Railcoop est la première entreprise ferroviaire coopérative d'Europe. Alors que le transport ferroviaire est ouvert à la concurrence depuis décembre 2020, elle cherche à impliquer les citoyens, les entreprises et les collectivités dans la relance des lignes de train abandonnées. Parmi ces lignes, il y a Bordeaux – Lyon ! Railcoop souhaite reconnecter ces deux villes phares de l'Ouest et de l'Est de la France fin 2024, tout en accompagnant le développement des villes moyennes et territoires ruraux situés entre les deux. Mais ce projet est aujourd’hui menacé.
Qu’est-ce que le projet Railcoop ?
Alors que Railcoop est en train de négocier avec des investisseurs pour financer sa première ligne Bordeaux – Lyon, la coopérative a été placée en redressement judiciaire mi-octobre. Elle dispose désormais de 6 mois pour rétablir sa situation financière, et a besoin du soutien de toutes celles et tous ceux qui veulent agir pour des mobilités alternatives, plus respectueuses de l’environnement.
Le projet Railcoop, c’est le premier train citoyen : une coopérative qui appartient donc à ses sociétaires. Elle ne vise pas à concurrencer la SNCF, mais souhaite simplement reconnecter des villes moyennes et des territoires ruraux, principalement reliés aujourd'hui par la voiture.
Son premier défi : rétablir un train entre Bordeaux et Lyon en 2024, sa première ligne voyageurs. La ligne Bordeaux – Lyon est une ligne historique. Elle a longtemps permis au Massif Central d'être connecté à ces deux importantes villes de France. Hélas, la dégradation du service et son absence de rentabilité ont conduit à sa fermeture en 2014. Mais le contexte a changé : entre la prise de conscience environnementale et l'augmentation des prix de l'énergie, la réouverture de lignes de trains devient stratégique. Railcoop s'est donc donné pour objectif de faire revivre cette ligne.
Autour de 50 € pour un Bordeaux – Lyon en train : vous ne rêvez pas !
Railcoop a pour projet de proposer un aller-retour Bordeaux – Lyon en train par jour, pour un trajet qui durera environ 7h30. Le prix ? autour de 50 € pour les voyageurs qui effectuent la totalité du trajet entre la préfecture de Gironde et la préfecture du Rhône. La ligne desservira pas moins de 10 villes entre les deux : Libourne, Périgueux, Thiviers, Limoges, Saint-Sulpice-Laurière, Guéret, Montluçon, Gannat, Saint-Germain-des-Fossés et Roanne. Une aubaine pour les voyageurs amoureux du train qui souhaitent découvrir toutes les richesses autour de cette ligne qui traverse le centre de la France d'est en ouest.
Parmi les villes qui seront desservies, il y a donc Périgueux, qui séduit de suite par la beauté de ses rues médiévales, sa majestueuse cathédrale byzantine de Saint-Front, ses berges de l'Isle à parcourir à vélo et ses gorges de l'Auvézère situées à la sortie de la ville.
À Guéret, les amoureux de la nature auront l'occasion d'aller randonner à pied ou à vélo au cœur des magnifiques paysages vallonnés et verdoyants de la Creuse. Flâner dans la vallée des Peintres, sillonner le Parc naturel régional de Millevaches et faire un arrêt aux abords du lac de Vassivières. Sans oublier de déambuler dans des châteaux grandioses comme celui de Villemonteix.
Prendre la ligne de train entre Bordeaux et Lyon, c'est aussi s'offrir la possibilité de descendre à Roanne et de découvrir les merveilles du Roannais. Le territoire est connu pour son magnifique panorama offert sur un méandre de la Loire depuis le site du Pêt d'Âne. On y flâne aussi dans des villages de caractère, comme Saint-Haon-le-Châtel et Saint-Jean-Saint-Maurice-sur-Loire. Avis aux amoureux des vieilles pierres ! Dans le Roannais, on prend aussi le temps de se balader le long de la Véloire en famille. Avant de se détendre en soirée devant un bon verre de vin de la Côte Roannaise.
Le rail est un précieux outil pour l'attractivité du territoire. Il permet aux voyageurs de se mettre en mode slow tourisme et on ne peut se passer de lui pour accélérer la transition écologique.
Le train : une alternative contre le réchauffement climatique
Dans un contexte de réchauffement climatique, comment imaginer que certaines lignes aient pu être abandonnées, alors que le train est un moyen de transport bien plus écologique que le voiture et l'avion ? Pour rappel, la voiture, c'est 170,6 g de CO2 par voyageur et par km ; l'avion, 241,5 g de CO2 par voyageur et par km, et le train, 11,8 g de CO2 par voyageur et par km ! Et les besoins en termes de mobilité sont là. Il est en effet prévu une forte augmentation du trafic routier en 2050, alors que 90 % des Français vivent à moins de 10 km d'une gare. Malheureusement, 30 % d'entre elles ne sont plus desservies par le réseau ferré et la majorité des lignes nationales passent par Paris.
D'où l'importance d'agir !
Railcoop a lancé un grand appel à mobilisation citoyenne. Toutes les personnes qui croient qu’un autre modèle est possible et qui se refusent au déclin des services dans les territoires ont la possibilité de rejoindre la coopérative en prenant une part sociale de Railcoop. D’une valeur de 100 euros, elle offre la possibilité de s’impliquer dans la vie et les décisions de l’entreprise. Railcoop étant placée en redressement judiciaire, cette somme est un vrai acte de soutien, et non un investissement. Il est en effet possible que la coopérative doive fermer et que cet argent soit perdu. Mais à toutes celles et ceux qui souhaitent lutter contre le recul des services en milieu rural, et qui souhaitent aussi agir, à leur échelle, en faveur de nouvelles façons de penser l’économie et la transition écologique, il ne fait aucun doute que le projet Railcoop pourrait les intéresser !
Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.railcoop.fr/soutenir.