Découvrez la Grèce continentale : Que rapporter ? (artisanat...)

La Grèce regorge de petits producteurs, d’ateliers familiaux, de coopératives et de monastères qui proposent de bons produits 100 % locaux à prix abordables : miel, vin, huile d’olive, pistaches, mais aussi icônes, vêtements de créateurs, maroquinerie, etc. Vous trouverez de quoi remplir vos valises. Aussi, premier conseil : évitez de faire vos emplettes au dernier moment à l’aéroport. C’est affreusement cher et la qualité est rarement au rendez-vous. De plus, vous ne contribuerez pas vraiment à aider l’économie grecque, puisque la plupart des aéroports du pays sont détenus par des capitaux étrangers. Deuxième conseil : agrémentez votre séjour de haltes shopping pour trouver des souvenirs typiques et fuyez les boutiques pour touristes. Vous n’y dénicherez pas grand-chose de grec, au mieux du made in Turkey, au pire du made in China. Suivez le guide pour rapporter des produits authentiques.

Si vous voyagez avec des bagages en soute

Huile d’olive. Les Grecs l'ont dans le sang depuis le Néolithique. Ils détiennent encore aujourd’hui le record mondial en termes de consommation : 24 litres d’huile d’olive par an et par habitant ! C’est dix fois plus que les Français. Si le pays n’est que le 3e producteur mondial (derrière l’Espagne et la Tunisie), le rapport qualité-prix est sans comparaison avec les huiles d’olive importées que l’on trouve en France. Question variétés, la Grèce abrite 80 sortes d’olives, dont 25 sont exploitées pour l’huile. Si la région productrice la plus célèbre est le Péloponnèse avec les immenses « mers d’oliviers » de Kalamata (plus de 40 millions d’arbres), un tiers de l’huile provient en fait de Crète, où elle constitue la base du fameux régime crétois. Ainsi, sur les 20 zones de production disposant d’une AOP en Grèce, la Crète en possède huit (Messara, Selino, Thrapsano…). Le Péloponnèse arrive juste après avec sept AOP (Kalamata, Argolide, Laconnie…), tandis que trois autres moins connues se trouvent en Macédoine (Metaggitsi et Agoureléo) et sur l’île de Thassos (Throuba). Le sigle rouge de ces AOP constitue un gage de qualité. Mais il existe aussi les magnifiques huiles des monastères, celles des petits producteurs bio, ou encore celles pressées par des familles elles-mêmes, tantôt amères, tantôt sucrées. Vous aurez donc un vaste choix. Selon la place qu’il vous reste dans vos bagages, vous opterez entre la petite fiole pour touriste et le container de 5 litres. Mais essayez quand même d’ajouter un sac d’olives à manger. Les meilleures, incontestablement, ce sont les kalamaton (de Kalamata). Violettes et charnues, elles sont irrésistibles.

Miel. Parfois liquide, il est susceptible d’être refusé par la sécurité aéroportuaire dans un bagage cabine au-delà d’un volume de 100 ml. Dans tous les cas, assurez-vous que votre pot est bien fermé. Ce serait dommage de gâcher votre déballage de valise et l’un des meilleurs miels au monde. Troisième producteur d’Europe, la Grèce propose en effet un « nectar des dieux » souvent exceptionnel. Sa qualité tient à l’impressionnante biodiversité du pays. Et les risques d’acheter du faux miel sont moins élevés qu’ailleurs, puisque les abeilles grecques échappent – pour l’heure – à l’hécatombe constatée chez nous. C’est auprès des petits apiculteurs de l’Eubée, de Thassos, de Skopelos, de Zakinthos et de Rhodes qu’on trouve certains des meilleurs miels de Grèce. Et l’Arcadie (Péloponnèse) dispose d’une AOP pour son miel de sapin Menalou Vanilia

Vins et alcools. Un petit ouzo est agréable, le soir, en été. Mais passé quelques verres, c’est le mal de tête assuré au réveil. Préférez le tsipouro de Macédoine ou le raki de Crète, des alcools plus naturels et moins industriels que la célèbre boisson anisée de Lesbos. Côté vins, toujours pour éviter certains effets indésirables, on trouve de plus en plus de bio. Les conditions géologiques et climatiques sont ici idéales pour se passer de pesticides. Les trois appellations les plus prestigieuses sont celles de Néméa (Péloponnèse), de Naoussa (Macédoine) et de Santorin (Cyclades). Cette dernière, avec ses vignes rampantes et ses mini-volumes, est la plus chère, surtout en blanc. Mais un rouge de cépage xinomavro de Naoussa reste très accessible, et presque aussi fin et délicat qu’un bourgogne. Vous pourrez acheter à peu près toutes les marques d’ouzo, y compris le réputé Barbayanni, au supermarché, et des vins directement au domaine (ktima en grec). Il existe aussi quelques bons cavistes, comme les francophones Bientôt (Thessalonique) et Heteroclito (Athènes). Pour le raki et le tsipouro, la production est plus confidentielle, parfois seulement familiale. Il vous faudra donc mener l’enquête auprès des habitants. Mais attention, bien sûr, car l’abus d’alcool est dangereux pour la santé.

Si vous avez seulement un bagage cabine

Icônes. Pour une icône peinte (de 20 à 1 000 €), dirigez-vous en priorité vers les monastères. Car pour avoir le statut d’image sacrée, elle doit avoir été réalisée par un moine et/ou une personne pieuse. Dans les grandes villes, certaines boutiques spécialisées en proposent qui proviennent du mont Athos et d’autres prestigieux monastères. C’est le cas à Athènes, dans la rue Pandrossou (Monastiraki) et au Musée byzantin et chrétien. Veillez à bien emballer votre icône pour le voyage en avion, car, juste avant l’embarquement, la compagnie se réserve le droit de placer certains bagages à main en soute.

Pistaches. La Grèce est le 6e producteur mondial (11 000 tonnes/an). La meilleure variété est la Fistiki Aeginis, la pistache d’Égine, protégée par une AOP depuis 1997. L’île d’Égine, avec ses 34 km2 de pistachiers, est donc l’endroit le plus recommandé pour acheter de bonnes graines pas trop torréfiées, reconnaissables à leur couleur bien verte. Préférez celles de la coopérative agricole (fistikiaegina.gr). Elle regroupe la moitié des 300 producteurs de l’île et dispose d’un kiosque en bois sur les quais.

Bijoux, maroquinerie et vêtements. Athènes regorge de petits créateurs et artisans. À la boutique du musée Benaki, on recommande les bijoux contemporains et pas trop chers d’Alexis Papachatzis, qui possède aussi un magasin à Plaka (6, rue Erechtheos). Toujours à Plaka, de beaux sacs en cuir introuvables hors de Grèce vous attendent chez Marouli (150, rue Adrianou). Pour des fringues chic, filez à la boutique B38, à Kolonaki (38, rue Voukourestiou) où les deux créatrices les plus en vue du pays vous étonneront, notamment par leurs tarifs.

Thé de la montagne. Les Grecs boivent très peu de thé, mais ils réalisent quantité d’infusions à base d’herbes locales. La plus courante est appelée tsaï tou vounou, littéralement « thé de la montagne ». Il s’agit de la Sideritis, une plante poussant au-delà de 1 000 m d’altitude sur les sols rocailleux du sud des Balkans. Vantée par Hippocrate au IVe siècle av .J.-C., elle est réputée prévenir et soulager le rhume, la grippe et certaines allergies. En Grèce, elle se décline en 17 variétés auxquelles on prête différentes vertus : Sideritis clandestina des monts Taygète, Sideritis scardica du mont Olympe, Sideritis syriaca de Crète, etc. Séché, ce « thé » se conserve deux ans et l’on infuse aussi bien les feuilles, les fleurs de couleur jaune que les tiges. On s’en procure facilement sur les marchés, dans les herboristeries et certains magasins gourmands. Généralement vendu par brassée de 40-50 g, le paquet est assez volumineux (40 cm de hauteur) et vaut environ 2 €.

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