LA VIEILLE VILLE

Abritée derrière ses légendaires remparts, la vieille ville, quasiment inchangée depuis l'époque ottomane, est le centre historique de Jérusalem. C'est là que se trouvent les grands sites religieux des trois religions monothéistes. Elle est divisée en quatre quartiers (juif, musulman, chrétien et arménien), aux frontières souvent invisibles et reliés entre eux par un dédale de ruelles. En termes de géopolitique contemporaine, la vieille ville fait partie des territoires occupés par Israël depuis 1967 donc non reconnus comme israéliens par la communauté internationale. Vous êtes donc techniquement en territoire palestinien, sous occupation israélienne.

Le quartier juif est situé au sud-est de la vieille ville. Il est délimité par les rues Habad, à l’ouest, et Bab es-Silsila, au nord. Pour nombre d'historiens et d'archéologues, ce quartier faisait partie de la cité de David, première Jérusalem juive au X^e siècle avant notre ère. Après les périodes sombres de la destruction, de l’exil et des dominations romaine et byzantine, ce périmètre devint quartier juif de Jérusalem lors de la conquête arabe du VII^e siècle apr. J.-C. Son apparence aujourd'hui, résolument moderne même s'il respecte le tracé des rues historiques, est très différente du reste du vieux Jérusalem, car il fut presque entièrement détruit pendant la guerre d’Indépendance de 1948. Durant l’occupation du quartier par l’armée jordanienne, la plupart des synagogues tombèrent en ruine ou furent rasées. Ce n’est qu’après la guerre des Six Jours, en 1967, que les rues et les maisons ont été reconstruites et restaurées. Le choix adopté par les plans d'urbanisme fut de reconstruire les bâtiments en respectant le tracé des ruelles, mais en introduisant une architecture contemporaine. Harmonieux, l'ensemble est assez réussi dans son genre et contient des sites archéologiques majeurs, comme le Cardo. Le Kotel (le mur des Lamentations) est englobé dans son périmètre. On peut accéder au quartier juif par la porte des Immondices, qui mène directement au mur des Lamentations, par la porte de Jaffa en descendant par David Street, ou bien par la porte de Damas via Al-Wad Road.

Le quartier musulman est situé au nord-est de la vieille ville. Avec son grand souk coloré et bruyant, il constitue la partie la plus peuplée et sans doute la plus vivante de la vieille ville. Peuplé en majorité par des Arabes, on y vit en défiance (plus ou moins visible selon les périodes) avec l'Etat hébreu. Plusieurs beaux édifices de l'époque mamelouke (1250-1517) se concentrent essentiellement aux alentours de Al-Wad Road. Juste au-dessus du Kotel (mur des Lamentations), le mont du Temple abrite l’esplanade des Mosquées, que les musulmans appellent Haram el-Chérif (Noble Sanctuaire). C’est ici que se dressaient le Premier, puis le Second Temple, et c’est aujourd’hui l’un des lieux les plus sacrés de la religion musulmane (3^e lieu saint de l’islam après La Mecque et Médine). L’accès à l’intérieur du dôme et de la mosquée est interdit aux non-musulmans. Pour ces derniers, l’accès à l’esplanade des Mosquées ne peut se faire que par la porte des Immondices (ou porte des Maghrébins), immédiatement à droite du Kotel. Ce sont les autorités musulmanes qui décident de la liberté d'accès au Mont du Temple. L'accès est coupé lors des tensions entre communautés. Les accès principaux au quartier musulman sont les portes de Damas, d'Hérode et des Lions.

Le quartier chrétien, habité majoritairement par des Arabes chrétiens, est situé au nord-ouest de la ville. C'est un quartier dédié aux édifices chrétiens : églises, couvents, séminaires, etc., où la plupart des obédiences du monde sont représentées (orthodoxes de différents patriarcats, catholiques de différents ordres et différents pays, protestants de toute confession, maronites, nestoriens, éthiopiens, coptes... En dehors des bâtiments et propriétés des différentes églises chrétiennes, le quartier est un gigantesque souk où les échoppes tenues principalement par des Arabes chrétiens vendent tous les artefacts religieux imaginables. Le quartier s’étend tout autour de l’église du Saint-Sépulcre, le principal Lieu saint du christianisme. La plupart des visiteurs s’y rendent en empruntant la Via Dolorosa, le chemin suivi par le Christ portant sa croix. On accède au quartier chrétien par la porte Neuve ou par la porte de Jaffa.

Le quartier arménien. Les Arméniens sont la seule église chrétienne autocéphale à avoir réussi à se constituer un quartier propre à Jérusalem. Situé au sud-ouest de la vieille ville, entre le quartier chrétien au nord et le quartier juif à l’est, le petit quartier arménien, principalement couvert par des institutions religieuses arméniennes est blotti à l’abri de l’enceinte du Patriarcat apostolique arménien de Jérusalem, sur le site du couvent Saint-James. Ce quartier calme et résidentiel est peu fréquenté par les touristes. Plusieurs bâtiments historiques s’y trouvent pourtant, comme la cathédrale orthodoxe arménienne de Saint-Jacques et l'église arménienne des Saints-Archanges (XIII^e siècle) et la bibliothèque Gulbenkian qui abrite plus de 100 000 ouvrages dont certains vieux de plusieurs siècles. Le quartier arménien constitue l'itinéraire le plus rapide entre les quartiers juifs de la nouvelle ville et le quartier juif de la vieille ville. Les jours de Shabbat, il est donc traversé par les Juifs religieux qui s'y pressent pour aller prier au Kotel, en évitant ainsi de traverser les quartiers arabes, chrétiens et musulmans.