GROTTE CHAUVET 2 ARDÈCHE

Sur les hauteurs de Vallon-Pont-d'Arc se trouve l'un des joyaux patrimoniaux et touristiques du département. Ce n'est pas la grotte Chauvet en elle-même qui vous attend ici, mais sa réplique, dont la construction a été initiée en 2012. Le site, qui a ouvert ses portes au public en 2015 en présence du président François Hollande, est abrité dans un bâtiment ultra moderne. 3 000 m² de sols et 8 000 m² de voûtes et de parois de la grotte Chauvet ont été reproduits dans toute leur diversité. Ce projet unique en son genre et d'une ampleur sans précédent a vu le jour grâce à l'utilisation de milliers de photos numériques représentant les éléments géologiques de la grotte, les peintures et gravures qui ornent ses murs et les vestiges archéologiques qui y ont été découverts.

La grotte Chauvet, considérée comme un exemple unique du génie créateur de l'homme et témoin d'une culture humaine disparue, est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2014. Sa découverte est relativement récente (surtout lorsque l'on connaît ses origines ancestrales !), puisqu'elle remonte à 1994. Le 18 décembre de cette année-là, trois spéléologues amateurs ayant déjà fait des découvertes dans la région, Eliette Brunel, Christian Hillaire et Jean-Marie Chauvet, décident d'explorer une diverticule dans les gorges de l'Ardèche. L'ouverture est déjà connue, mais seuls quelques mètres de ce boyau qui ne semble mener nulle part avaient jusqu'alors pu être explorés. Après avoir débouché le conduit, obstrué par des éboulis massifs, les spéléologues surplombent un grande vide : à l'aide d'une échelle souple, ils poursuivent leur progression et, dix mètres plus bas, atteignent une immense galerie. A la lueur de leurs lampes frontales, ils découvrent alors un véritable palais géologique et aperçoivent d'innombrables ossements d'ours. Afin de ne pas piétiner les sols et endommager les précieux vestiges géologiques et archéologiques inviolés depuis des milliers d'années, ils longent les parois et découvrent alors que celles-ci sont ornées de figures paléolithiques.

La découverte de cette grotte sera annoncée quelques semaines plus tard mais, pour des raisons évidentes de préservation, la grotte en elle-même ne sera jamais ouverte au public. L'idée est de ne pas reproduire les erreurs qui ont conduit à la dégradation de la grotte de Lascaux, envahie par les touristes entre 1948 et 1963. Chaque année, seulement une centaine de privilégiés, essentiellement des chercheurs, peuvent pénétrer dans ce sanctuaire de l'histoire humaine. La grotte prend le nom de l'un des ses inventeurs, Jean-Marc Chauvet, qui a insisté auprès de ses deux camarades pour entreprendre l'exploration de l'ouverture.

C'est une découverte exceptionnelle à plus d'un titre : la grotte Chauvet est la grotte ornée la plus ancienne au monde, mais elle est aussi dans un état de conservation remarquable. Il a été estimé que ses peintures et gravures remontent à l'ère paléolithique, soit environ 35 000 ans avant nos jours. Ce serait ainsi le premier chef-d’œuvre de l'humanité ! La richesse et l'abondance des représentations contribuent également à faire de la grotte Chauvet un lieu absolument unique : le site comprend un millier de peintures et de gravures, souvent mises en scène au sein de fresques. Les animaux (mammouth, cheval, rhinocéros, lion...) tiennent une place centrale dans ce art pariétal, tandis que les représentations humaines restent très allusives : aucun homme ou femme n'est représenté dans sa totalité.

La visite s'effectue en deux temps. Vous découvrez la monumentale réplique à l'identique de la caverne de la grotte Chauvet, joyau d'art pariétal, avec mise en lumière, effets spéciaux olfactifs et visuels pour créer une atmosphère saisissante. C'est le plus grand site de restitution de ce type au monde, et tout est fait pour que l'on ressente les mêmes émotions que celles qui ont traversé les trois spéléologues à l'origine de la découverte de la grotte. Pour un maximum de réalisme, les couleurs et motifs des peintures rupestres ont été reproduits à la main, avec les mêmes pigments de bois et charbons que nos ancêtres. Hormis les peintures et gravures, on déambule entre les ossements d'animaux, les empreintes de pieds, les piliers de stalactites, les crêtes de calcite, les restes de bauges d'ours... Tout y est, même l'odeur du calcaire mouillé, la température et le niveau d'humidité. Cette restitution remarquable permet une plongée dans les merveilles de l'art de nos ancêtres, et nous permet de faire connaissance avec un bestiaire préhistorique exceptionnel.

Dans un second temps, la galerie de l'Aurignacien vous invite à découvrir le quotidien et l'environnement de nos ancêtres ardéchois. Au programme : un film immersif, des bornes tactiles, la découverte des animaux naturalisés qui peuplaient le territoire de la caverne il y a 36 000 ans. Chasseurs-collecteurs et semi-nomades, les Aurignaciens vivaient en symbiose avec la nature, au milieu d’une mégafaune : mammouths, lions des cavernes, ours, mégacéros, rhinocéros laineux, bisons des steppes… Six grands animaux et cinq humains, dont un enfant, grandeur nature, sont mis en scène. Passionnant ! Et à l'extérieur, des animations vous attendent. Vous avez également sur le site une boutique avec des ouvrages sur la Préhistoire et des objets sur le thème et un bar-restaurant avec menu ou snacking. Et en plus vous profitez de l'environnement sauvage du plateau du Razal, sur les hauteurs de Vallon-Pont-d'Arc.