Découvrez la Slovénie : À l'écran

Difficile de parler du cinéma slovène, le pays ayant été longtemps en retard sur cette partie de sa culture. On distingue pourtant quelques films qui eurent un certain succès à l’international comme Kekec (1951) réalisé par Jože Gale ou encore le film d’horreur Idyll (2015), réalisé par Tomaž Gorkič. Cependant, dans le monde du septième art, la Slovénie se distingue surtout grâce à ses nombreux festivals, aux thèmes variés et aux œuvres de qualités, tels que le LIFFe (Ljubljana International Film Festival) ainsi que le festival du film LGBT de Ljubljana, pour ne citer qu’eux. La capitale héberge également le magnifique cinéma Kinodvor. Créé au début des années 1920, ce cinéma privilégie la projection d’œuvres contemporaines, indépendantes et pointues. Lors de la saison estivale, le Kinodvor organise des séances de cinéma en plein air au château de Ljubljana, pour le plus grand bonheur des cinéphiles slovènes et d’ailleurs.

Statue de Ljubljana dont s'inspire le prix du festival LGBT © tomch - iStockphoto.com.jpg

Productions slovènes et récompenses

Les œuvres cinématographiques slovènes sont peu nombreuses, mais de qualité indéniable. Les années 1950 amènent deux œuvres qui participent considérablement au développement du cinéma en Slovénie. Kekec (1951, réalisé par Jože Gale), par exemple, est l’adaptation d’un récit montagnard (Kekec nad samotnim breznom) de Josip Vandot, publié dans le magazine slovène Zvonček, en 1924. Ce film d’aventure reçoit le Lion d’or du meilleur film dans la catégorie jeunesse, en 1952, à la Mostra de Venise. Cinq ans plus tard, France Stiglic réalise Dolina Miru (La Vallée de la paix). Cette œuvre sur le combat de deux orphelins pour survivre dans une Yougoslavie en guerre, permet à l’un de ses acteurs, John Kitzmiller, de gagner le prix d’interprétation masculine au festival de Cannes en 1957. Le début des années 2000 offre une vague de récompenses au cinéma slovène : No Man’s Land (du Bosniaque Denis Tanović, 2001) reçoit la Palme du meilleur scénario à Cannes ainsi que l’Oscar du meilleur film étranger, et Kuh in Mieko (Pain au lait, 2001), œuvre sur les ravages de l’alcoolisme, se fait remarquer à Venise et remporte le Lion d’or du meilleur premier film. Plus récemment, citons également le très bon Slovenian Girl (en 2009, sur la prostitution en Slovénie), projeté dans plus de 70 festivals internationaux, ainsi que le road-movie Izlet (2011, de Nejc Gazvoda) et Razredni sovražnik (L’Ennemi de la classe, 2013). Ce drame nous raconte la réaction d’une classe de jeunes Slovènes face au suicide de l’un deux et remporte de nombreux prix en festivals dont le prix Fedeora à la Mostra de Venise, cette année-là.

Festivals en nombre

Bien que réduite en productions, la Slovénie peut néanmoins se féliciter d’être la terre mère de nombreux festivals cinématographiques. L’un d’entre eux cependant, le festival du film LGBT de Ljubljana, marque l’histoire en étant l’un des plus anciens du genre encore actif en Europe. Créé en 1984, ce festival part de l’initiative de la Section homosexuelle du centre culturel étudiant de Ljubljana (SKUC). Les étudiants organisent ainsi la première édition qui se déroule dans plusieurs endroits de la capitale : le KinoSkuc, la galerie Skuc ainsi que la faculté des arts de Ljubljana et Disko. Cependant depuis 1994, le festival se pose chaque année vers la fin du mois de novembre au cinéma Kinodvor ainsi qu’à la cinémathèque slovène. Petite anecdote : le dragon étant le symbole de la capitale, le prix du festival du film LGBT est donc un dragon rose. Ljubljana héberge également le LIFFe (Ljubljana International Film Festival), festival du film slovène plus traditionnel, mais de qualité égale. À noter qu’en Slovénie, tous les films sont projetés en version originale sous-titrée, le pays ayant pris la jolie initiative de ne jamais doubler des films étrangers.

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