ÉCOMUSÉE DE MARIE-GALANTE - HABITATION MURAT
C’est en avril 1807, sous la dernière occupation anglaise de Marie-Galante (1805-1815) que Dominique Murat, originaire d'Aquitaine et son fils Emmanuel, alors âgé de 24 ans, font l’acquisition d’une habitation sucrerie appartenant à la veuve Dumoulier résidant à Grand-Bourg. Elle compte alors 118 esclaves. La famille Murat la baptise Bellevue-Laplaine en raison de sa situation topographique sur une petite éminence côtière dominant la mer des Caraïbes, l’île de la Dominique à proximité et les champs de canne qui l'entourent. La légende prétend que ce serait la jeune femme de Murat, Jeanne Laballe, d'origine marie-galantaise et ancienne élève des Beaux-Arts qui aurait conçu les plans de construction de la splendide maison de maître en pierre de taille calcaire blanche faisant penser à un château du vignoble bordelais. En 1839, avec ses 307 esclaves, l'habitation devient la plus grosse plantation de canne à sucre de la Guadeloupe. Cette ancienne habitation est abandonnée durant le dernier tiers du XIXe siècle : l'abolition de l’esclavage, la concurrence de la betterave, l'introduction de la machine à vapeur, la création des usines centrales, l'effondrement des cours mondiaux du sucre... tous ces évènements expliquent ce délaissement. Son dernier propriétaire, M. Reponty, l’a équipée en 1872 d’une machine à vapeur installée dans le vaste bâtiment de la sucrerie située en contrebas des deux moulins, l’un à bêtes du XVIIIe siècle et l’autre à vent construit en 1814 par les Murat. En 1983, le département fait l'acquisition du domaine avec une réserve foncière de 7 hectares pour y abriter l’écomusée de Marie-Galante créé en 1979 par un arrêté du conseil général de la Guadeloupe. Le domaine accueille également un incroyable jardin médicinal installé dans l’ancien enclos à animaux. Vous découvrirez des variétés de plantes amères, considérées comme toniques, digestives et stimulantes, les plantes externes utilisées pour les bains, les plantes pour « mal vant » qui permettent de traiter divers maux... L’écomusée abrite également un centre de documentation et de lecture, d'authentiques cases en gaulettes et une importante collection d’outils à main, de matériels technologiques préindustriels, d’objets quotidiens divers, de documents d’archives privées et de témoignages enregistrés auprès des gens de métiers et détenteurs des savoir-faire populaires et naturalistes de l’île. L'habitation est située entre Grand-Bourg et Capesterre.
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