Guide de voyage Tiwanaku

Située à environ 70 km de La Paz et à 3800 m d'altitude, la cité pré-colombienne (et même pré-Inca) de Tiwanaku s'est développée pendant près de 3 000 ans, rayonnant dans toute la région du lac Titicaca, son berceau naturel. " Espace, temps et cultures ", c'est par ces termes que l'archéologue bolivien Carlos Ponce Sanginés caractérise cette civilisation, créatrice de l'une des architectures les plus monumentales de l'aire andine. Cette civilisation, qui répandit dans les Andes son savoir-faire dans les domaines de l'agriculture, des mathématiques, de l'astronomie et de l'ingénierie, disparut mystérieusement et brutalement. Elle a connu un âge d'or pendant le Moyen-Âge, du VIII^e au XII^e siècle, et semble à l'origine des croyances à la Pachamama et de nombreux rites incas, notamment les sacrifices. Ces derniers, venus du Pérou, ont d'ailleurs occupé le site bien plus tard, pendant leur règne au XV^e siècle.

Le site actuel. Le site archéologique est situé à côté du village de Tiahanaco où nous vous conseillons de vous arrêter pour déjeuner. À l'origine, Tiwanaku occupait une surface totale de 400 ha, en bordure du lac Titicaca (pour preuve le port d'amarrage) aujourd'hui retiré à 20 km du site ! Il était à ce titre un important port de commerce. Tiwanaku est resté pendant plusieurs siècles un important centre administratif et religieux. Le retrait progressif du lac a sans doute aussi joué dans sa chute au XII^e siècle. Le site actuel n'en fait que 16 ha, car le reste n'a pas encore été exploité par les archéologues. Il est vaste et il y a beaucoup à voir, notamment les ruines monumentales de temples, les palais et ses musées. Ses édifices principaux sont orientés par rapport au nord et l'on y découvre un système de canalisations perfectionné. Les temples sont bâtis avec la lave des Andes, l'andésite ; les maisons, en briques. Certaines des structures les plus importantes incluent la porte du Soleil, le temple de Kalasasaya et le temple semi-souterrain orné d'une centaine de visages sculptés.