ABBATIALE SAINTE-FOY
Une superbe église abbatiale, chef-d’œuvre de l'art roman, joyau de Conques et église de pèlerinage sur le chemin de Compostelle.
L'église abbatiale Sainte-Foy est le joyau du magnifique village de Conques, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France. Ce bourg monastique est en effet organisé autour de son église, chef-d’œuvre de l’art roman dont la construction s’étala du XIe au XIVe siècle. Le village, qui compte moins de 300 habitants permanents, est traversé par plusieurs centaines de milliers de marcheurs chaque année, en pèlerinage sur le chemin de Compostelle. Conques et son abbatiale sont, pour beaucoup d'entre eux, une étape obligatoire. En raison de sa vocation à accueillir les pèlerins et pour la présence de la relique de sainte Foy, l'abbatiale est d'ailleurs considérée comme une église de pèlerinage.
L'histoire de ce superbe édifice, qui domine de sa majesté les gorges de la rivière Dourdou, ne se raconte pas sans celle de la légende sacrée de Sainte Foy. On raconte que les restes de cette enfant martyre, assassinée pour sa foi à l'âge de 13 ans au début du IVe siècle, furent dérobés de l'église où elle reposait, à Agen, par un moine originaire de Conques en 886. Celui-ci transporta les restes sacrés jusqu'à Conques et les installa dans son abbaye. Pour certains, il n'a jamais été question d'un moine voleur, et les ossements de sainte Foy ont simplement été mis à l'abri dans l'abbaye de Conques pendant les invasions normandes du IXe siècle. Quelle que soit la raison de sa présence à Conques, la relique de sainte Foy a entraîné un afflux important de pèlerins, attirés par la multiplication supposée des miracles, et mené à une grande prospérité. Celle-ci permit d'entamer la construction de la nouvelle abbaye de Conques au milieu du XIe siècle. De grands abbés bâtisseurs se succédèrent à Sainte-Foy, qui poursuivirent la construction de l'édifice et lui apportèrent de nombreuses améliorations. Au début du XIIIe siècle, la communauté monastique de Conques connut un déclin, et l'abbaye fut menacée. Elle perdit de son rayonnement au cours des siècles suivants, fut endommagée pendant les guerres de religion et laissée à l'abandon au lendemain de la Révolution. C'est à Prosper Mérimée, qui imposa sa réhabilitation en 1837, que l'abbaye Sainte-Foy doit son salut.
Pendant votre visite, vous remarquerez que le porche est encadré par deux tours carrées et qu'il possède surtout un tympan magnifiquement ouvragé. A l’opposé, se trouve le chevet, avec son élévation de style pyramidal. De cet endroit, on domine légèrement l’édifice, ce qui permet de comparer les différentes toitures. A l’intérieur, l’enlacement des lignes pures, la hauteur et l’austérité surprennent. Au gré de votre déambulation dans l'abbaye, prêtez une attention toute particulière aux éléments suivants :
Le tympan. Installé sur le portail occidental, il est considéré comme l'une des plus belles illustrations de la sculpture romaine de la première moitié du XIIe siècle. Sur 24 blocs de calcaires, répartis sur 29 tableaux, 124 personnages ont été sculptés pour composer le Jugement dernier. Placé à 3,50 m de hauteur, large de 6,70 m et haut de 3,60 m, il est dans un état de conservation tout à fait remarquable. A l'occasion des Nocturnes de Conques, manifestation culturelle annuelle, le tympan est magnifiquement mis en lumière, ses personnages illuminés semblent prendre vie et nous révèlent quelques secrets supplémentaires.
La nef. Capable d'accueillir des centaines de fidèles grâce à ses dimensions importantes, elle a été construite selon un plan en croix classique. Très haute, elle marque le visiteur par sa verticalité.
La statue reliquaire. C'est l'incontournable de l'abbatiale Sainte-Foy et la raison pour laquelle les pèlerins se rendent à Conques depuis le IXe siècle. Exposée dans le chœur de l'abbaye et présentée dans une rotonde, la Majesté de Sainte Foy est la pièce-maîtresse du trésor de Conques. Ce chef d'œuvre d'orfèvrerie daté des IXe et Xe siècles se présente sous la forme d'une statuette de 85 cm, grossièrement taillée dans du bois d'if et recouverte d'or, d'argent et de pierres précieuses. C'est cette œuvre qui abrite la partie la plus noble des restes de sainte Foy, le sommet de son crâne. Face à elle se presse continuellement une foule de pèlerins venus la vénérer.
Les vitraux. L’église a retrouvé une partie de sa lumière originelle, sobre, grâce aux étonnants vitraux de Pierre Soulages. Cet artiste contemporain, qui fut frappé dans sa jeunesse par la vision de l’abbatiale, lui a composé des vitraux d’inspiration moderne, faits d’un verre dépoli particulier. Pour prendre pleinement la mesure de ce monument d’exception, il est nécessaire de prendre son temps. Les vitraux de Pierre Soulages donnent au fil de la journée et de la lumière du jour des teintes différentes et des atmosphères singulières. En filtrant de la sorte la lumière au fil des saisons, l’édifice change continuellement d’apparence. Il est très difficile en une simple visite d’en percevoir toutes les nuances. Ce seul aspect mérite un séjour prolongé pour réellement apprécier l’architecture de l’abbatiale et l’œuvre de Soulages.
L'abbaye Sainte-Foy se découvre en visite libre (possibilité de louer des tablettes numériques pour un parcours enrichi en visuels et explications), mais pour en percevoir tous les trésors, rien de tel que de prendre part à une visite guidée. Vous en apprendrez plus sur le tympan, la relique et les vitraux de Pierre Soulages et, selon les visites, pourrez accéder aux tribunes de l'abbatiale, à l'étage.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
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Avis des membres sur ABBATIALE SAINTE-FOY
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
Mon seul bémol : certaines personnes ne respectent pas le silence qui devrait régner dans ce lieu.
Cloitre, tympan remarquable par contre les vitraux de Soulage ne sont pas appréciés de tous