CHÂTEAU DES DUCS DE BOURBON
Château mentionné en 1049, avec des tours, puis un logis principal avec beffroi et tour carrée, restauré à partir de 1935.
Le site actuel où se trouve le château des ducs de Bourbon fut très tôt occupé. Castrum et maison forte profitent de la position incomparable du mont Lucens qui brille au soleil d'Orient et d'Occident. Au Ve siècle, le proconsul Lucius bâtit à cet emplacement un castrum, autre explication du nom de la ville. Quoi qu'il en soit, au XIe siècle, la forteresse de Monte-Lucii apparaît déjà dans les actes officiels : deux grands donjons s'élevant alors de part et d'autre du corps principal, l'un à l'endroit où se trouve actuellement la tour carrée et crénelée, le second à l'autre extrémité. Eudes, comte de Bourgogne, élève en 1250 les premiers murs du château actuel. Les vieux remparts mérovingiens sont conservés, et la cour intérieure se trouve surélevée à hauteur de l'esplanade contemporaine. En 1370, Louis II, duc de Bourbon, vient habiter la ville faisant dorénavant partie du fief des sires de Bourbon. Reconstruit par ce dernier, il sera agrandi et embelli au XVe siècle par ses successeurs les ducs Jean Ier et Charles Ier. Le château se compose alors d'un grand corps de logis à deux étages, dont le second est sous combles. Doté de vastes salles éclairées par de larges fenêtres à meneaux et croisillons, il est embelli d'une galerie de bois à l'italienne d'une tour dite de l'Horloge dont les sonneries, établies en 1709, ont été modifiées à plusieurs reprises jusqu'en 1863, où un cadran est alors installé sur les quatre faces. Depuis, il donne toujours l'heure aux Montluçonnais. La ville jouit à cette époque d'une position de ville frontière aux portes d'un territoire sous domination anglaise. Le duc Louis en fait sa résidence principale. Il y meurt en 1410 âgé de 74 ans. Récupérée par le roi de France en 1527, la cité connaît une période de stagnation à laquelle mettra fin la Révolution industrielle du milieu du XIXe siècle. Montluçon voit alors sa population décupler. Le château, dévasté pendant la Terreur, est successivement transformé en bâtiment municipal, tribunal, café en vogue, avant d'être cédé au ministère de la Guerre qui l'aménage en caserne de 1859 à 1913. Restauré en 1925, il accueille en 1955 le musé de la Vielle à Roue avec une collection d'une cinquantaine de vielles provenant de la région, du Bassin parisien et d'ailleurs. En 1959, il devient musée des Musiques populaires avec près de 700 instruments et des ateliers de luthiers et un riche fonds iconographique sur l'histoire des musiques populaires du XVIIe siècle à nos jours.