nie par un saint ! C'est l'heure de regarder les \u00e9crivains publics, accroupis \u00e0 l'ombre de leurs parapluies noirs, peiner sur leurs travaux, de musarder parmi les bateleurs, d'\u00e9couter les conteurs vous parler des djinns (les g\u00e9nies) qui planent sur les minarets de la ville ou encore \u00e9voquer les fabuleux tr\u00e9sors des anciens sultans - tr\u00e9sors cach\u00e9s dans des riads abandonn\u00e9s de la m\u00e9dina -, de se faire conter la bonne aventure par des diseuses voil\u00e9es (un avenir d'autant plus souriant que seront nombreux les billets de banque), de tenter sa chance en misant au bonneteau ou autres jeux d'adresse aux r\u00e8gles alambiqu\u00e9es, d'admirer les montreurs de singes savants ou les charmeurs de serpents qui poussent le spectacle jusqu'\u00e0 entourer le torse des passants de leurs charmants reptiles... Dans cette foule bigarr\u00e9e d'artistes de rues, qui vibre au son des tambourins et des fl\u00fbtes, les gamins se fraient un chemin en proposant kesra<\/i> (pains en forme de galettes d'orge, de bl\u00e9 ou, plus rarement, de sarrasin), p\u00e2tisseries au miel et beignets. Le guerrab<\/i>, porteur d'eau \u00e0 l'habit multicolore, bard\u00e9 de coupelles de cuivre ou de fer-blanc, agite sans cesse sa clochette et pose complaisamment devant les cam\u00e9ras et les appareils photo des touristes. Offrir quelques dirhams en \u00e9change s'impose.<\/p>
Enfin, au coucher du soleil et au fur et \u00e0 mesure que l'animation devient plus intense, une odeur de friture, de brochettes de viande, d'abats ou de poisson grill\u00e9 s'empare de la place o\u00f9 viennent s'installer de petits bouis-bouis ambulants et gourmands : Jema\u00e2 el-Fna se transforme alors en un immense restaurant \u00e0 ciel ouvert. Les lampes des gargotiers et des caf\u00e9s illuminent peu \u00e0 peu la place qui se vide lentement de ses acteurs. On s'assied alors serr\u00e9s-coll\u00e9s autour d'une sommaire table de bois o\u00f9 l'on d\u00e9guste une harira ou une brochette de kefta, face \u00e0 une t\u00eate de mouton, fi\u00e8rement exhib\u00e9e sur l'\u00e9tal ! Ou bien on se laisse tenter par un bol d'escargots baignant dans un bouillon aux vertus salutaires dont la recette est tenue secr\u00e8te. Jema\u00e2 el-Fna devient un havre de convivialit\u00e9 internationale, de qui\u00e9tude, de magie, dans le recueillement de la nuit.<\/p>
Pendant le ramadan, la place offre toutefois une vision un peu diff\u00e9rente. Son spectacle permet aux je\u00fbneurs d'oublier la faim et la soif qui taraudent les esprits (et les ventres), jusqu'au moment o\u00f9 retentit l'appel du muezzin : la place se vide alors \u00e0 vitesse grand V tandis que les gargotes des alentours, servant \u00e0 pleines louches la harira et les brochettes, se remplissent en un clin d'oeil. Puis, la faim calm\u00e9e, la place se remplit de nouveau et le spectacle continue...<\/p>