LE PALAIS DE CHAILLOT

Le Palais de Chaillot qui abrite les musées de l’Homme et de la Marine ainsi que la Cité de l’Architecture et du Patrimoine et le Théâtre national de Chaillot est l’un des monuments les plus imposants de la capitale. Situé sur l’ancienne colline de Chaillot, il succède au Palais du Trocadéro, édifié pour l’Exposition universelle de 1878 et qui servit par la suite aux Expositions universelles de 1889 et de 1900. Les années 1930 en sonnèrent le glas avec le projet d’un nouvel édifice prévu pour l’Exposition universelle de 1937. Le bâtiment du XIX^e siècle fut alors remplacé par l’actuel Palais de Chaillot construit par Carlu, Boileau et Azéma. C’est à cette époque que fut créée la célèbre esplanade. Conçue pour faire face à la tour Eiffel (qui n’apparut qu’en 1889), celle-ci fut encadrée de deux pavillons prolongés par de longues ailes incurvées. Une nouvelle salle de théâtre fut aussi aménagée sous le parvis. L’ensemble néoclassique en imposa avec ses 41 000 m², ses deux immenses pavillons et ses deux ailes entourant l'esplanade, aujourd’hui nommée « Esplanade des droits de l'homme » (« Parvis des libertés » jusqu’au 30 mai 1985). L'ensemble fut aussi flanqué d’un vaste espace vert qui offre un magnifique point de vue sur la tour Eiffel et le Champ de Mars. Au centre, la fontaine de Varsovie de 1937 pourvue de 20 canons à eau et plusieurs sculptures telles que « Flore » de Lejeune ou la « La Femme » de Bacqué. La statuaire pare également tout le monument avec des œuvres signées Drivier, Delamarre et Sarrabezolles… Les murs extérieurs présentent quant à eux des tableaux sculptés. Sur l’aile ouest (côté musée de l'Homme), on peut observer une évocation des continents et de la navigation et sur l'aile est, une iconographie liée à la sculpture et à l'architecture. A ne pas manquer : les bronzes de Bouchard et Pommier situés devant les deux pavillons. Si le théâtre de style Art déco de 1937 est un lieu dévolu à l’art, il fut également le siège de la Déclaration universelle des droits de l’homme signée le 10 décembre 1948. C’est aussi là que vit le jour le Théâtre national populaire, fondé en 1920 par Gémier, initiative qui permit de proposer un théâtre de qualité, accessible au plus grand nombre. Le Palais fut toutefois critiqué surtout dans l'après-guerre, son architecture évoquant pour certains le totalitarisme, opinion appuyée par les clichés d'Hitler, lorsqu’il visita les lieux en 1940. Mais après la guerre, le palais devint le premier siège de l’ONU (créée en 1946) puis, jusqu'en 1959, celui de l'OTAN.