Abbaye cistercienne, avec une église de style roman et de remarquables cloîtres, au Thoronet, le site le plus visité du Var.
L’abbaye du Thoronet est le site le plus visité du Var. Elle forme avec les deux autres abbayes cisterciennes de Provence, Sénanque et Silvacane, cette trilogie à qui le joli nom de « nos trois petites sœurs provençales » a été décerné. C’est en 1146 que des moines venus de Tourtour pour trouver de l’eau, découvrirent ce site. La règle de saint Benoît leur imposait de vivre dans un état d’humilité, de pauvreté et d’équilibre entre le travail et la prière. Les cisterciens recherchent le silence, ils travaillent de leurs mains, cultivent la vigne et l’olivier. A partir du XIVe siècle, les règles se relâchent. L’effectif des moines diminue. Sous la Révolution, ils sont chassés, l’abbaye est laissée à l’abandon, elle sert de carrière de pierres aux villageois qui viennent y chercher des matériaux pour construire leur maison. Prosper Mérimée sauve l’abbaye en la signalant à l’architecte des Monuments historiques. Le déclin est enrayé, la restauration commence. Certains bâtiments ont complètement disparu – la cuisine, le scriptorium, le réfectoire des moines. Fort heureusement, une grande partie des pièces sont encore intactes, et les parcourir donne aux visiteurs curieux un aperçu du quotidien des moines :
L’église. De style roman et édifiée avec des pierres de calcaire de la région, elle présente une façade sobre et un état de dépouillement conforme à la quête d'austérité des Cisterciens. Elle est en forme de croix latine et comporte une nef à quatre travées. De taille modeste, avec ses 40 m de long et 20 m de large, la nef est couverte de voûtes en berceau (ou en demi-berceau au niveau des bas-côtés).
Le cloître. Il s'agit de l'un des cloîtres cisterciens les plus anciens à être encore intacts, sa construction étant estimée à 1145. Il constitue le cœur de l'ensemble monastique et relie les différents bâtiments les uns aux autres. Ses quatre galeries encadrent un jardin dont le calme est propice à la méditation et à la prière. On remarque les arcades de la galerie sud, caractéristiques de l'art roman cistercien, tandis que celles de la galerie nord possèdent des chapiteaux ornés de feuilles d'eau et de crochets, typiques de la période gothique. Près de la galerie nord, dans le jardin intérieur du cloître, se trouve un petit pavillon dédié à la toilette des moines. Le lavatorium, bassin de pierre hexagonal alimenté par seize becs, servait aux ablutions des moines.
La salle capitulaire. Lieu essentiel de la vie monastique, la salle capitulaire donne sur la galerie est du cloître. Elle est couverte de six croisées d'ogives reposant sur deux colonnes au centre. Les moines se réunissaient ici quotidiennement pour la séance capitulaire, avec la lecture de la règle de saint Benoît puis le chapitre des coulpes pendant lequel, installés sur des gradins en pierre face à l'abbé, ils avouaient leurs fautes et demandaient pénitence. C'est aussi dans cette salle qu'étaient prises les décisions importantes du monastère.
Le cellier. Dans le prolongement de la galerie occidentale du cloître, le cellier présente une forme rectangulaire et donne à voir une maquette de l'abbaye, qui permet de mieux comprendre l'agence des bâtiments monastiques. C'est dans le cellier que les convers veillaient à la conservation des denrées. On peut aussi y admirer le pressoir à huile d'olive et les pressoirs, installés bien plus tard pour extraire le vin.
Le dortoir des moines. Il occupe l'intégralité de la partie supérieure du bâtiment des moines et communique directement avec l'église. Couvert d'une longue voûte en berceau brisé, il possède de nombreuses baies laissant entrer la lumière. Tout d'abord communautaire, le dortoir fut ensuite réorganisé en cellules à la fin du Moyen Age.
L’abbaye constitue le plus beau spécimen de l’architecture romane provençale à son apogée, par l’harmonie de ses proportions, l’équilibre des masses, la perfection de l’ajustage des pierres assemblées avec soin. La forme trapézoïdale du cloître a suscité bien des interrogations. S’agit-il d’une simple adaptation à la topographie du terrain, ou doit-on y voir une configuration chargée de symboles, une signification ésotérique ?
L’église possède une acoustique exceptionnelle, adaptée à la mise en valeur de la voix humaine et à la résonance du chant grégorien. Le son se transmet d’une extrémité à l’autre sans aucune déperdition ni déformation. Dans le cadre du festival Résonances Grégoriennes, l'abbatiale accueille justement des concerts d'exception ainsi qu'un atelier d'initiation au chant grégorien. Tout au long de l'année, diverses manifestations et activités se tiennent à l'abbaye du Thoronet : concerts a cappella, festivités autour de Noël, démonstrations, ateliers pour les enfants, marché de produits artisanaux, expositions artistiques... Tout au long de l'année, une belle programmation d'expositions diverses, ainsi que des événements musicaux au sein de l'abbaye, "Les Musicales dans L'Abbaye", de juillet à septembre. Et pour découvrir l'abbaye de manière ludique, un jeu de piste pour les enfants a été mis en place. Il se présente sous la forme d'un parcours amusant les invitant à explorer les différentes parties de l'abbaye, puis à répondre à des questions au fur et à mesure de leur découverte. Parfait pour rendre plus accessible un sujet qui n'intéresse pas toujours les plus petits. Une version pour les adultes du jeu de piste, plus pointue, existe également. Rendez-vous sur le site Internet officiel pour télécharger gratuitement les livrets correspondants.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Les points forts de cet établissement :
Avis des membres sur ABBAYE DU THORONET
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
Emmanuelle a été une excellente guide et nous a fait apprécier l’acoustique de l’abbatiale en y chantant. Un moment unique !