L’Arabie verte

On pense qu’à cette époque, après la dernière glaciation, les conditions climatiques n’étaient pas si extrêmes qu’aujourd’hui et que la région était moins désertique. La présence de cours d’eau, de lacs et de prairies même au cœur du désert rendait possible l’existence de gibier ainsi que l’ébauche d’une agriculture assurant la survie des premiers habitants dans de relativement bonnes conditions. Que s’est-il passé ? Pourquoi les steppes qui recouvraient autrefois le Rub al-Khali et où l’on a retrouvé des squelettes d’éléphants à 4 défenses, de crocodiles et même d’hippopotames ont-elles disparu ? Les archéologues avancent l’hypothèse que les pluies de mousson qui viennent d’Inde et atteignent la côte omanaise près de Salalah, remontaient beaucoup plus au nord, et ce jusqu’à il y a encore 5 000 ans. Des changements dans l’axe de rotation de la Terre pourraient expliquer cet arrêt. Ces périodes humides terminèrent il y a 3 000 ans pendant l’âge de fer obligeant les populations à se déplacer vers les oasis et la côte afin de pouvoir survivre.

Un climat aride

De nos jours, le climat est de type subtropical aride, avec un ciel clair et des températures élevées une bonne partie de l'année, assorti d'une quasi-absence de pluie. On distingue deux saisons majeures : l'hiver, tempéré, de novembre à mars, avec des températures tournant autour de 24 °C le jour et pouvant chuter jusqu'à 10 °C la nuit en plein désert. Mois les plus « frais » : décembre à février, où il fait en moyenne 16 °C le soir. Et l'été, chaud et humide, avec un mercure flirtant avec les 40 °C le jour et à peine moins la nuit. En juillet et août, l'atmosphère devient carrément insupportable, avec des pointes à 50 °C ! La température de la mer monte alors à 37 °C (contre 21 °C en hiver) et perd toute vertu rafraîchissante. Les intersaisons, octobre-novembre et mars-avril, sont des périodes agréables, beaucoup moins étouffantes que l'été et très douces en soirée (autour de 26 °C en moyenne). Ces données varient quelque peu dans les zones désertiques où le différentiel jour-nuit est plus marqué. Un gros pull peut même se révéler nécessaire pour les sorties nocturnes dans le désert en plein mois de janvier ou dans les montagnes !

Du soleil presque toute l’année même si...

Côté pluies, c'est un peu la carence, avec de très rares averses s'abattant de décembre à mars et une moyenne annuelle des précipitations dépassant rarement les 65 mm même si l’on note depuis ces dernières années une augmentation de la pluviosité avec des pluies épisodiques qui se multiplient ! Autour des montagnes, on peut assister à de brusques et intenses précipitations en hiver transformant les wadis en torrent et provoquant des crues locales assez spectaculaires. Dans les villes, les jours de pluie provoquent des embouteillages monstres et même parfois la fermeture des écoles et des inondations un peu partout dans la ville ! En cause, le système d’évacuation des eaux pratiquement inexistant. Des tempêtes de sable peuvent aussi survenir de façon sporadique entre mars et avril et déstabiliser partiellement la vie quotidienne dans les villes.

Faire pleuvoir

Dans un des pays les plus arides du monde, les Émirats payent à prix d’or les chercheurs qui leur permettraient de faire pleuvoir. Depuis plusieurs années, pour palier à ce manque de pluie, des avions décollent régulièrement pour ensemencer les nuages pour faire pleuvoir en injectant des cristaux de sels sous forme de cartouche ce qui fait augmenter la condensation et avec plutôt de bons résultats. D’ailleurs, le gouvernement et les journaux locaux communiquent régulièrement à ce sujet.