PALAIS DU TAU

Le Palais du Tau a logé les grands de ce monde. À deux pas de la cathédrale, ce somptueux palais a été tour à tour la résidence de l'archevêque de Reims et le lieu de séjour des rois de France lors de leur sacre. Les origines de l'édifice remontent au IV^e siècle. Cette maison forte médiévale est bâtie sur une ancienne demeure gallo-romaine, située sur le côté sud de la cathédrale. L'édifice ne sera renommé Palais du Tau qu'à partir de 1138, en référence à la lettre Tau de l'alphabet grec qui rappelle le plan en T du bâtiment ainsi que la forme des toutes premières crosses épiscopales. Suite à un incendie au début du XIII^e siècle, il est en partie reconstruit et une chapelle palatine à deux niveaux vient compléter l'ensemble. Au XVI^e siècle, le palais est remanié dans le style gothique flamboyant. Aujourd'hui, il subsiste encore de cette époque la salle basse voûtée d'ogives, la voûte lambrissée en carène de la salle Tau reconstituée au XX^e siècle, ainsi qu'une cheminée de l'archiépiscopat de Guillaume Briçonnet. À la fin du XVII^e siècle, le bâtiment est en partie remanié par l'architecte Robert de Cotte dans son style classique actuel. Devenu bien national dès 1793, il tient lieu tour à tour de tribunal, de bourse, de caserne et même de prison ! En 1825, il est restauré pour accueillir Charles X avant son sacre. En 1907, peu de temps après la séparation de l’Église et de l’État, le Palais est classé monument historique. Durant la Première Guerre mondiale, la ville de Reims est gravement touchée par les bombardements. Le Palais du Tau est en partie détruit, seuls ses murs subsistent. L'édifice sert alors de refuge aux plus beaux trésors de la cathédrale, elle aussi gravement impactée. La tête de l'Ange au sourire y est entreposée par l'abbé Jules Thinot, le 15 septembre 1914. Au lendemain de la Grande Guerre, l'idée de faire du Palais du Tau un musée, s'impose tout naturellement. Dirigée par Henry Huignard, puis Bernard Vitry, la restauration ne s'achève qu'en 1972 et garde l'enveloppe du bâtiment du XVII^e siècle, tout en réaménageant les espaces intérieurs détruits. Classé au patrimoine mondial de l'Unesco en 1991, le Palais abrite aujourd'hui le musée de l'Œuvre de Notre-Dame où sont exposés les trésors de la cathédrale, son statuaire et ses tapisseries du « Fort roy Clovis » qui ornent la salle du banquet. Lors de la visite, vous pourrez également admirer la chapelle de l'archevêque du XIII^e siècle, la nef de sainte Ursule du XV^e siècle et bien sûr la salle du Trésor de la cathédrale du XII^e siècle.