Grande comme deux fois la Bretagne, la province atlantique du Nouveau-Brunswick est blottie à l'est du Canada, à l'extrémité du Québec et des États-Unis. Son territoire forme un quadrilatère de forêt boréale dominé par le mont Carleton (820 mètres d'altitude) dans les hautes terres du nord. L'intérieur du Nouveau-Brunswick est plutôt uniforme, tapissé de forêts et de lacs, tandis que le littoral de la province est saisissant, bordé par la Baie des Chaleurs au nord, le Golfe du Saint-Laurent à l'est, et la Baie de Fundy tout au sud, célèbre pour ses marées spectaculaires.

 

Berceau de l'Acadie

Les néo-brunswickois ont un bel exemple de cohabitation. Fiers de leur héritage francophone, anglophone et amérindien, ils entretiennent leur patrimoine dans divers musées dédiés à chacune de leurs cultures. Parmi les empreintes les plus fortes de la province, on retrouve bien sûr celle de l'Acadie, enracinée au nord et sur le littoral oriental du territoire. Recrutés en Touraine, dans le Berry mais surtout en Poitou-Charentes, de nombreux colons ont été envoyés au XVIIe siècle peupler les terres, à l'époque françaises, de Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. En 1713, le traité d'Utrecht céda ce territoire, plus connu sous le nom d'Acadie, aux Anglais qui exigèrent que tous portent allégeance à la Couronne. Le refus des Acadiens mena, en 1755, à leur déportation massive surnommée le Grand Dérangement, un épisode historique dramatique pour la province. Sur 15 000 Acadiens, plusieurs milliers trouvèrent refuge dans les bois chez les Micmacs, d'autres furent contraints de rentrer en France et bon nombre s'exilèrent dans les bayous de Louisiane, à Saint-Pierre-et-Miquelon ou encore aux îles de la Madeleine (Québec) et à l'île du Prince-Édouard. En 1840, une loi permit cependant le retour officiel des Acadiens au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.

Les Acadiens forment aujourd'hui une communauté bien vivante de plus de 350 000 personnes. La grande majorité d'entre eux vivant au Nouveau-Brunswick (250 000), une loi passée en 1969 a fait de la province la seule du Canada à être officiellement bilingue. La route du littoral acadien permet de rallier les différents attraits de la région avec comme point de départ Caraquet où se trouve le village historique acadien. On se promène à pied autour des maisons authentiques de ce musée à ciel ouvert qui reconstitue le mode de vie des habitants de l'époque avec interprètes en costume et balades en charrette. On peut poursuivre son voyage dans le temps au Pays de la Sagouine, un autre site d'exception qui s'inspire de la célèbre pièce de théâtre d'Antonine Maillet, grande auteure acadienne du XXe siècle, et reproduit les traditions ancestrales des Acadiens de la région.

Une nature côtière généreuse

Situé un peu à l'écart des grands circuits touristiques du Canada, le Nouveau-Brunswick dispose pourtant d'un environnement naturel sauvage et particulièrement bien préservé. C'est le cas de ses plages qui s'étendent à perte de vue. Nombreux sont les Canadiens des autres provinces à venir profiter en été de ces grandes étendues de sable fin et de l'eau calme qui les bordent, pas toujours très chaude cependant. Parmi les plus belles destinations à découvrir le long de ce littoral, le Parc national de Kouchibouguac est populaire à travers la province. Il est reconnu pour ses écosystèmes particuliers qui abritent des dizaines de phoques gris se prélassant sur les lagunes ainsi que des colonies de sternes pierregarin qui viennent chaque printemps nidifier sur les îlots rocheux, les plages et au bord des marais du parc. Des randonnées en rabaska, le bateau traditionnel amérindien, ainsi qu'à vélo et à pied sont proposées à l'année.

Quelques kilomètres plus au sud, on découvre les dunes de Bouctouche, tout aussi pittoresques avec leur passerelle de bois de 2 km qui permet de se promener sans abîmer la végétation si fragile. Au sud de l'isthme de Chignectou, qui relie le Nouveau-Brunswick à la Nouvelle-Écosse, se trouve enfin le Parc national de la Baie de Fundy, perle naturelle de la province. Les paysages qui la bordent sont marqués par les gigantesques marées, les plus hautes du monde, qui deux fois par jour partent à l'assaut des rivages puis se retirent en arrachant d'énormes quantités de terre.

À découvrir dans les limites du parc, d'interminables plages, des grottes creusées dans les falaises que l'on peut explorer à marée basse ainsi que les rochers d'Hopewell Rocks en forme de champignons, ici appelés " pots de fleurs " en raison de leur sommet couvert de végétation. Une faune riche et variée habite également les environs : orignaux, renards et ours noirs en forêt ; phoques, oiseaux marins et baleines dans les eaux de la baie.

Une tradition culinaire singulière

En raison de la pauvreté du sol du Nouveau-Brunswick, les Acadiens ont dû se tourner vers la pêche pour nourrir leur famille, comme en témoignent les hameaux de pêcheurs qui jalonnent le littoral de la province. Et parmi toutes les spécialités culinaires de la mer qui constituent la cuisine néo-brunswickoise, le homard est la grande vedette. Il est d'ailleurs possible de se faire photographier devant un spécimen géant (sous forme de statue) à l'entrée de la ville côtière de Shediac, la capitale du homard où se déroule un grand festival chaque été. C'est ici que les visiteurs gourmands peuvent prendre part à une croisière-dégustation dans les eaux chaudes de la baie et apprendre tous les secrets de préparation de ce succulent crustacé.

Autre spécialité des plus folkloriques à découvrir dans la province : la poutine râpée du Nouveau-Brunswick. Très différente de la poutine québécoise (à base de frites, de sauce à la viande et de fromage en grains), la version acadienne est une grosse boule de pommes de terre cuites et pilées, fourrée de lard et bouillie dans l'eau pendant plusieurs heures. Un plat rassasiant issu des ingrédients rudimentaires de l'alimentation paysanne, devenu au fil des siècles le plat national de l'Acadie. Vous pourrez en manger dans de nombreux restaurants le long de la route du littoral acadien et particulièrement dans le sud-est du Nouveau-Brunswick où cette poutine est très populaire.

Du plein air à revendre

Outre sa gastronomie, le littoral du Nouveau-Brunswick offre également un large panel d'excursions en plein air qui permet de découvrir la province. Pour les contemplatifs qui souhaitent faire la rencontre des espèces animales les plus emblématiques de l'est du Canada, il est possible de participer, dans les environs d'Acadieville, à une excursion dans la forêt afin d'observer l'ours noir dans toute sa splendeur.

Plus au sud de la province, il suffit de partir en zodiac au large de Saint Andrews by-the-Sea pour admirer les baleines qui évoluent en un poétique ballet aquatique. Les croisières en voilier et la plongée y sont également des activités très populaires. Les grands amateurs de saumon enfileront quant à eux leurs hautes bottes et plongeront leur ligne dans la rivière Miramichi.

Nul ne pourrait terminer un séjour au Nouveau-Brunswick sans avoir participé à une excursion en kayak de mer autour des rochers en forme de pots de fleurs du Parc national de la baie de Fundy.

 

Infos futées

 

Quand ? L'été est certainement la meilleure saison pour visiter le Nouveau-Brunswick. Il y fait rarement trop chaud grâce à la brise de la mer qui vient rafraichir les régions côtières. Le printemps et l'automne sont également de belles saisons quoique parfois pluvieuses. Les amateurs de poudreuse seront gâtés en hiver.

 

S'y rendre. Un voyage au Nouveau-Brunswick depuis la France nécessite un vol avec escale, le plus souvent à Montréal ou Toronto.

AIR CANADA - Plus d'informations sur le site

 

Utile. Pour préparer au mieux son voyage.

OFFICE DE TOURISME DU NOUVEAU-BRUNSWICK - Plus d'informations sur le site

NORD ESPACES - Plus d'informations sur le site

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