Au-delà des villes, un patrimoine naturel riche et varié
Bologne, Parme... : les villes d’Émilie-Romagne sont bien connues sur la scène européenne et mondiale pour abriter un patrimoine architectural de toute beauté, et qui fait la renommée de l’Italie comme terre d’histoire et d’héritages lointains. Mais la riche région du nord du pays est aussi une zone propice à des vacances au cœur d’une nature variée et de toute beauté. Montagnes, plaines, littoral, c’est simple, il y en a pour tous les goûts et la région possède largement de quoi surprendre. Parmi les parcs nationaux que possèdent l’Italie, on trouve en Émilie-Romagne celui de la Forêt Casentinesi. Créé en 1993, il se répartit entre la Romagne et la Toscane voisine. Ici, on se promène dans des forêts primaires remplies de hêtres, et dont certaines figurent parmi les plus anciennes d’Europe. C’est aussi au milieu de toute cette verdure et ces reliefs que l’on trouve le barrage de Ridracoli, avec la Diga di Ridracoli, lac artificiel turquoise qui se démarque de la verdure environnante. Le parc national des Apennins toscano-émiliens affiche lui un territoire montagneux dont le plus haut sommet culmine à 2 000 m. On y observe des parois rocheuses, des crêtes boisées et la végétation, qui comprend certaines espèces endémiques comme la Primula appenis, dévoile ici et là des rivières, des lacs et des cascades. Sans oublier la faune présente : loups, daims, crécelles, aigles royaux y ont élu domicile depuis fort longtemps. L’Émilie-Romagne, c’est aussi la présence de l’eau, on s’en rend compte lorsque l’on parcourt le parc naturel régional du delta du Pô et que l’on longe les marais et les salines. La biosphère y est tellement riche que la réserve est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1999. Et puis il y a le littoral le long de l’Adriatique, le lieu de vacances de ceux qui souhaitent profiter des joies de la plage et de la mer. La Riviera Romagnole affiche les paysages typiques de bords de mer, et les stations balnéaires se sont multipliées pour devenir le rendez-vous des vacanciers de toutes origines.
Des défis écologiques bien présents
En tant que région fertile et propice à la production, l’Émilie-Romagne a affaire à différents types de défis écologiques, et ce particulièrement depuis l’industrialisation au XIXe siècle. Parmi les différentes problématiques présentes dans la région, il y a tout d’abord eu la déforestation, provoquant l’érosion de sols, et de nouveaux arbres n’ont hélas pas toujours été replantés. La pollution agricole a également fait débat avec un excédent d’azote qui a bien souvent été au-dessus des normes européennes dans la région. Sans oublier les villes qui n’ont pas hésité à déverser les eaux usées directement dans la mer, jusqu’au début des années 2000, faute de stations d’épuration. Enfin, la présence de kilomètres de plages est un défi écologique incessant, où que l’on se trouve, car qui dit forte fréquentation humaine en saison dit aussi nécessité de protéger le sable et la mer des déchets.
Faute serait de penser que les autorités italiennes ont fermé les yeux et fait preuve de laxisme, puisque des mesures ont été mises en place pour réduire l’impact des activités industrielles et agricoles sur l’environnement. Citons le fait qu’en vertu de la législation italienne, et du poids des directives européennes, les industries ont maintenant à rendre des comptes en termes d’émissions. Au niveau agricole, le gouvernement italien a en 1999 publié un code des bonnes conduites agricoles afin d’inciter les grandes exploitations du pays, et en Émilie-Romagne notamment celles du bassin du Pô, à adopter des pratiques plus respectueuses de la nature. Si les efforts doivent être maintenus et que tout est loin d’être parfait, la volonté des autorités à rester attentives à l’environnement s'illustre aussi par les décisions qui ont été prises en 1986 d’interdire l’atrazine et de renouveler les déclarations de pesticides suite à une contamination massive de l’eau potable en Italie du Nord et du Centre par des herbicides.Les modes d’actions aujourd'hui
Les préoccupations environnementales sont présentes partout à travers le monde et ne cessent de croître à l’époque du réchauffement climatique et de ses effets néfastes pour la nature et l’humain. Pour faire face à ces défis, le label Qualité Contrôle a été créé en région Émilie-Romagne, pour un mode de production qui protège l’homme et l’environnement. Il inclut le respect de normes telles que l’utilisation limitée et sélective des fertilisants, une utilisation des terres de façon à sauvegarder les valeurs nutritionnelles des sols et le respect de ces normes est vérifié par des organismes de certification reconnus par la Région Émilie-Romagne. Les entreprises agricoles qui y adhèrent font le choix de modes de production plus respectueux de l’environnement et de la santé des humains. Aujourd’hui, l’Émilie-Romagne possède le record au niveau européen de certifications agroalimentaires.
En ville, Bologne a lancé en 2017 une initiative pour inviter les habitants à réduire les déplacements en voiture et à privilégier la marche, le vélo et les transports en commun. Via une application, BetterPoints, habitants et touristes entrent leurs déplacements propres et cumulent des points qui leur permettent ensuite d’aller chercher une récompense (glace, bière…) dans l’un des commerces adhérents. Une initiative qui a généré 16 000 récompenses l’année du lancement et dont d’autres villes italiennes pourraient s’inspirer.
Et comme autre preuve que l’Italie cherche à toujours plus s’impliquer dans la protection de l’environnement, le pays est devenu le premier pays du monde en 2020 à rendre obligatoire l'étude du réchauffement climatique et du développement durable à l’école, à raison de 33 heures de cours chaque année. Sensibiliser les plus jeunes : le meilleur moyen pour le pays d’impliquer les acteurs de demain.