PORTES DE LA VIEILLE VILLE

Les murailles de la vieille ville furent édifiées entre 1537 et 1542 par Soliman le Magnifique (1494-1566), sur le tracé des fortifications romaines. Elles étaient percées de sept portes, et une huitième fut ajoutée au XIX^e siècle. L’ouvrage mesure près de 5 km de long et, bien qu’ayant subi de nombreuses restaurations, il est toujours intact après cinq cents années mouvementées. On peut se promener sur les remparts depuis Jaffa Gate (voir La promenade des remparts).

Les portes de la vieille ville sont toutes accessibles, à l'exception notable de la porte Dorée.

La porte de Jaffa (Jaffa Gate) est la plus connue. C’est le nœud le plus important de la vieille ville, l’entrée principale quand on arrive de la nouvelle ville. Elle s’ouvre sur l’ouest et marquait autrefois le début de la route qui menait au vieux port de Jaffa. Pour les Arabes, c’est Bab el-Khalil, la porte d’Hébron (Al-Khalil en arabe). En 1898, il fallut l’élargir pour permettre le passage de la voiture de Guillaume II, empereur d’Allemagne.

La porte Neuve (New Gate), située au nord, est la plus récente, comme l'indique son nom. Elle fut percée en 1889 par le sultan Abdul Ahmid, pour que le quartier chrétien ait un accès direct à la nouvelle ville.

La porte de Damas (Damascus Gate) donne sur Jérusalem-Est et est l’entrée principale du quartier musulman de la vieille ville. Déjà à l’époque romaine, il y avait une porte à cet endroit, qui marquait l’entrée principale de la ville et le point de départ de l’ancienne route de Damas. Aujourd’hui, c’est la route de Naplouse qui part d’ici, d’où son nom hébreu de « Shahar Shekhem », la « porte de Sichem ». Les Arabes ont conservé le nom plus ancien de « Bab el-Amoud », ou « Porte de la colonne », faisant référence à une colonne érigée ici par l’empereur romain Hadrien. A l’extérieur, devant une esplanade en forme d’amphithéâtre, on assiste au spectacle animé du souk qui commence ici et se prolonge de l’autre côté des murailles.

La porte d’Hérode (Herod's Gate) se situe au nord-est de la ville et donne accès au quartier musulman. Elle doit son nom à une croyance erronée de pèlerins chrétiens qui pensaient que c’était ici que se trouvait autrefois la demeure du roi Hérode Antipas. Elle est également appelée porte des Fleurs en raison des motifs floraux gravés sur sa façade, et porte des Turcs. C’est à proximité de cette porte que, en 1099, les Croisés créèrent une brèche dans la muraille qui leur permit de s’infiltrer dans la ville.

La porte des Lions (Lion’s Gate ou Saint Stephen’s Gate) s’ouvre vers le mont des Oliviers. Elle est décorée de lions, sculptés en bas-relief de chaque côté du portail. Selon une légende, ces lions représenteraient ceux qui seraient apparus en rêve à Soliman afin de lui ordonner de construire les remparts de la ville. Les chrétiens l’appelaient porte de Saint-Etienne parce qu’ils croyaient que le saint y avait été lapidé. Pour les Arabes, c’est Bâb Sittia Maryam, c’est-à-dire « porte de la Vierge Marie », en référence à la maison des parents de la mère de Jésus qu’une tradition situe à proximité. Elle donne sur la Via Dolorosa et le quartier musulman. C’est par cette porte que, le 7 juin 1967, les troupes israéliennes donnèrent l’assaut qui leur permit de prendre le contrôle de la vieille ville.

La porte Dorée (Golden Gate), également appelée « Porte de la Miséricorde » (Mercy Gate) est murée. C'est la plus ancienne porte des murailles. Elle est située en face du mont des Oliviers. Si on pouvait la franchir, elle donnerait directement accès à l’esplanade des Mosquées. Selon la tradition juive, c’est la porte par laquelle le Messie entrera dans Jérusalem. Pour les chrétiens, Jésus serait passé par ici pour se rendre au Temple. Une tradition musulmane prétend également qu’un conquérant l’empruntera pour raser la ville. Fermée par les musulmans en 810, rouverte en 1102 par les croisés, elle fut murée une première fois par Saladin en 1187. Reconstruite avec les murailles par Soliman, elle fut définitivement murée sur ordre de ce dernier en 1541.

La porte des Immondices (Dung Gate), qui donne accès au quartier juif au sud, est ainsi appelée car c’est par là qu’on évacuait les ordures de l’ancienne Jérusalem, pour les brûler ensuite dans la vallée de la Géhenne. On l’appelle aussi la « porte des Maghrébins », Bab el-Maghariba en arabe, car des immigrants nord-africains s’étaient installés à proximité au XVI^e siècle. C’est la plus petite des portes de Jérusalem et la plus proche du mur des Lamentations et de l’esplanade des Mosquées. Pour cette raison, un poste de contrôle a été érigé tout juste de l’autre côté de la porte : tous ceux qui se rendent au mur des Lamentations ou au mont du Temple doivent passer par une fouille et des détecteurs de métaux.

La porte de Sion (Zion Gate), qui donne accès au quartier arménien, a été construite par le sultan Soliman le Magnifique en 1540 afin que les moines franciscains vivant sur le mont Sion aient accès à la ville. Les Arabes l’appellent également « Bab el-Yahoud », « Porte du Juif », à cause de sa proximité avec le quartier juif de la vieille ville ; ou encore « Bâb el-Daoud », « Porte de David », parce qu’elle est située devant le lieu où aurait été enterré David. Les trous et brisures causés par des projectiles d’armes à feu témoignent de la violence de la première guerre israélo-arabe (1948-1949).