Le plus long fleuve d'Europe (3 690 km) prend sa source au nord-ouest de Moscou depuis le plateau du Valdaï non loin du lac Seliger. Trait d'union entre la Baltique, la mer d'Azov, la mer Blanche, la mer Noire et la Caspienne, elle se jette dans cette dernière en un vaste delta, après avoir traversé les villes de Tver, Rybinsk, Iaroslavl, Nijni-Novgorod, Kazan, Simbirsk, Samara, Saratov, Engels, Volgograd et Astrakhan.
Pièce maîtresse du système fluvial russe reliant les cinq mers, la Volga est jalonnée par de nombreux barrages permettant une navigation active, l'irrigation et la production d'électricité. La moitié de tout le fret fluvial de Russie passe par son cours qui est aussi utilisé pour irriguer les steppes du sud. Normalement, le fleuve est navigable du mois de mars jusqu'à la mi-décembre. Il peut y avoir des inondations les premiers mois de l'été alors que le faible niveau d'eau de la fin de l'été peut perturber la circulation des navires. Le philosophe grec Ptolémée a mentionné la Volga pour la première fois au IIe siècle comparant sa grandeur à celle du Nil. Jusqu'au VIIIe siècle, les Slaves utilisaient le fleuve comme voie de commerce avec le Moyen-Orient. Aux XIe et XIIIe siècles, au sommet de la prospérité du royaume de Kiev, de petits villages de marchands se sont formés sur les rives de la Volga, et les terres avoisinantes étaient cultivées. Quand Ivan le Terrible a conquis Kazan et Astrakhan au XVIe siècle, le fleuve est devenu entièrement russe. Dès lors, les Russes ont considéré que tant que la Volga resterait intacte, le pays ne serait pas conquis. Les premiers bateaux à vapeur sont apparus sur le fleuve au début du XIXe siècle. Les grands bouleversements viendront au XXe siècle avec la quête socialiste de l'électricité qui nécessita la création de barrages, écluses, centrales hydroélectriques et lacs artificiels.
Dans une certaine mesure, on peut dire que la Volga est la Russie. Il suffit de descendre le fleuve pour s'en convaincre. Au nord, ce sont les lacs et les architectures de bois. Vers l'Anneau d'Or, ce sont les villes de la forêt et leurs églises du Moyen Age en pierre blanchie à la chaux. A Kazan, les minarets rappellent que la Russie est un pays multiculturel. Enfin, vers le sud, la Volga se perd dans la steppe avant de se jeter dans la Caspienne, une ouverture vers l'Orient. C'est tout un pays qu'on découvre sur les flots paisibles de ce fleuve, un fleuve tellement ancré dans la mentalité russe qu'il est donné à chacun de pouvoir l'appeler " mère ".