JARDIN DU CINÉMA LA PAGODE

Ce jardin japonais, en plein cœur de Paris, complète un décor bien singulier : la pagode, dont l’architecture s’inspire du sanctuaire Toshogu de Nikko. Salle de bal construite à la fin du XIX^e siècle, sous l’initiative de M. Morin, directeur du Bon Marché, cet édifice est aujourd’hui un cinéma. C’est sur les plans de l’architecte Alexandre Marcel que le chantier a commencé, d’autres architectes sont intervenus par la suite. La rénovation la plus importante remonte à 1973 ; le mur donnant sur la rue a été abattu et remplacé par une treille de glycine, dans le souci d’une meilleure luminosité ; un petit salon a également été ajouté. L’adorable petit jardin a été inscrit aux Monuments historiques en 1983, il est gardé par une impressionnante paire de lions, les « gardiens impériaux » ou « lions de Bouddha », qui incarnent la protection magique de ce lieu sacré (puisque le cinéma est une forme de religion !) à l’ombre d’un ginkgo biloba (arbre aux quarante écus). L’ensemble a été pensé à la mode du XIX^e siècle, une allée traverse une rivière au moyen d’un pont tout juste perceptible, quelques pierres posées ça et là complètent le tableau. Certes l’endroit n'est pas très grand et parfois l'entretien laisse un peu à désirer. Mais si vous êtes en avance à votre séance, le jardin reste très agréable pour profiter de l'air frais avant de rentrer s'enfermer dans les salles obscures. Qu’à cela ne tienne, le jardin de la pagode, malgré ses herbes en bataille, demeure un endroit magique avec un je-ne-sais-quoi de poétique. Dépaysement assuré dans tout les cas ! Dans ses couleurs par exemple, la mousse persistante prend toute sa majesté au printemps, lorsque les tons clairs de la glycine illuminent le vert tendre. Si vous décidez de vous faire une toile, poursuivez la visite en optant pour la salle japonaise très joliment décorée. Enfin pour la petite histoire, la pagode a été baptisée à tort pagode chinoise. En l’occurrence, l’ambassade de Chine avait élu domicile dans le bâtiment voisin de 1920 à 1930 et à cette période les amalgames allaient bon train.