MAIRIE

A seulement 1 700 mètres à vol d’oiseau de Privas, le village de Coux, juché sur un promontoire, est un type intéressant de village semi-fortifié. Commandant le passage de l’Ouvèze, entre la vallée du Rhône et Privas, il a longtemps tiré de sa position une indéniable importance militaire. Les guerres de Religion ont notamment fortement marqué le territoire de la commune qui, à l’époque, se partageait entre ses hameaux de La Jaubernie, Villeneuve-de-Coux, Lubilhac, Chassagne.

L’origine étymologique de Coux vient du latin cos-côte, pierres ou « endroits pierreux ». Les 1 202 hectares du territoire communal incluent de larges zones montagneuses, qui culminent à 827 mètres au Serre de l’Eglise. Les versants accidentés - Serres de Lyas et de l’Eglise, au nord - supportent une belle châtaigneraie tandis que le secteur sud, avec le Serre des Gras offre une lande formée d’espèces supra-méditerranéennes - buis, ifs et ajoncs. Au bas des pentes, le long de l’Ouvèze et du Mézayon, les adrets de calcaires gréseux aux noms évocateurs de « côte rôtie » ou « côte chaude », reçoivent les vignobles, la lande et les châtaigniers. Quant aux contreforts de la vallée de l’Ouvèze, avec leurs « faysses », ils portent quelques cultures et des jardins potagers. En 1629, Coux était une localité importante de 80 à 100 maisons bâties sur l’éperon rocheux de calcaire qui domine l’Ouvèze. On y entrait par des passages voûtés, faciles à obstruer, qui conduisaient à des rues étroites et sinueuses, présentant encore aujourd’hui, un large éventail de petit patrimoine bâti - fontaines, lavoirs… La démographie de Coux connaît un essor très net depuis 1960 passant de 832 habitants à 1 623 aujourd’hui. Ce développement est lié, bien sûr à la proximité de Privas, dont, à certains égards, Coux est la banlieue résidentielle et l’exutoire naturel. Toutefois ce village de caractère a su maintenir et préserver son cadre médiéval et naturel avec un effort constant pour le fleurissement des maisons. Beaucoup de charme s’exhale des différents hameaux de la commune et c’est fort de ce constat que Coux ambitionne d’obtenir l’appellation d’un des « plus beaux villages de France ».

A voir : Des calades en impasses, il faut prendre le temps de flâner dans les rues de Coux. La Grand-rue qui part au sud de la Place de l’Eglise n’est guère qu’une ruelle, aujourd’hui. On y remarque, ici, un linteau daté - 1600 -, là un porche qui ne réserve le passage qu’aux gens qui se courbent très, très bas, ce qui en dit long sur le comblement progressif de la rue au fil des siècles. De part et d’autre, passages couverts et venelles - rue Don-José, le Pasadou, la Traversière, le Pas du Puits - ajoutent au charme de l’ensemble. Le pont franchissant l’Ouvèze sous la route départementale menant au village est inscrit à l’Inventaire des monuments historiques depuis 1932. Il se distingue par la beauté de son arche et par sa situation. Construit très certainement à l’époque romaine et constitué de trois arches, il a été modifié à l’époque napoléonienne, pour n’en garder qu’une. A chacune de ses extrémités, les façades plongeantes des maisons mettent en valeur son parapet qui a été restauré en 1997.

L’église d’architecture romane, tient fort bien sa place dans le village, en particulier grâce à son clocher, qui, avec ses quatre ouvertures, s’inscrit remarquablement dans le profil du bourg. Cette église dite de Lubilhac a été construite aux Xe et XIe siècles. A cette époque, elle faisait partie du hameau de Lubilhac. Dans les hameaux, on observe des restes de fortifications datant du XIIIe siècle. Les voyageurs qui allaient à Privas par la vallée de l’Ouvèze étaient obligés de passer par Salière. Un passage voûté qui existe toujours, permettait de rejoindre les sentiers accédant à la Jaubernie et à Lubilhac.

Les grottes troglodytes de la Jaubernie, haut-lieu de repli des populations lors des guerres de religion sont inscrites à l’Inventaire des Monuments historiques. Le site vaut le coup d’œil, mais attention leur accès est strictement interdit. Ces quatre grottes font 20 à 25 mètres de profondeur. Des murs de défense qui comportent notamment des mâchicoulis les obturent au droit des falaises. L’architecture de ces parois a été égaillée par des fenêtres de style Renaissance qui renforcent par contraste, l’aspect sauvage des abords. D’origine naturelle dans un grès très tendre, elles étaient sous-marines à l’époque de la préhistoire, pour preuve les fossiles et coquillages que l’on trouve à profusion au-dessus dans le calcaire. Au Moyen Age, elles ont servi de lieu de refuge et de protection lors des multiples invasions. Elles ont donc été fortifiées au XIVe siècle. Elles furent aussi un lieu de position imprenable pour les protestants lors de la prise de Privas par Richelieu et Louis XVIII. On peut jeter un coup d’œil aux grottes, mais attention celles-ci sont privées. Dans le hameau de la Baume, où existe la plus ancienne des grottes, le visiteur pourra admirer une façade d’habitation avec une porte d’entrée surmontée d’un arc en accolade et d’un écusson de style Renaissance.