Ce château doit avant tout sa renommée à Diane de Poitiers, maîtresse du roi Henri II.
On doit la somptueuse architecture du château de Chenonceau aux grandes dames de France qui s'y sont succédées pour l'enrichir jusqu'à en faire l'une des plus belles illustrations du raffinement à la française. Marguerite Yourcenar écrivit d'ailleurs à propos de cet inoubliable château : « Son charme presque discret est celui d'une demeure privée, et le hasard a voulu que ce fût surtout une demeure de femmes ». Surnommé le château des Dames, il doit avant tout sa renommée à Diane de Poitiers, maîtresse du roi Henri II. Après la mort de son père en 1547, le jeune roi offrit le château à sa favorite, qui y vécut pendant les douze années suivantes. Bien décidée à laisser une trace indélébile de son passage, Diane de Poitiers aménagea le château tel qu'on le connaît aujourd'hui. C'est elle qui entreprit en effet la construction du fameux pont enjambant le Cher, prouesse architecturale de l'époque. Cavalière et amatrice de chasse, elle confia ce projet à l'architecte Philibert Delorme afin de créer de nouveaux jardins et d'agrandir son domaine de chasse à courre. Lorsque Catherine de Médicis devint régente à la mort d'Henri II et récupéra le château, elle y ajouta deux galeries superposées et poursuivit l'embellissement des jardins. Parmi les femmes qui ont contribué à faire de Chenonceau l'une des merveilles de notre patrimoine, citons aussi Louise Dupin, qui y invitait au XVIIIe siècle écrivains et philosophes et sauvegarda le château pendant la Révolution française. Au siècle suivant, c'est une certaine Marguerite Pelouze, propriétaire des lieux entre 1864 et 1889, qui entreprit de restaurer le château jusqu'à l'endettement afin de lui rendre son faste du XVIe siècle. Puis pendant la Première Guerre mondiale, le monument fut transformé en hôpital, sous l'égide de Simone Menier, infirmière en chef. N'oublions pas, enfin, que c'est une femme qui en a été l'architecte. Katherine Briçonnet a en effet supervisé la construction du château, financée par la fortune de son époux Thomas Bohier, et prit les décisions architecturales pendant que celui-ci combattait, avec François Ier, lors des guerres d'Italie.
Bâti sur les plans d'un palais vénitien, ce colosse de pierre qui enjambe la rivière est le seul château-pont au monde. Son élégance se vérifie dans les pièces, toutes magnifiquement meublées et décorées. Tapisseries et tableaux de maîtres rappellent son histoire faste, contée le long de la visite par l'audioguide. Parmi les pièces les plus remarquables du château, citons :
- La chapelle : Les vitraux d'origine ont malheureusement été détruits pendant la Seconde Guerre mondiale, mais on peut en admirer une reproduction datant de 1954. La tribune royale qui domine la nef date de 1521. C'est grâce à Louise Dupin, qui la transforma en réserve à bois, que la chapelle put être sauvegardée pendant la Révolution française.
- La chambre de Diane de Poitiers : Dans les quartiers privés de la favorite du roi Henri II sont à voir une magnifique cheminée de Jean Goujon, plus tard restaurée par Mme Pelouze, et deux grandes tapisseries des Flandres du XVIe siècle.
- La galerie : Reliée par un passage à la chambre de Diane de Poitiers, la galerie du rez-de-chaussée fut inaugurée en 1577. C'est ici que Catherine de Médicis, devenue régente à la mort de son époux le roi Henri II, tenait conseil. Notez la longueur de la pièce : 60 mètres de long, et imaginez-vous que lorsqu'ils avaient terminé leurs demandes à Catherine de Médicis, installée sur son trône au fond de la galerie, les ministres devaient quitter les lieux à reculons ! La régente organisait aussi de somptueuses fêtes dans la galerie, à laquelle elle fit ajouter un second étage.
- Le cabinet vert : C'est depuis ce cabinet de travail que Catherine de Médicis a gouverné son royaume. On peut y admirer une impressionnante collection de peintures et des tapisseries de Bruxelles du XVe siècle.
- Les cuisines : Installées dans les piles du pont, elles comprennent la plus grande cheminée du château, datant du XVIe siècle, un garde-manger, une boucherie et une salle à manger.
On s'imprègne de l'atmosphère du château en découvrant une vingtaine de pièces d'un raffinement inégalable, dans lesquelles on peut déambuler librement en suivant les explications de la brochure ou en écoutant l'audioguide.
N'oubliez pas la visite de l'Apothicairerie de la Reine, dans le Bâtiment des Dômes, la seule présente dans un château de la Loire.
Un raffinement qui se contemple également dans les somptueux jardins. Impossible de faire l'impasse ! Visitez ceux de Diane de Poitiers et de Catherine de Médicis, ainsi que le Jardin Vert et un jardin secret « Hommage à Russell Page ». Vous trouverez également un labyrinthe italien et le Potager des Fleurs qui alimente l'Atelier Floral. Près de 32 000 plantes poussent dans les jardins du château et sont entretenues, à la main comme au temps des grandes dames. Le savoir-faire de Jean-François Boucher (fleuriste MOF) et de ses équipes est exposé en bouquets dans le château. Chaque jour, des fleurs fraîches et de saison viennent embellir encore davantage les pièces du château. « Le Carré de l'Apothicaire », un jardin de simples en lien avec l'Apothicairerie.
Nouveauté 2024 : Le Cabinet des Sciences, collection d'instruments pédagogiques originaux du XVIIIe siècle, créés à Chenonceau. Le célèbre précepteur du fils de Louise Dupin, Jean Jacques Rousseau, ayant été engagé pour lui enseigner les sciences. Ce cabinet de curiosités se trouve aussi dans le Bâtiment des Dômes
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Les points forts de cet établissement :
Avis des membres sur CHÂTEAU DE CHENONCEAU
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Ne passez pas à côté de ce joyau des chateaux de France