Cela faisait des années que des coureurs dans ma famille et parmi mes amis me parlaient de la fameuse course Marvéjol /Mende en Lozère. Sa renommée internationale, ce qui est assez exceptionnel pour un semi-marathon, était lié au franchissement de ses deux cols. Tout d'abord celui du Goudard qui passe à 1022 mètres, puis celui de Chabrits à 895 mètres avant de descendre vers le Foirail de Mende. Les 22,4 km de course allaient être ponctués de côtes et de descentes de 9 à 15%. Un parcours d'un très haut niveau.
Veille de course sous tension, même si nous nous étions préparés depuis quelques mois à cette échéance. Le parc des Buttes Chaumont à Paris et ses bonnes côtes avait servi de terrain d'entrainement mais le repérage du parcours devait nous laisser bien plus perplexe. Certes les 4,2 km de faux plats seraient un bon échauffement pour la suite, mais dès le passage du Pont des Ecureuils, un message alarmiste était tagué au sol : " l'enfer commence ici ". Traditionnellement, les coureurs et leurs supporters taguent le parcours de message d'encouragements, " baisse la tête et garde ton souffle ", " courage à l'équipe nutella ", " déjà la moitié :-) "... et des dizaines de noms s'affichent avec un sympathique " allez ! ". Cette année, un message pour les " petit futé " s'était ajouté à la liste.
Le sommet du Goudard semble assez long à atteindre avec des pentes assez abruptes... les 15%, cela doit être par là ! Vers le sommet, un autel avec une vierge semble bénir notre passage. L'occasion d'une prière. Le village n'est pas loin. C'est le terrain d'agissement d'un DJ très punchy qui sait motiver les coureurs éreintés par ce premier très gros morceau.
La redescende à la baraque de la Planchette est tout aussi vertigineuse. Monter est une chose, savoir descendre en est une autre, mais c'est aussi l'occasion de se laisser filer à vive allure tout en évitant une chute. La seconde côte remonte en faux plats pour atteindre Chabrits. Le dénivelé est moindre et la côte moins forte mais la première partie du parcours étant dans les jambes, cela devrait être tout aussi compliqué.
La redescende vers Mende semble ne plus en finir et c'est avec plaisir que l'on atteint la cathédrale et son " foirail ". Les inscriptions étant faites, nous récupérerons notre dossard, bavardons avec les quelques bénévoles, regardons l'expositions sur les coureurs qui sont se sont illustrés dans les 43 éditions précédentes. Le record est de 1h13... un temps incroyable puisque cela représente une moyenne de 18,4 km/heure. Combien d'entre nous sont capables de tenir plus de quelques minutes à cette vitesse là ?
La traditionnelle soirée pasta terminée, direction le lit sachant que celle ci est souvent agitée les veilles de course. C'est le moment du doute sur l'entrainement réalisé, la peur du réveil d'une vieille blessure ou de ne pas atteindre l'objectif fixé. Certains ont un temps en tête, celui d'un ami ou d'un concurrent, d'autres espèrent juste bien finir sans que cela soit trop douloureux. Plus que le classement final, qui dépend du niveaux des autres participants, très variable en fonction de la réputation des courses, c'est cet objectif là et son état de fraîcheur à l'arrivée qui compte pour le coureur.
Réveil matinal pour rejoindre le autres coureurs sur la ligne de départ. Le parcours est également ouvert aux marcheurs qui partent une heure avant. Les meilleurs coureurs les rejoindront en haut du premier col, les autres arriveront en même temps. L'ambiance est vraiment confraternelle, chacun sachant qu'il va essayer de se dépasser. C'est l'occasion pour les uns et les autres de porter son tee shirt fétiche gagné lors d'une course précédente. Certains noms mythiques comme le " Marathon des Sables " ou " les 100 km de Millau " sont une véritable bande-annonce du haut niveau du coureur qui le porte.
Tout est fin prêt, il est 9h et l'animateur donne enfin le top départ. La vue du pont de Marvejol et des premiers lacets de la route pleine de coureurs sous le soleil matinal est absolument superbe. Chacun prend sa foulée et le groupe commence à se disperser sur les premiers kilomètres. Le Pont des écureuils, le fameux début de l'enfer est vite là et il va falloir s'accrocher. Les ravitaillements sont nombreux, permettent de reprendre des forces, mais ce sont les passages où il y a du public et de la musique qui booste le plus. Le fameux DJ de Goudard envoie effectivement du bois ce qui nous fait sourire d'autant plus que le premier gros col est passé. Nous rattrapons progressivement les marcheurs ce qui anime bien la course et c'est avec joie que nous atteignons le sommet du second col. Dernière descente et une arrivée sur Mende dans la douleur, le kilomètre final étant une remontée vers le Forail. Un ultime virage et la ligne d'arrivée est là devant nous. Un petit coup d'oeil au chrono, une tentative de sourire au photographe, il ne manque plus que quelques dizaines de mètres et nous entrons, chacun à notre niveau, dans la légende de cette course mythique. Marcheur ou coureur, prendrez vous, à votre tour le prochain départ ? Vous y croiserez sans doute à nouveau des Petit Futés.
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Utile :
Pour se loger, le camping Municipal Les Berges du Bramont à Saint-Bauzile à mi-chemin entre Marvejols et Mende est une bonne option. Ils accueillent depuis plusieurs années un lot de sportifs pour l'occasion. Possibilité de cottages ou d'emplacements pour poser sa toile de tente dans un site très calme et bucolique. Tél. 04 66 47 05 97.
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