BASILIQUE SAINT-REMI

Chef-d'œuvre d'architecture romano-gothique, la basilique Saint-Remi est un incontournable de la Cité des Sacres classée au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1991 qui accueille chaque année des milliers de visiteurs. Le peintre japonais Foujita, ému par la beauté du majestueux édifice, se serait même converti au catholicisme peu de temps après sa visite, c'est dire si la grande dame de Champagne mérite le détour ! Élevé au XI^e siècle pour accueillir la sainte ampoule et les reliques de saint Remi, ce haut lieu de la royauté franque doit son nom à l'évêque de Reims qui baptisa Clovis en 498. Au V^e siècle, la Gaule se voit menacée par les royaumes barbares. Les évêques se doivent d'assurer la protection de leurs fidèles face à cette vague de paganisme. Seulement en 459, le siège épiscopal de Reims est vacant, il faut y placer un homme de foi et de convictions, à même de christianiser les païens. C'est ainsi que le choix se porte sur un jeune homme de 22 ans seulement, Remi. À l'avènement du nouveau roi des Francs saliens, Clovis, Remi lui adresse une lettre dans laquelle il reconnaît le pouvoir de son souverain en échange du respect de son pouvoir spirituel. Ce n'est que bien plus tard que Clovis entamera sa conversion au christianisme, sous l'influence de son épouse Clotilde, princesse burgonde et chrétienne. Si l'on en croit la légende, se voyant abandonné par ses dieux lors de la bataille de Tolbiac, Clovis choisit de s'en remettre à ceux de son épouse. La cérémonie a lieu le jour de Noël, à la fin du V^e siècle marquant le début d'une unité religieuse et politique pour la dynastie franque. À l'âge de 96 ans en 533, Remi s'éteint. Son corps repose alors dans le petit oratoire Saint-Christophe. Face à l’afflux de pèlerins, une église abbatiale est consacrée au IX^e siècle. Cœur d'une intense vie monastique, la basilique se situe juste à côté de l'abbaye qui abrite aujourd'hui le Musée historique Saint-Remi. Le tombeau de saint Remi (1847) repose aujourd'hui au centre de son chœur gothique. À la rencontre de la nef et du chœur, on peut admirer une couronne de lumière, représentant la Jérusalem Céleste décrite dans l'Apocalypse, défendue par douze tours, entre lesquels se dressent huit bougies, chiffre de la Résurrection. Véritable survivante, la basilique a traversé les époques et connu 40 années de restauration après l'hiver 1918 sous la houlette de l'architecte Henri Deneux. En octobre 2000, un orgue est inauguré en plein cœur de l'édifice pour remplacer celui d'origine, détruit pendant la Première Guerre mondiale, en 1917.