CONVENTO SANTO DOMINGO ET QORICANCHA
Le couvent a été édifié au-dessus du Qoricancha, quartier de l’or en quechua, dont le temple du Soleil occupait, dans la configuration féline de la ville, le sexe. Embelli par Pachacútec, le temple, du haut de son promontoire, dominait un étagement de jardins en terrasses dont la plate-forme supérieure servait de fondation aux différents temples dédiés aux divinités : Soleil, Etoiles, Lune, Arc-en-ciel… Au milieu se tient, muette, une fontaine cérémonielle en pierre massive. L’ensemble, enchâssé dans le couvent, constitue le plus bel exemple des qualités de constructeurs des Incas. Il est dommage que l’église élevée au-dessus par les conquistadores ait quelque peu enlaidi l’ouvrage inca. Mais on ne peut qu’être transporté par la beauté sobre des temples du Soleil (Inti), de la Lune (Qilla) et de Vénus (Chaska), fille des précédents. L’intérieur de tous les temples annexes était recouvert de feuilles d’or – d’argent pour celui de la Lune – et renfermait, on suppose, les momies des épouses et concubines des fils du Soleil. Les jardins étaient décorés de figurines en or que les conquistadores s’empressèrent de fondre en lingots. Construite immédiatement après la conquête, Santo Domingo fut détruite par les séismes de 1650 et 1950. C’est à l’occasion de ce dernier séisme que furent découverts les fragments des temples anciens. De l’église, on retiendra le clocher baroque du XVIIe siècle et, dans le cloître, la pinacothèque et ses œuvres peintes coloniales.
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