Pour entrer dans ce parc naturel en partant de Ghat ou d’Alawaynat (à 150 km environ du wadi Teshuinat), il faut se procurer un permis dans l’une de ces deux villes (votre guide s’en chargera pour vous avant le départ). Le désert de l’Akakus est appelé la Tadrart par les Touaregs, ce qui signifie « montagnes » en tamachek. C’est là que se trouvent les plus belles peintures rupestres du Néolithique de la région, datant de différentes périodes et comprenant différents styles rupestres. Ce site enregistre d’ailleurs l’une des plus importantes densités d’art rupestre au monde. Aussi, son patrimoine rupestre a-t-il valu à l’Akakus d’être classé sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1985. C’est surtout au professeur italien Fabrizio Mori que l’on doit l’entrée de ce fabuleux patrimoine rupestre dans le champ de la recherche scientifique. Il y débuta de longues et détaillées recherches en 1955.Le massif saharien de l’Akakus, avec ses grandes roches sombres que vient lécher le sable, est d’une beauté à couper le souffle. A l’heure actuelle, quelques familles touaregs nomadisent encore dans la Tadrart. Vous croiserez certainement quelques membres de cette dizaine de familles, menant leurs troupeaux de chèvres ou leurs dromadaires. Mais la plupart sont partis s’installer à Ghat ou à Alawaynat, où les enfants sont scolarisés. Connaissant la Tadrart comme leur poche, de nombreux Touaregs travaillent comme guides touristiques et pourront vous mener à la découverte de ce merveilleux désert. Le soir, sous un ciel étoilé ou sous une gigantesque lune auréolée d’un halo, vous goûterez aux joies du bivouac saharien à la lumière d’un petit feu de camp, en sirotant un thé vert fort, mousseux (tout le secret réside dans l’art de le verser) et très sucré, et en dégustant la taguilla, le pain du désert cuit dans des braises sous le sable. Le parc de l’Akakus est le coin de désert le plus sillonné par les touristes en Libye : si vous avez la chance de ne pas trop croiser vos confrères, vous ne pourrez cependant pas manquer de remarquer les multiples traces de 4x4 laissées par leur passage qui dessinent parfois de véritables autoroutes dans le fond des wadi (vallées). Avec le développement du tourisme, les méharées sont notamment pour cela beaucoup plus respectueuses de l’environnement saharien.Beaucoup plus pittoresques seront les traces que vous rencontrerez dans le sable des petits animaux qui vivent dans le désert : petits scarabées, fennecs, gerboises, goundi (telout chez les Touaregs, sorte de grosses souris), corbeaux, et moula-moula, comme l’ont baptisé les Touaregs qui le connaissent bien, ou traquet à tête blanche chez les francophones, un joli petit oiseau noir et blanc qui est même capable d’imiter le cri d’autres oiseaux ou mammifères ! Quant à la végétation de ces contrées désertiques, elle est évidemment éparse mais contient quelques spécimens qui ne manqueront pas de retenir l’attention des non-spécialistes. Il s’agit tout d’abord du pommier de Sodome (tohra en langue touareg), un arbrisseau aux grosses feuilles arrondies qui fait des fleurs violettes. Ces feuilles sont toxiques pour les animaux lorsqu’elles ont encore leur sève. En effet, la plante sécrète un latex qui est particulièrement dangereux pour les yeux (donc à ne pas toucher). Elle est cependant utilisée dans des remèdes traditionnels. Les pommiers de Sodome sont souvent regroupés, dans le creux de certains wadi. Pittoresques sont également les « champs » de coloquintes du désert qui tapissent parfois le sol sableux. Les coloquintes ne sont pas comestibles, hormis leurs pépins lorsqu’ils sont séchés et préparés. Enfin, le feuillage épineux des acacias constitue parfois la seule ombre où dresser la table du midi.Il n’y a pas d’itinéraire préétabli pour visiter l’Akakus et vos guides se chargeront de le dessiner pour vous. Voici l’un des itinéraires permettant d’explorer quelques-uns des principaux sites, pour un séjour en 4x4 au départ de Ghat.1re journée : peu après avoir dépassé le village d’Al-Barkat et l’oasis, on s’engage sur une piste longeant la frontière algérienne où quelques véhicules militaires français témoignent encore des combats qui eurent lieu ici pendant la Seconde Guerre mondiale. Après le poste de contrôle, où l’on procédera aux formalités d’entrée et à la vérification du passeport, commencera la traversée de l’Akakus, suivie d’une première nuit de bivouac (par exemple, dans le passage de Taharoughri).2e journée : visite de quelques sites rupestres du wadi Tanshalt puis du wadi parallèle, le wadi Anshalt, en passant d’abord par l’arche Fozzigiaren, gigantesque et très impressionnante car la nature semble faire ici œuvre d’architecte ! Le wadi Tanshalt propose un riche éventail de traditions locales. On y trouve de très belles scènes pastorales peintes de style caballin. Sur l’un des sites présentant des gravures de style camélin, des inscriptions en tifinagh et des vaches, des empreintes d’animaux ont été gravées : on ne sait pas à quelle période ces dernières correspondent. Sur les parois d’une grotte, une magnifique peinture de la tradition des « Têtes Rondes » montre deux grands personnages (plus d’un mètre). Non loin, dans le wadi Anshal, domine la période bovidienne avec, en particulier, un imposant taureau de 2,70 m d’envergure. On peut également y observer des signes circulaires de la tradition dite archaïque.3e journée : après s’être ravitaillés et rafraîchis au puits d’Almenir (l’un des deux grands puits que compte l’Akakus avec le puits Kelwawed près de l’erg Ouan Kassa), on part à la rencontre de l’arche de Tinralika. Cette arche naturelle ressemble à de gigantesques troncs d’arbre, bien trop grands pour être terrestres ! Ensuite, on se dirigera vers le wadi Tachwinet, qui abonde en sites de peintures rupestres. Un bel éléphant gravé (un plus petit figure sur la gauche) témoigne de la présence tardive de l’animal dans la région. Le style caballin domine dans ce wadi, où l’on trouve notamment une splendide scène de chasse au mouflon et des chariots tirés par des chevaux qui semblent voler ! Vous y découvrirez aussi sûrement de très belles girafes peintes. On y trouve également deux guilta accessibles à pied, à la fin d’un très joli chemin où pousse une végétation fragile (chemin encaissé pour la seconde). Ces petits points d’eau où volent même quelques libellules sont l’un de ces trésors insoupçonnés que recèle le désert. Dans ce wadi vit un vieux Touareg qui a accompagné le professeur Mori dans ses explorations scientifiques sur les sites rupestres, et à qui les guides ne manquent pas de rendre visite. Les magnifiques personnages de l’abri Uan Amil, avec leur mèche de cheveux coiffée vers l’avant, ont donné leur nom à une tradition rupestre regroupée dans le style bovidien. Non loin du site se trouvent un petit cimetière et une mosquée touaregs. Cette dernière est faite de pierres posées au sol formant un périmètre où est indiquée la direction de La Mecque. Des gravures érotiques de la tradition bovidienne ornent le site du wadi Ti-n-Lallan. On y voit également des théromorphes (créatures avec un corps d’homme et une tête d’animal) appartenant à la même tradition. L’une d’elles dépeint une scène de coït entre une femme richement parée et un théromorphe dont la tête est probablement celle d’un chacal. 4e journée : en route vers le wadi Matkhendouch ! Le cordon de dunes de l’erg Ouan Kassa marque la fin de l’Akakus. On entre dans le Messak Settafet en passant par le wadi Aboa, à la sortie duquel se trouvent de nombreux bouts de troncs d’arbres fossilisés : des pins de la famille des araucariacées, qui peuplaient le plateau du Messak il y a 100 millions d’années, donc bien avant la préhistoire. Les gravures rupestres d’animaux du wadi I-n-Aramas, entourées par les paysages de pierres noires du Messak Settafet, sont magnifiques. Ensuite, le wadi Ouramen puis le wadi Burjuj longent au nord l’erg Mourzouk (ou Idehan Mourzouk, ou mer de sable). Les dunes de sable aux mille courbes de l’erg Mourzouk sont l’endroit rêvé pour un bivouac dans le plus pur style saharien : dunes de sable et étoiles, uniquement et à profusion ! Il faudrait compter environ une semaine en 4x4 pour la traversée complète de cet erg dunaire, une traversée connue pour son extrême difficulté et qui n’est réservée qu’à une élite de Sahariens très expérimentée. Dans le wadi Burjuj, face à l’erg Mourzouk, se trouve une zone de vastes périmètres circulaires irrigués par rampes pivot, que vous croiserez peut-être. Ces périmètres tout verts de céréales ou de luzerne sont bien étonnants en plein désert ! Il s’agit d’un de ces grands projets d’agriculture saharienne qui furent en vogue un temps en Libye, principalement à Koufra. L’eau d’irrigation est puisée dans la gigantesque nappe phréatique des grés de Nubie, cette même nappe qui alimente la Grande Rivière artificielle.

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16.00 € - 2009-01-01 - 384 pages

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