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Archéologie

Les fouilles menées en périphérie de Skopje ont révélé des sites néolithiques ainsi que des nécropoles romaines. À 2 km de la capitale, dans la vallée du Vardar, le village néolithique de Tumba Madžari abrite les reconstitutions de maisons et d’un lieu de culte néolithiques. De superbes vestiges ont été mis au jour à la suite du séisme de 1963. Les idoles, dont une extraordinaire déesse mère en terre cuite, sont désormais conservées au musée de la ville de Skopje. Ce lieu incontournable abrite des départements consacrés à la préhistoire, à l’Antiquité et au Moyen Âge.

Tradition religieuse

Les fondements de l'expression picturale macédonienne s’enracinent dans la tradition médiévale de la peinture d'icônes et de fresques religieuses. Elle est l’héritière des codes de l’art byzantin développés entre le IVe et le XVe siècles. Ce style se caractérise par la représentation en deux dimensions, peu attachée à la notion de profondeur et au naturalisme. Cette tendance à l’abstraction évoque l’universalité des messages. La vocation religieuse l’emporte sur le réalisme.

À partir du XIIe siècle, le style prend un virage plus expressif et original. Les premières tentatives de représentation de la nature apparaissent, proches de celles que Giotto peindra au siècle suivant. L'occupation ottomane constitue une parenthèse artistique majeure. L'art des zographes (peintres de fresques et icônes) se perpétue jusqu'à la chute de l'Empire ottoman (première moitié du XXe siècle). Les œuvres de deux derniers zographes, Dimitrie Andonov Papradiški, premier peintre laïc du territoire, et Gjorgi Zografski, témoignent de l'évolution de ce genre au fil des siècles. Le musée de la ville de Skopje conserve des icônes orthodoxes issues d’églises et de monastères nationaux, ainsi que des artefacts byzantins.

Exemples d’art byzantin

Nous vous recommandons d’admirer l’art byzantin à l’église Saint-Panteleimon de Nerezi, sur les pentes du mont Vodno. Une inscription sur le linteau date sa réalisation à 1164. Par respect pour sa mission mystique, le peintre à l’origine des fresques de l’autel est resté anonyme. Cependant son talent l’a fait connaître sous le nom de « peintre de Nerezi ». On peut admirer une rare représentation des prélats en adoration devant l’Hétimasie (un trône vide dans l’attente du retour du Christ). On y découvre aussi une rare scène du Christ capturé après la trahison de Judas. Des dizaines de saints individualisés et un portrait de saint Panteleimon aux traits d’une exquise finesse provoquent l’admiration. Autre lieu à visiter, le monastère de Marko dont l’église Saint-Démétrios est entièrement recouverte de fresques de 1376-1377. Si le modèle byzantin est évident, les événements de la Passion sont dépeints avec créativité. Les cinq icônes royales, datées de 1400, ont été déplacées au musée de Macédoine du Nord. Leurs auréoles translucides sont d’une beauté saisissante. Dans l’iconostase, une croix sculptée par le groupe de Pek a été dressée entre des portes sculptées sur le thème de l’Annonciation. L’église Saint-André de Matka abrite quant à elle une fresque exécutée en 1389, l’année de sa fondation.

Art moderne

Les débuts de l'art profane se manifestent au XXe siècle. Ils répondent aux changements économiques et sociaux, notamment à l’urbanisation. Dans les années 1930, les œuvres de Lazar Ličenovski, Nikola Martinovski, Dimitar Pandilov et Vangel Kodžoman marquent un tournant artistique. Dans les années 1950, la grande chance des artistes slavo-macédoniens (et yougoslaves) sera le refus de Tito d’intégrer le bloc soviétique. Ils échappent ainsi à l'obligation de respecter les canons du réalisme socialiste et peuvent circuler hors du pays (relativement) facilement, d’où de nombreux échanges avec des courants et des peintres étrangers. Après la Seconde Guerre mondiale et la révolution de l'Informbiro en 1948, le sujet principal des œuvres est la guerre de libération. Pavlovski (1939-2023) s’impose comme le maître de la peinture académique macédonienne. Formé à Belgrade, Budapest, Moscou et Paris, il poursuit une carrière maintes fois primée jusqu’à son décès.

Sculpture

La tradition de la sculpture sur bois est étroitement liée à l'art religieux. Durant des siècles, de nombreuses iconostases sont sculptées dans des panneaux de bois. Puis, vers les XVIIe et XVIIIe siècles, la sculpture fait son entrée dans les maisons bourgeoises où des éléments de bois sculpté ornent les plafonds et les murs, comme en témoigne le dernier étage du Musée national d’Ohrid-Maison Robev. Au fil des siècles, le travail des artistes gagne en finesse. Il atteint son apogée au XIXe siècle, dans les œuvres des frères Petre, Marko Filipovski et Makarie Frčkovski, qui intègrent magistralement une foule de personnages dans des enchevêtrements végétaux. Leur chef-d’œuvre sera l'iconostase de la chapelle du monastère Saint-Jean-Bigorski. De nos jours, cette tradition de la sculpture sur bois s’essouffle. Dans sa version décorative et monumentale, la sculpture s'est toutefois épanouie après la disparition de la Yougoslavie. À l'image des monuments du projet Skopje 2014, il s’agit souvent de représentations réalistes de personnages historiques. Le sculpteur Dimo Todorovski (1910-1983) exécute des portraits et des monuments publics visibles dans toute la Macédoine. À Prilep, on peut apprécier son Oro, faisant figurer la danse traditionnelle du pays.

À côté de cette sculpture officielle, l’art contemporain multiplie les explorations. Découvrez-le dans les musées de Skopje comme le musée d'Art contemporain de Skopje, le musée de la Ville de Skopje ou les galeries du Hammam Davud-Pacha-Galerie nationale et du Hammam Čifte, avec son jardin de sculptures.

Art contemporain

Dans les années 1960 et 1970, l’art national surfe sur les tendances européennes. Les années 1980 voient émerger une génération d'artistes qui accède à la scène internationale. Si les expositions de peinture sont des événements mondains très courus à Skopje, le pays peine à entretenir un marché de l’art digne de ce nom. Cependant, chaque année, une cinquantaine de diplômés sort de l'Académie des beaux-arts. Même si la plupart des peintres misent sur les galeries étrangères, le pays se dote de lieux spécialisés de qualité. Le musée d’Art contemporain de Skopje réunit des talents nationaux et internationaux comme Soulages et Alechinksy.