Guide de voyage Campagnac

Le village connut autrefois une certaine prospérité marchande, on en retient aujourd'hui les grosses maisons de pierres taillées, parfois blondes, qui témoignent des richesses du XVIII^e siècle. Quelques marchands et bourgeois avaient fait fortune dans le commerce des grains, activité que rappellent de vieilles mesures à blé, en pierre, conservées sur le rebord de la place centrale (simplement nommée La Place et repérable aujourd'hui par son grand crucifix de fer forgé). Là, se trouvait jadis la halle aux grains. L'occupation du site est assez ancienne et s'est accentuée avec l'installation d'un prieuré bénédictin au IX^e siècle.

Pour la petite histoire, les " louvetiers de Campagnac " étaient autrefois célèbres dans tout le Rouergue pour leur aptitude à éloigner les loups des maisons isolées. Pour se faire récompenser de leurs efforts, ils se faisaient remettre des oeufs, du lard ou de la filasse qu'ils portaient sur l'âne qui les accompagnait. Mais certains, semble-t-il, abusèrent de la générosité dont on leur témoignait, et cette pratique fut sévèrement réglementée. Le village de Campagnac est le berceau de la famille du célèbre libraire éditeur Privat. C'est aussi ici que la famille Serpantié s'est installée au milieu des années 1800 et un des descendants, Roger Serpantié, s'illustra dans les arts picturaux au travers de nombreuses expositions internationales.

En s'éloignant de Campagnac par la route qui monte à Saint-Urbain, on se garera à la hauteur de l'embranchement vers Campselves et Ajas. Emprunter alors un chemin de terre grimpant sur la droite qui vous amènera à l'église de la Capelette. On peut aussi y accéder 400 mètres plus loin par une allée bordée de buis. Cette église dite du Saint-Sépulcre date du XVI^e siècle pour sa partie la plus ancienne. Bâtie sur un promontoire rocheux, elle domine la vallée du Lot et offre un panorama grandiose sur l'Aubrac. Ce lieu fut de tout temps visité par les hommes comme en témoignent les nombreux vestiges retrouvés : pointes de flèches, perles de verre... Sur les murs de l'église, des générations sont venues marquer leur passage, leurs amours, leurs espérances. Certaines de ces inscriptions sont attribuées à des confréries de métiers comme celle des scieurs de long dont le symbole se retrouve à plusieurs endroits de l'édifice. Le linteau de pierre et les montants de la porte sont sculptés de symboles dont certains n'ont pas à ce jour livré leur secret.