Céramiques et poteries
Ce sont sûrement les pratiques artisanales les plus emblématiques de l’Andalousie, souvent héritières des traditions arabo-andalouses. Aujourd’hui, elles se déclinent en de multiples objets : vases, assiettes, tasses, jarres, lampes ou carreaux décoratifs comme les azulejos. Si on peut les trouver dans de nombreuses villes ou villages, trois lieux sont particulièrement recommandés aux amateurs. À Séville, Triana, l’ancien quartier des potiers compte encore nombre de boutiques proposant des céramiques de tous les styles, du plus traditionnel au plus contemporain. Et l’on pourra en apprendre davantage sur les techniques et les matériaux utilisés en visitant de Centre d’interprétation qui lui est consacré. Autre pôle incontournable, la province de Grenade. Pour y découvrir la Fajalauza, héritage direct de l’expertise nazari et reconnaissable à ses couleurs vert, bleu et blanc et à ses motifs décoratifs, oiseaux, fleurs… Enfin, Úbeda dans la province de Jaén est aussi réputée pour la qualité de sa céramique, aux couleurs vertes, si spécifique et l’on y visitera avec profit le musée Paco Tito, un parcours dans la mémoire de cet artisanat.
Sombreros et mantilles
Si vous souhaitez vous composer un look flamenca, c’est le moment d’investir dans cette robe traditionnelle, extrêmement colorée. Appelées faralaes, ces robes mettent en valeur les formes féminines : coupe évasée en bas avec des volants et décolleté plongeant, en V, en rond ou en carré, selon la tendance du moment. Elles pullulent dans les magasins de souvenirs, mais pour s’en procurer une vraie, mieux vaut se rendre dans une boutique spécialisée. À Séville, vous les trouverez dans la calle Serpies et dans les rues piétonnes des alentours. En complément, optez pour de très jolis éventails, car du plus simple au plus élaboré, il en existe à tous les prix. Et au rayon des objets souvenirs qui devraient convenir à des amis, n’oubliez pas les différentes parures de cheveux, les châles aux tons vifs et fleuris, le plus souvent tissés à la main, ou encore les mantilles. Côté couvre-chef masculin, c’est le sombrero cordobés, feutre à bord large et plat, de coupe basse et cylindrique, qui est le plus prisé lors des fêtes traditionnelles. À acquérir de préférence à Cordoue, près de la plaza de las Tendillas.
Cuir et Maroquinerie
Dans ce domaine, c’est la ville d’Ubrique, province de Cadix, qui est devenue une référence dans le monde entier, en produisant notamment pour des grandes maisons du luxe, comme Loewe, Christian Dior ou Pierre Cardin. Mais pas seulement, car elle abrite un très grand nombre d’ateliers artisanaux maintenant une tradition très ancienne, que l’on retrouve exposée dans son Musée du Cuir. Autre ville référence, Cordoue dont il convient de signaler les deux techniques utilisées pour le travail du cuir : guadamecies et cordobanes. Consistant à préparer, graver, travailler le cuir en le recouvrant de métal puis à le peindre. Aujourd’hui, seuls quelques ateliers familiaux conservent cette grande tradition. Mais on pourra les apprécier en visitant le musée Ramón García Romero ou en se rendant à Osuna, province de Séville, pour admirer et peut-être acquérir les objets réalisés par des artisans d’exception, comme ceux qui ont monté Artedos Osuna. Dont les créations ornent certaines chambres de l’hôtel Casa de la Juderia à Séville. Les passionnés de chevaux apprécieront les bottes ou les selles fabriquées dans la province de Huelva, mais c’est Ecija, province de Séville, qui reste l’un des centres les plus réputés en matière de sellerie espagnole. Pour les petits achats (sac, porte-monnaie, ceinture et même bijoux), on conseille les centres artisanaux, présents notamment à Séville ou à Cordoue, pour une garantie de qualité à prix accessible.
Le travail du bois
Il s’incarne d’abord dans de multiples objets de marqueterie. Avec un savoir-faire particulier de Grenade, la Taracea, incrustation dans le bois de différents matériaux et métaux. Ayant connu son apogée durant l’époque Nazari, elle est toujours pratiquée dans l’Alcacería, ancien souk, où l’on pourra se faire fabriquer à la demande, coffre, table, boîte, échiquier… La ville compte aussi de nombreux ébénistes, mais c’est Lucena, province de Cordoue, qui bénéficie d’un savoir-faire reconnu dans toute l’Espagne. Avec la promesse de la création de meubles (table, vaisselier, desserte) et de nombreux objets dans toutes les essences possibles, pin, chêne, cerisier… Autre grande expertise andalouse, la taille du bois comme branche ornementale de la sculpture. Qui va de l’imagerie religieuse, sculptures défilant lors des pasos de la semaine sainte, par exemple, aux accessoires pour l’ébénisterie (rosaces, fleurs). Enfin si vous êtes à la recherche d’une guitare, sachez que Grenade est l’autre grande école des luthiers, avec Madrid.
Panier gourmand
L’huile d’olive. Pas question de repartir sans une bouteille de cet « or liquide » que vous aurez apprécié durant votre séjour. Longtemps la plus réputée dans ce domaine, la province de Cordoue est maintenant rejointe par celle de Jaén, le plus gros producteur d’Andalousie, désormais très impliqué dans la conquête de la qualité. Si vous le pouvez, rendez-vous à deux adresses d’exception, Nuñez de Prado, à Baena et Orobailén près de Baños de la Encina. Pour joindre à l’achat la dégustation et la visite des sites de production. Comme toutes les bonnes huiles, on les trouve aussi dans les espaces « gourmet » des Corte Inglés, présents dans chaque capitale de province.
Vins. Donnez la priorité aux vins de Jerez, mais n’oubliez pas les muscats de Málaga et les vins à l’appellation d’origine contrôlée (DO) Montilla-Moriles, apparentés aux vins de Jerez. De nombreuses bodegas proposent aussi visites et dégustations.
Jambon ibérique. En Andalousie, deux jambons bénéficient d’une appellation d’origine contrôlée, le Jabugo, dans la province de Huelva et celui de Trevélez, dans l’Alpujarra. Au moment de l’achat, soyez attentif à l’étiquetage (noir, rouge, vert et blanc), sachant que les noirs et les rouges sont l’optimum. Avec le prix qui va avec, mais qui le vaut.