SPIKTRI STREET ART UNIVERSE

L'ancienne cave coopérative de Ferrals-les-Corbières et ses 14000 m² s'avérait être le lieu rêvé pour de la libre expression artistique. Du coup, quand Spiktri, artiste de réputation internationale, en prend possession, cela donne un résultat des plus hallucinants ! Les quelque 2 500 œuvres de cet artiste et celles des membres de la Gangsea team, ses fidèles complices, sont tour à tour à la fois extravagantes, provocantes, amusantes et déconcertantes. Elles sont destinées à faire prendre conscience de l'absurdité d'un monde qui s'autodétruit, agonisant par cupidité et aveuglement et nous invitent à réagir. Dès notre arrivée, nous découvrons à l'extérieur les fascinantes sculptures et les graffs recouvrant les bâtiments. Ce sont ensuite 18 déroutantes « planètes » qui jalonnent le surréaliste parcours de visite. Celui-ci commence par les premières œuvres de l'artiste, Earthrum, représentant la terre en perdition et au sous sol, Agressive art, la planète la plus sombre de la galaxie Spiktronienne. La visite faite de musiques et de lumières nous fait passer ensuite par divers univers tel Gangstarium, hommage à d'illustres artistes dont César et Andy Warhol, ou Cybertrium, la planète de Anonymous et des technologies. Nous découvrons un monde fascinant allant des skulls, têtes de mort géantes réalisées par Spiktri, aux quelque 200 graffs coréalisés avec son ami Azba, talentueux artiste graffeur audois. La visite se termine en apothéose au cœur des anciennes cuves géantes par Katedrarium, la planète des 8 péchés capitaux et Duelirium à la recherche d'équilibre entre le bien et le mal. « L'arbre de vie » situé dans cette dernière est un rappel de mémoire et un émouvant hommage aux hommes ayant effectué le travail de la vigne et du vin en ces lieux durant des décennies. A l'issue de cette visite, les ressentis sont variables selon les étapes et les perceptions propres à chacun. Dans tous les cas on est interpellés et forcés de réagir. Ce lieu loin d'être figé connaît une évolution permanente. Objets et matériaux les plus divers sont ici déstructurés, brisés, taillés, torsadés, déchirés, brisés, puis détournés, recyclés, collés, soudés, réinventés, peints ou décorés sans règles codifiées. La devise de Spiktri, le génial artiste du lieu, « Dans l'art, ni lois ni règles », prend ici tout son sens. Que vous soyez connaisseur, néophyte ou simple curieux, la visite de ce « multivers » atypique qui prend deux bonnes heures s'impose.